Je le regarde droit dans les yeux, avant de regarder Stiles et de me laisser tomber dans le fond d'une chaise.

"Je sais."

Il ne répond rien à ça, et replonge dans la contemplation de la photo.

"On va surmonter ça.", j'ajoute.

"Nous, oui. Sûrement. Mais lui ? Quand je pense à ce que j'ai subi avec mon père, et combien c'est encore difficile pour moi, je...". Il semble ravaler un sanglot avant de s'énerver sans pour autant hausser le ton. "Mais enfin, regarde-le. Ça n'a rien à voir avec ce que j'ai pu subir. Comment on est censé survivre à ça ?!"

Je baisse les yeux ne sachant quoi lui répondre et il finit par se lever pour quitter la chambre.

De toute la meute, il semble le seul à vraiment réaliser qu'il faudra du temps à Stiles pour s'en remettre.

Et je ne leur en veux pas, ils sont encore en âge où l'insouciance prend parfois le pas sur la raison. Mais pas Isaac, dans un coin de sa tête il y a cette voix qui dit "Ça aurait pu être toi.".

Je sursaute quand il claque la porte en sortant, ne m'y attendant pas et au même moment, Stiles se réveille dans un tressaillement. Son regard apeuré traverse, la pièce l'air perdu.

Il baisse légèrement la tête, regardant vers le bas de son corps, et donc le tuyau sortant de sa bouche.

Ses mains se lèvent directement pour l'agripper. Je me lève d'un bond pour l'arrêter dans son mouvement.

"Non, Stiles !"

Je sens que de ses maigres forces, il tente de se débattre et j'essaie d'accrocher son regard comme hier, mais il est absolument terrifié, des larmes coulant le long de ses joues.

Il commence à se débattre plus fort, se contorsionnant dans tous les sens, et je commence à avoir du mal à le maintenir, n'osant pas serrer trop fort par peur de lui faire mal.

Je ne peux pas non plus le relâcher et je suis soulagé d'entendre la porte s'ouvrir pour voir la tête d'Isaac réapparaître.

Sans doute, a-t-il entendu depuis le couloir.

Il semble pétrifié par ce qu'il voit.

C'est l'un des cathéters, tiré dans les mouvements de Stiles et le blessant au passage qui me fait revenir à la réalité.

"Appelle quelqu'un, Isaac !"

Il revient immédiatement à la réalité et je le vois repartir dans le couloir et entendre sa voix appeler une infirmière.

Je me reconcentre sur Stiles qui ne se calme pas et dont les larmes ne cessent de couler.

"Stiles, je t'en prie. Calme-toi. Tout va bien. On ne te fera rien, mais il faut que tu te calmes, tu es en train de te blesser..."

Je continue à lui parler, encore et encore. Espérant le calmer. Mais rien n'y fait.

Le médecin, suivi de quelques infirmières, entre dans la chambre, mais n'arrivent à rien non plus.

A un moment, quelqu'un me fait sortir de la chambre, et je me retiens d'arracher la tête à la petite femme devant moi qui me supplie de patienter dans le couloir en me disant que tout se passera bien.

C'est la main d'Isaac, me tirant par le bras qui finit de me convaincre.

On attend de très longues minutes avant que les infirmières présentes sortent avec un petit sourire désolé, puis que l'une d'entre elle me dise que je peux entrer seul.

𝓟𝓪𝓻𝓪𝓵𝔂𝔃𝓮𝓭Where stories live. Discover now