Partie 2 : Katy l'innoncente

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Mon enfance a été le pire moment de ma vie, quand j'y repenses même j'ai les larmes aux yeux. Ma mère était italienne et elle a sacrifié tout pour être avec mon père. Sa famille l'a renié après qu'elle se soit mariée avec mon père. D'après ce que les gens racontent l'histoire de mes parents était une magnifique histoire d'amour. Ils se sont rencontrés par hasard à une soirée, ma mère était venue en vacance au Sénégal. Quand ils se sont vu c'était un coup de foudre. Ils sont tout de suite tombés amoureux. Mais leurs familles respectifs n'étaient pas d'accord avec cette union mixte. Ils se sont battus contre tout le monde et se sont mariés malgré tout. La famille de ma mère l'a renié, elle a quitté son pays, sa famille et ses amis pour venir s'installer au Sénégal. La belle famille de mon père lui faisait vivre tous les malheurs qu'on ne puisse imaginer mais pour mon père elle tenait, elle se battait nuit et jour. Je suis née peu de temps après et ma naissance lui a était fatale, d'autant plus qu'elle lui a valu la vie. Aujourd'hui ce qui me reste d'elle, on peut dire c'est juste son nom que je portes fièrement "Katrine". Elle est partie à jamais me laissant seule dans ce monde mauvais, avec pleins de gens prêts à tout pour me faire du mal.

Trois mois après sa mort, ma grand-mère a trouvé une nouvelle femme pour mon père.

Mon enfance

Quand j'étais plus petite, je n'ai que de vagues souvenirs mais un enfant n'oublie jamais, elle me battait pour un oui ou pour un nom. Elle me criait dessus, elle m'humiliait, elle me maltraitait de la pire des manières. Moi je n'étais qu'une enfant je ne savais pas ce que j'avais fait pour la mettre autant en colère. Un jour elle m'a brûlé le doigts pour me punir parce que soit disant j'étais têtue. J'ai commencé à faire les travaux ménagères à l'âge de 5 ans mais ça a empiré à mes 7 ans . Elle me réveillait à 4h du matin pendant que ses enfants dormaient, pour me faire faire la vaisselle, le ménage et pleins d'autres choses, si je ne le faisais pas bien c'était la ceinture, des coups en à plus finir. Si je vous montrait mon dos vous verrez les cicatrices laissées par ces coups incessants qui ne finissaient jamais. Après avoir terminé les travaux ménagères vers 7h du matin, je me dépêchais d'aller prendre une douche et de m'habiller pour l'école. Pour petit déjeuner j'avais droit à un bout de pain sec, et de l'eau, elle me donnait 100 franc pour argent de poche alors que ses enfants étaient gâtés comme pas possible. Eux aussi comme leur mère me détestaient comme pas possible et ne me considéraient pas comme leur sœur. J'étais la métisse qui ne faisait pas du tout partie de la famille, déjà qu'on ne se ressemblait pas et donc c'était facile de m'effacer. Pour aller à l'école, on avait un chauffeur à notre disposition mais moi je n'avais pas le droit de monter dans la voiture avec mes frères. Pendant les rares fois où papa était à la maison je pouvais monter dans la voiture mais dès que papa était absent je devais me taper 1 km de marche pour aller à l'école alors que je n'avais que 7 ans.

L'école était pour moi une évasion, j'étais libre, je pouvais courir, je pouvais m'amuser avec mes amis, je pouvais être une enfant comme les autres. Mes frères et sœurs ne me calculaient pas lorsqu'on se croisait dans la cours et c'était tant mieux pour moi. J'avais mon groupe d'amis qui m'aimait et m'acceptait telle que j'étais. Nous étions quatre amis inséparables, il y' avait Khadim son père était ministre à l'époque, Elisa, Nabou et Tapha. Les 3 étaient plus âgé que moi d'une année mais on était les meilleurs amis du monde. On était tout le temps ensemble, à jouer et à s'amuser. Ils étaient toujours là pour moi, ils partageaient leur goûter avec moi, ils me défendaient et le plus important ils me donnaient beaucoup d'amour. Ce sentiment qui m'était jusque là inconnu. Avant que je n'entres à l'école, je n'avais jamais connu l'amour, l'affection et la gentillesse. Dès ma venue sur terre, la vie ne m'a offert que souffrance, maltraitance, malheurs sur malheurs. Donc mes amis étaient tout pour moi à cette époque de ma vie, ils me redonnaient le sourire et pour moi cela n'avait pas de prix.

