Et pour la première fois depuis très longtemps, je commençai à boire. C'était une très mauvaise idée, une très très mauvaise idée dans ma situation. Je devrais pas faire ça et je le savais mais je le faisais, parce qu'il fallait que juste une fois depuis longtemps, j'oublie tous mes soucis, j'avais eu une année difficile, alors je voulais juste, faire le vide de tout ça pour une fois.

Les premières gorgées étaient les plus difficiles à faire passer mais au fur et à mesure, je devenais soûl de plus en plus. Mes pensées s'entrechoquaient entre elles, j'étais conscient que je n'étais plus vraiment capable de réfléchir sainement. Mais je pense qu'à ce moment-là j'avais besoin de ça plus qu'autre chose. C'était un coup à en devenir alcoolique mais personne me reprocherait d'avoir voulu tout fuir juste un instant.

Je fis une pause mais l'image frappante de Sofia position de faiblesse face à Jacques me revenait. Les larmes coulèrent toutes seules et je repris une gorgée « bien méritée », je ne voulais pas l'imaginer, imaginer que ça pouvait être ma faute. Je fermai les yeux en laissant les larmes couler, j'étais en train de souffrir intérieurement, et je me disais qu'à ce moment là, je n'avais pas fini de combattre mes démons.

Certainement une heure plus tard, alors que je m'étais un peu assoupi, j'entendis quelqu'un frapper à ma porte. Je me réveillai et me levai assez difficilement pour aller ouvrir.

Je sentais déjà l'alcool ne faire qu'un tour dans mon sang. J'avais jeté la bouteille en chemin, si c'était Sofia il ne valait mieux pas qu'elle voit ça. J'étais bourré, je pense, parce que je m'étais presque filé tout le litre. Je marchai à peu près droit vers la porte. Je fronçai les sourcils en voyant le père de Sofia.

Je le regardai de haut en bas. Il n'avait pas changé, pas du tout en fait, mais il était habillé plus, simplement. Ça changeait sûrement des fois où il était en uniforme, mais je pense que si j'additionnais le nombre de fois où je l'avais vu en uniforme avec le nombre de fois où je l'avais vu en tenue simple je l'avais sûrement plus vu en civil qu'autre chose.

-Bonsoir Justin, on peut parler ?

-Je me tiens devant vous, dis je d'un ton un peu hautain.

Il fronça un peu les sourcils. J'avais pas les esprits en place alors il était possible que je ne sois pas très poli.

-Je suis venu voir ma fille et je lui ai fait comprendre qu'elle n'était pas forcément en faute dans toute cette histoire et que tu devrais être plus...

-Je vous arrête tout de suite, ça vous regarde pas monsieur Jamora, dis je un peu soûlé, j'avais pas besoin qu'on me porte coupable d'autres choses que ce que je me portais déjà moi-même coupable.

-Ça me regarde Justin, Sofia est ma fille et je ne peux pas accepter que...

-Écoute Stanley, dis je en le regardant droit dans les yeux, bien appuyé contre ma porte, tu vas arrêter de te mêler de la vie de Sofia, on a nos problèmes, et toi t'as pas ton mot à dire, j'en ai marre que tu sois toujours le petit papa à la rescousse de sa fille même quand y a pas lieu d'être, alors maintenant tu vas foutre le camp de mon pallier et allez te faire voir si j'y suis, dis je hyper sereinement.

-Attends, comment tu m'as appelé là ?

-Stanley, ou si tu préfères Stan, continuai je sur un ton un peu insolant.

Je ne sais pas à quel moment exactement ça a dérapé et à quel moment l'idée m'ait traversé à l'esprit, mais ce qui est sûr, c'est que ça s'est passé.

Le père de Sofia me donna un coup sur le visage. La douleur était si grande que je pouvais sentir le bleu qui apparaissait sur ma pommette. C'était pas du tout mon genre mais je lui rendus son coup dans le nez. Et à cela, éclata une bagarre. Je me battais avec un mec qui pouvait être mon père mais à cause de l'alcool l'idée ne me dérangeait pas, à vrai dire devant moi je n'avais plus le père de Sofia, le colonel Stanley Jamora, mais un homme comme un autre qui venait juste embrouiller mes pensées déjà assez sombre.

(2) BETTER THAN || J.B. (EN RÉÉCRITURE) Where stories live. Discover now