Le Petit Chaperon Rouge

20 4 1
                                    


Il était une fois en une terre fort isolée
Que les Hommes, les armes, le temps, laissaient désolée
Se trouvait un village par le temps délaissé
Et bien des habitants se sentaient esseulés

Parmi ces habitants se trouvait une jeune fille
Aux longs cheveux de Jais et à l'âme qui pétille
Contrastant la foule par sa vitalité
Et son esprit égaré dans l'éternité

On retrouvait en elle le désir d'évasion
D'une vie de liberté elle avait l'ambition
Partir vivre ma vie, dit-elle, c'est ma mission
Mais un amis je veux, pour vaincre l'isolation

Rouge est son capuchon, et bleus ses beaux yeux
Et dans son regard brillait l'innocence des cieux
En ce triste jour gris de sa mère elle reçut la tâche
D'accomplir un travail auquel elle ne s'attache

Apporte donc ma fille, à ma mère un gâteau
Elle vit dans la forêt au-delà du ruisseau
Prend garde mon enfant au jeune loup décharné
Qui tapit dans les bois pourrais te dévorer

Oh n'ayez crainte ma mère, car toute mon attention
Est déployée contre ces mauvaises fréquentations
Ces mots dits, elle se retourna et elle partit
Sans craindre au fond d'elle le loup et son appétit

Elle regardais les fleurs pour chasser son ennui
De marcher dans les bois sans autres compagnie
Que les arbres et insectes vivant sans un bruit
Et les animaux morts, véritable infamie

Un lièvre du fond du bois, aux exposés boyaux,
Dont les yeux immobiles brillaient comme des joyaux
Marquait le territoire des grandes bêtes sauvages
Qui parcouraient ces bois depuis le fond des âges

Le Petit Chaperon, parcourant le sentier,
Sentit dans son esprit la peur s'immiscer
Celle-ci s'accrut, alors que là vers la fin,
Le rassurant sentier devint deux grands chemins

Chacun était si dur, chacun était si sombre
Qu'aucune vie ne paraissait au travers des ombres
Ses yeux effrayés croisèrent deux flammes dans le noir
Deux orbites brûlantes, malice démoniaque du soir

Regard bien protégé par les arbres couché
Regard maléfique de tous les hommes possédés
Regard lourd de tous les pêcheurs qui sans cesse sévissent
Regard des Hommes libres aux innombrables vices.

Le Chaperon Rouge, alors, n'esquissa plus un geste
Enserré par la peur, mortelle comme la grande Peste
Des yeux jaunes scintillants s'éleva une grosse voix
Je ne te connais pas, toi ici sur cette voie

Je ne te connais pas non plus, répondit-elle
Mais je n'ai pas peur de toi, vois-tu je suis forte
Je ne suis pas une frêle, maigre, et sotte jouvencelle
Prend bien garde à toi que ma grande colère ne sorte

Point besoin de menace, Ô forte et belle jeune fille
Je ne suis ennemi, de respect je m'habille
Car toute personne dans cette forêt est mon hôte,
Et je m'engage à ne commettre aucune faute

Je suis un loup, je vis dans ces buissons, et seul,
Mais ne vous y trompez pas, je ne suis un diable
Je suis comme toi, animal normalement sociable
Mais qui quitta les siens, tous bien trop lâches et veules.

J'arrivai en ces lieux il y a bien des lunes
Fuyant une terre où un chien, gros et gras, vraiment,
Préférait la pâtée, l'âtre et l'enfermement,
Aux grandes plaines où poussent liberté, fraises et prunes.

Je n'aime pas les fruits, mais j'adore ma liberté,
Et j'attends le moment où au-delà des Hommes,
J'irais sur la belle terre de la félicité,
Et j'y courrais jusqu'à ce que je m'y assomme.

Bien qu'intéressée par le beau parler du loup,
Le Petit Chaperon cherchait un passage,
Elle cherchait encore, toujours, sous son air bien sage,
Un bon moyen rapide d'échapper au filou.