A la descente de l'école j'avais encore plusieurs corvées ménagères à faire. Pourtant nous avions trois bonnes mais on peut dire que j'étais la troisième. Cela influait beaucoup sur mes études. Je n'avais pas le temps de relire mes cours, mes exercices n'étaient jamais fait à temps. Par contre j'étais une enfant très intelligente et miraculeusement j'apportais toujours de très bonnes notes. A chaque fois que j'apportais de bonnes notes ma tante était tellement en colère et j'avais encore droit à la ceinture.

Je n'avais pas le droit de regarder la télé, je n'avais pas le droit d'entrer dans le salon, je n'avais droit à rien. Si je n'avais pas école, je passais mon temps à balayer et nettoyer.

Quand ma grand-mère, la mère de mon père venait à la maison, elle me montrait clairement qu'elle me détestait. Elle choyait mes frères et sœurs, elle les apportait pleins de cadeaux et moi si je m'approchais d'elle elle me hurlait de m'éloigner.

Grand-mère :" Dégages de ma vue sale plaie, pourquoi tu me regardes comme ça ?"

J'ai vraiment vécu la pire enfance qu'on ne puisse imaginer. Je n'étais qu'une enfant et ils m'ont fait subir les pires choses qu'on puisse imaginer, une haine grandiose et juste inexplicable. Mon père quant à lui, il n'était jamais là et même quand il était là il me fuyait, il disait que je lui rappelais trop ma mère.

C'est ainsi que j'ai vécu mon enfance. Après l'obtention de mon CFEE, j'avais 11 ans, j'ai perdu de vu mes amis. Khadim et Tapha étaient partis étudier à l'étranger, il ne me restait plus qu'Elisa et notre amitié s'est solidifiée. Elle était toujours là pour moi et j'étais la bienvenue chez elle. Je retrouvais chez Elisa la famille que je n'avais jamais eu, ses parents étaient tellement adorables avec moi. A chaque fois que ma tante me battait je courais me réfugier chez Elisa.

J'étais une enfant très précoce, je grandissait et je ressemblais de plus en plus à ma mère. J'étais très belle, de teint métissée avec des yeux marrons et de long cheveux. Cette beauté que je dégageais jalousait de plus en plus ma belle-mère. La maltraitance a alors empiré. Parfois elle m'enfermait toute une journée dans ma chambre sans même me donner de la nourriture. Elle venait me frapper avec la ceinture jusqu'à se fatiguer et elle s'en allait.

A mes 13 ans, elle a fait une chose qui a gâché ma vie à jamais. Je me rappelle de cet événement comme si c'était hier. C'était mon anniversaire et le jour de mon anniversaire je suis toujours malheureuse parce qu'il coïncide avec la mort de ma mère. J'ai passé toute la journée à pleurer et à m'imaginer à quoi aurait ressemblé ma vie si elle avait été là. A ma descente de l'école, j'étais en train de faire le ménage et ma sœur Fatou est arrivée avec une bande de copains de nul part, les chaussures remplis de bout, ils ont salis tout le couloir que je venais de nettoyer. Avec la tristesse et la douleur que qui m'avaient hanté toute la journée, c'était la goutte de trop. Avec je ne sais qu'elle force, je me suis jetée sur elle et j'ai commencé à la taper comme si ma vie en dépendait, en moins d'une seconde avant que ses amis n'interviennent je lui avait déjà cassé le nez.

Quand sa mère est arrivée, elle était tellement en colère qu'elle bouillonnait. Elle m'a tellement frappé que je ne ressentais plus mon corps, j'avais l'impression de mourir. C'est comme si mon âme s'échappait à petit feu de mon corps. Elle m'a laissé crevé ainsi sur le couloir j'y ai passé la nuit. Le lendemain c'est notre bonne Ramata qui m'a trouvé presque morte.

Tata Ramata :" Katy, Katy qu'est-ce que tu as réveilles toi ma chérie"

Elle m'a emmené à l'hôpital et j'y ai passé la journée. Je suis rentrée le soir plus mal que jamais. Mais ce n'est pas le plus grave, parce que ce n'était que des coups, c'était dur mais je pouvais supportais. La nuit tombée, ma tante a apporté le coup fatal qui m'a détruite à jamais. J'étais dans ma chambre en train de dormir tranquillement quand elle est arrivée avec un homme, je n'oublierai jamais ce visage répugnant. Ma tante et l'homme ont murmuré pendant quelques minutes puis elle est partie me laissant seule avec cet homme là. Il avait fermé la porte de la chambre à clé et il m'avait violée de la pire des manières.

Je n'avais que 13 ans et ils m'avaient tués, ils m'avaient achevés, ils m'avaient volé ce que j'avais de plus cher, mon innocence.

Enjoy It 😘😘😘

La meilleure version de moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant