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Cinq jours avaient passé, laissant place à une toute nouvelle année. Alors que celle-ci se voulait pour beaucoup porteuse de renouveaux et d'espoirs, Cassie ne voyait en elle que l'imminence du départ d'Hayden. Elle aurait souhaité que cette fichue pleine lune n'arrive jamais, que le temps ralentisse et que le mot futur disparaisse. Si son avenir la faisait toujours autant frissonner, il lui semblait à présent bien moins obscur. Plus forte, plus confiante, Cassie pressentait que ramener à Hayden chez lui, ne provoquerait pas forcément le pire et qu'elle pourrait survivre à cela. Cette intuition a priori rassurante faisait naître en elle une peur nouvelle : devoir vivre sans lui.

Que ferait-elle après son départ ?

Elle avait beau chercher, aucun projet réjouissant ne lui venant à l'esprit. Leur séjour à New York avait été une occasion pour elle d'effectuer des démarches pour trouver un logement sur le campus de son université, mais en plein milieu d'années scolaires les chances que sa demande aboutisse étaient minimes. Mais, à bien y réfléchir, vivre à New York ne lui semblait pas la meilleure des idées. Isaac et cette ville n'avaient été qu'une excuse pour fuir son passé. Un passé qu'elle se sentait à présent prête à affronter.

Cassie jeta un rapide coup d'œil à l'arrière via le rétroviseur central du véhicule. Toutes ses affaires y étaient regroupées. Cela ne représentait pas grand-chose. Un seul voyage avait suffi. Plutôt que de s'en apitoyer, Cassie préféra savourer l'instant présent durant lequel Hayden encore à ses côtés s'énervait contre l'autoradio.

— Ça doit être un faux contact.

Loin de s'avouer vaincu, Hayden tapota sur l'appareil jusqu'à ce que Cassie intervienne à nouveau:

— Ne le casse pas j'y tiens ! Un type bien me l'a offert pour Noël !

— Un type bien, c'est tout ce que je suis pour toi ? s'offusqua-t-il en abdiquant face cette indomptable merveille de technologie.

— Non, je... oui, bafouilla Cassie.

— Quel malheur ! Dans les films, les types bien ont toujours le second rôle. Le gentil n'est là uniquement pour apporter une touche d'humour à l'histoire rien de plus. À la fin, il tombe dans l'oubli.

— Tu n'es pas un second rôle, tu es un héros... Le héros notre histoire, c'est plus qu'évident !

Hayden objecta après quelques secondes de réflexion :

— Un héros ?

Bien qu'il n'y avait jamais réfléchi, il ne faisait aucun doute pour lui que si héros il y avait, Cassie portait indéniablement ce rôle. Elle était forte, déterminée et avait trouvé un moyen de le ramener dans son monde tandis que lui ne faisait que subir le scénario de cette histoire abracadabrantesque. Son rôle se rapprochait plus de la demoiselle en détresse que du héros, néanmoins ne voulant pas couper court à l'enthousiasme de son amie, Hayden fit mine d'être convaincu par cette improbable théorie :

— Être un héros, c'est une dure responsabilité.

— Tu en es capable... susurra-t-elle du bout des lèvres.

Hayden se remémora tous les bons moments qu'ils avaient vécus durant ces quelques jours à New York. Une histoire simple, sans problème, qui ne nécessitait aucun héros. L'insouciance de ses derniers jours semblait déjà loin. Pour preuve, Cassie jouait avec une mèche de cheveux tout en conduisant. Un geste qu'Hayden interprétait facilement comme un signe de nervosité.

— Alors, dis-moi, qu'as-tu préféré dans ce voyage? Attends, laisse-moi deviner : l'Empire State Building?

Cassie gloussa.

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