Mais trêve de badinages, et dites moi messire loups
Vais-je pouvoir partir ? Je vais être en retard,
Je dois voir ma Mère-Grand, avant qu'il ne soit tard
Et je dois vous laisser, mais prenez-soin de vous.

Les yeux devinrent un corps, aux longues pattes puissantes
Lorsque d'un seul et grand coup le loup s'approcha,
Ne t'en vas pas ainsi, ne sois pas si méfiante,
Je vais t'accompagner, et puis l'on parlera.

Ainsi ils partirent ensemble, et parlèrent des choses
Qui composent la vie, le temps, et la création,
Ils parlèrent de nature, et des métamorphoses,
Des plantes et de l'amour en manifestation.

Enfin au loin se dessinait la bicoque
Au petit toi de chaume, et à la vieille porte,
Aux murs orangés, donnant l'air d'une petite coque
D'un crabe massif et grand qui pesamment se porte

Le loup l'indiqua donc à sa nouvelle compagne
Qui rit d'un beau rire claire, résonnant en campagne
Et acquiesçant aussi à ces fantasques idées
Se rendit compte même de la naissante amitié

Arrivant sur le perron, elle approcha toquer
Et sa mère-grand vint là, pour bien se révéler
Le Chaperon alors, appela d'une voix claire
Ô Mère-Grand ouvrez-moi, combien je vous espère !

Égayée par la présence de sa petite fille
Mère-grand rapidement, se voile et puis s'habille
Et clame d'une voix forte, à qui veut bien l'entendre
Tire la chevillette, et laisse la porte s'étendre !

Le Petit Chaperon tira la chevillette
Et laissa simplement s'étendre la porte grinçante
La Mère-grand s'horrifia voyant ainsi la bête
Et pâlit, et blêmit, Ô d'une peur puissante

Ô mon bon enfant quel mal as-tu dont fais là ?
Ne vois tu donc pas la bête là auprès de toi ?
Les loups sont des démons, aux yeux ensanglantés
Et bien prêts en tout instant à te dévorer

N'ayez crainte Ô ma Grand-Mère, ici vous avez
Un ami confirmé, à qui l'on peut se fier
Ses crocs sont bien limés, et ses griffes bien coupées
Il agit comme un Homme, l'un des nôtres libérés.

Oh non ma belle fille, c'est un monstre vraiment malin
Qui n'attend que tes fautes, pour attaquer, tuer
Tu dois frapper en premier, tuer ce faux chien
Et surtout t'éloigner, d'une fausse liberté

Le loup jusqu'à lors passif, tenta bien d'agir
Mais la Mère-Grand reculant, il ne put rien dire
Et alors eu l'idée de très vite proposer
Au Petit Chaperon d'avec lui s'évader

La jeune fille s'arrêta net, et plongea en rêves
Se rappela ses pensées, et idées de bohème,
Et dans son crâne résonnait « Liberté » sans trêve
Elle ressentait la joie et du bonheur la crème.

Se retournant ainsi, au jeune loup elle sourit.
Et opinant du chef, sans un mot elle partit.
Suivie de très près par son très nouvel ami
Elle sut désormais que devant était sa vie.

Et ainsi Chaperon et Loup, prirent la grand route
Sans autres buts réels, que vivre la belle liberté,
Ils laissèrent derrière eux la Mère-Grand en déroute
Et sur les chemins continuèrent de marcher.

Ayant tous deux compris, qu'une âme reste bonne
Car chacune peut aimer, et chacune raisonne,
Par delà la médisance, et les préjugés,
L'on ne peut la connaître qu'en allant l'écouter

You've reached the end of published parts.

⏰ Last updated: Aug 20, 2021 ⏰

Add this story to your Library to get notified about new parts!

Le Petit Chaperon RougeWhere stories live. Discover now