Il ne doit pas être loin de midi pour qu'il soit si haut et je ne me souviens pas la dernière fois que j'ai dormi autant.

L'odeur de Stiles dans le coussin à côté de moi me fait sourire quand je réalise qu'il en est peut-être la cause.

Je suis tellement soulagé de le savoir ici, en sécurité.

Je passe ma main sur le drap et mon humeur retombe légèrement quand je constate qu'il est froid, signe qu'il a sûrement bien moins dormi que moi.

Je me concentre sur les bruits du loft et absolument rien ne se fait entendre, excepté le cœur calme et régulier de Stiles à l'étage du bas.

Je me lève sans plus attendre et quitte la pièce, mais m'arrête en haut des escaliers quand je le vois.

D'ici, en inspirant profondément, je peux sentir les dernières émotions qui ont traversé l'endroit et je ne peux m'empêcher d'être déçu quand je n'en perçois aucune d'heureuse.

Je l'observe quelques minutes et ne sais pas quoi penser de son regard absolument vide, ses pensées semblant l'avoir mené à des années-lumière d'ici. Ni de sa parfaite immobilité, assis dans le canapé, à l'exception de ses pauvres doigts que son inconscient ne semble pas vouloir arrêter de maltraiter.

Quand je descends les premières marches, je ne peux pas louper sa respiration avoir un raté alors que le bruit que j'ai provoqué le fait revenir au présent. Il a l'air perdu une fraction de seconde avant de me regarder, une lueur que je ne comprends pas dans les yeux alors qu'il se crispe. Lueur tellement furtive que si je ne prêtais pas plus attention, je ne l'aurais même pas vu.

Il me fait un sourire accueillant et semble attendre quelque chose.

« Salut. »

J'essaie d'avoir l'air aussi naturel que possible, espérant ne pas perdre cette complicité que j'avais gagnée à l'hôpital.

« Bien dormi ? »

J'acquiesce et ne peux m'empêcher de sourire en entendant sa voix, pratiquement revenue à la normale, mais toujours basse et tremblante.

Même si je sais que les tremblements qu'elle émet ne sont dus qu'à l'incertitude qu'il a en sa capacité de parler.

« Tu as mangé ? », je lui demande en me dirigeant vers le frigo.

Je me tourne vers lui lorsqu'il ne répond pas et il secoue la tête de façon négative.

« Tu ne m'as pas attendu quand même ? »

Je joue sur un ton mi-surpris, mi-amusé, pour lui faire comprendre qu'il n'a pas besoin de le faire si c'est le cas.

Mais il secoue négativement la tête en baissant les yeux, l'air honteux.

« OK... Écoute, je ne dors pas autant normalement, mais si ça venait encore à arriver. Ou que pour une raison ou une autre, je ne suis pas là, il faut que tu manges. Tu sais que le médecin a dit que tu ne devais rater aucun repas. »

« Je n'ai pas... pas faim. »

Ce n'est qu'un souffle et ses yeux ne se sont toujours pas relevés du sol qu'il s'obstine à fixer, me donnant l'impression que je le gronde.

Mon estomac se tord légèrement quand je n'entends pas de mensonge et j'hésite presque à le lui concéder.

« Il faut que tu manges, c'est important. »

J'essaie d'être le plus doux possible dans ma voix.

Patience.

Il finit par relever des yeux humides vers moi et acquiesce avant de se relever du canapé.

𝓟𝓪𝓻𝓪𝓵𝔂𝔃𝓮𝓭Where stories live. Discover now