Un Amour Inattendu

Un retour en force

- Ici on sera tranquille pour discuter, m'annonce-t-il, avant de s'assoir sur le sol terreux.

Je l'imite pour être à sa hauteur.

- Pourquoi voulais-tu me parler en tête à tête ? Demandé-je.

- Parce que je n'aime pas les oreilles indiscrètes, et ma sœur est la pire du lot, ajoute Derek avec un petit sourire. Mais elle a un bon fond, c'est la différence avec Sasha.

- Sasha est une peste, certes ta sœur est légèrement curieuse, mais elle est gentille, et taquine. C'est plaisant quand on a appris à la connaître un minimum.

- Tu dis ça parce que tu ne vis pas avec elle ! Rétorque-t-il avec un mine faussement horrifiée.

Mais soudain, son expression change du tout au tout et bien qu'il baisse le visage, je peux clairement voir qu'il est gêné, voire peut-être même honteux.

- Bref... Lance-t-il. Je voulais m'excuser.

S'excuser ?

- Je ne vois pas en quoi tu me dois des excuses Derek, rétorqué-je.

- Eh bien... Je n'ai pas été sympa avec toi lors de notre première rencontre. Je t'ai pris pour un gosse de riche qui avait soudoyé les juges pour obtenir la première place.

Ah !

- Mais j'avais tort, continue-t-il. Je me suis renseigné sur toi, et j'ai appris que tu avais fugué pour pouvoir exercer l'équitation. Il faut un sacré courage pour faire ça ! Bref je m'en voulais déjà de base, mais depuis tout à l'heure je me sentais encore plus nase...

Je suis pendu à ses lèvres, je n'aurai jamais pensé qu'il me demanderait pardon pour ça, c'était oublié pour ma part. Je n'avais retenu que le cavalier prometteur en lui, qui pourrait devenir un rival digne de ce nom.

- Toi et Aidan, vous vous êtes dévoilés devant le monde de l'équitation. Vous auriez pu minimiser les dégâts, c'est ce que j'aurais fait, mais vous, vous avez fait taire les bavards avec la grande classe, dit-il avec étonnement. Bref, tu es loin d'être le type pour qui je te prenais aux premiers abords, et je tiens à m'en excuser.

Il se relève d'un coup et je l'imite, quelque peu surpris. Puis, avec un sourire réconfortant, il me tend la main et me dit :

- Ami ?

Je prends la sienne avec joie et lui réponds :

- Tu vas regretter de devenir mon ami quand je t'écraserai sur la piste !

- C'est ce qu'on verra, la prochaine fois, c'est moi qui remporterai l'or !

Nous repartons en plaisantant ainsi vers les autres, bras dessus bras dessous, comme si nous étions potes depuis toujours.

Pdv Aidan

Clément, moi, et les autres cavaliers bavardons de nos performances, même si je sens certains regards dans mon dos. Je suis connu pour être un coureur de jupons, mais sortir avec un homme ? Le monde de l'équitation vient d'obtenir un scoop, dont les plus grands acteurs étaient aux premières loges. Alors pourquoi cela ne me fait-il ni chaud ni froid ? Qu'ils pensent ce qu'ils veulent, je m'en fous. J'ai agi par instinct, comme toujours, et je ne regrette rien.

Par contre, ce qui ne me plait pas, mais pas du tout, c'est qu'un autre homme embarque mon petit-ami pour lui parler à l'écart de tout le monde. Sam aurait au moins pu me prévenir. Je sens les aiguilles assassines de la jalousie percer chaque parcelle de mes entrailles. Plus les minutes passent, et plus je me désintéresse des conversations pour scruter les alentours en attendant leur retour.