Il était assis au fond de la classe, perdu dans ses pensées. Sur la table, devant lui, un dessin était posé, un dessin minutieux, plein de fins détails. Il représentait une jeune fille, les cheveux longs et bouclés.
La fille était magnifique, le dessin l'était encore plus. Thomas était d'ailleurs plutôt fier de ce dessin.
Le professeur continuait son cours sans se soucier de Thomas, qui lui, regardait les oiseaux passer par la fenêtre.
Le professeur jetait de temps en temps de légers coups d'oeil vers son élève, il était triste pour lui. Il souffrais. Cela se voyait dans son regard, mais lui, son professeur, un inconnu, ne pouvait rien y faire.
Cette fille que Thomas dessinait sans cesse, il l'aimait. Mais il n'a jamais su si c'était réciproque, il s'en voulait, il aurait dû lui demander. De savoir que quelqu'un l'aimait l'aurait peut-être aidée, l'aurait peut être empêchée de partir... Mais désormais, il était trop tard...
Cette fille qui était en apparence si joyeuse cachait en réalité une tristesse immense. Il aurait dû le voir...
Chèques jours, son doux visage le hante. Il revoir encore la scène de ce soir-là. Son coeur s'était arrêté à la vue de son corps pâle, inanimé. Ses fins poignets contrastant avec la blancheur contrastant avec la blancheur de sa peau. Ces poignets couverts de sang, il les renvoyait sans cesse, ça le rendait fou.
Il se souvient avoir hurlé de douleur lorsque, plus tard, on lui a dit qu'on ne pouvait plus rien faire pour elle. Tout son univers s'était alors effondré à ce moment là.
En seulement quelques jours, ce garçon, autrefois si populaire devint celui toujours oublié de tous, assis au fond de la classe et à qui personne ne vient jamais parler. Désormais il n'avait plus personne sur qui s'appuyer, à qui se confier. Tous les soirs, il retourne cette lame lisse et brillante dans ses mains.
Chèques soir, il se dit que sa place serait avec elle, celle qu'il a aimé et qu'il aime encore. Même lui ne savait plus ce qui le retenait. Alors, ce soir-là, le soir de son anniversaire, oublié de tous, il pris la lame et à commencé à tracer des traits tous plus profonds les uns que les autres. Il ne savait pas si il voulait mourir, mais il voulait retrouver cette personne qu'il aimait tant. Et la mort était sa seule solution.
Il souffrait, le sang chaud coulait le long de ses bras, il sentait sa tête vaciller, puis soudain, il s'écroule sur le sol froid de sa chambre.
Le lendemain, le professeur observait la place vide qu'occupait habituellement Thomas. C'était étrange. Son absence était étrange. D'habitude il était toujours présent, même s'il n'écoutait pas les cours. La semaine passa, le professeur s'inquiétait pour son élève qui n'était pas revenu en cours. Il avait essayé de savoir le motif de l'absence de Thomas, mais personne ne savait.
Plus tard dans la soirée, le professeur appris la mort de son élève, il s'en voulait, il aurait dû être plus attentif... il pensa à ce qu'il aurait pu faire pour éviter sa mort toute la nuit.
Le matin, arrivébah lycée, il se rendit compte qu'il devrait expliquer à la classe le suicide de leur camarade. La classe l'attendait sagement. Il hésita encore quelques secondes avant de pénétrer dans la classe et s'installer face à ses élèves qui attendaient dans le calme. Sa voix tremblait. Il ne savait pas comment leur annoncer cette triste nouvelle... Il sentait ses jambes trembler, il se sentait faiblir. Ses élèves l'aidèrent à s'asseoir, lui demandant ce qu'il se passait. Entre deux tremblements, il réussit à dire "votre camarade d'est suicidé". Tous restèrent figés, ne voulant pas croire ce que le professeur venait de leurs dire.
... 1 an plus tard ...
Thomas reposait en paix, mais son départ avait provoqué un tel bouleversement... Ses camarades sont encore sous le choc, cela a même provoqué d'importants problèmes de santé chez certains.
Le professeur, quand à lui, n'a jamais plus remis un pied dans une salle de classe, étant incapable d'assurer un cours, il a ainsi abandonné tous ses rêves et s'est séparé de sa femme.
Désormais, il passait le plus clair de son temps devant la tombe de Thomas.
Les années passaient... 5 ans, 10 ans, puis 20 ans, mais rien n'avait changé.
Le départ de Thomas était resté gravéà jamais dans la mémoire de tous.
