— Pourquoi ? Tu n'as pas aidé à servir les repas ? Tu n'as pas non plus enrichi le sapin de plein de cadeaux de noël ?


Ma première idée était de voir si Inès y serait ? Mais à ma grande surprise, elle n'y était pas. J'ai donc déposé les cadeaux au pied du sapin pour tous les enfants. Et en attendant que la petite Eva arrive, car je voulais moi-même lui offrir un petit présent, j'ai constaté qu'ils étaient un peu tous dépassés par les événements, donc je leurs ai proposé mon aide. Quoi de plus normal en cette période de Noël.


— Si ! Mais...

— Je sais, tu voulais te faire bien voir !

— Non ! je m'offusque.


Alors, c'est comme ça qu'elle me voit ? Comme un homme sans cœur, qui ne s'intéresse qu'à sa propre personne.


— Pas la peine de t'énerver, je voulais juste t'embêter. Tu es quelqu'un d'altruiste Abel, dommage que personne ne le sache ! Eva a été très touchée par ton cadeau. Comment as-tu su qu'elle en désirait un ?


J'ai demandé à tous les enfants, la fois dernière, ce qu'il désirait le plus pour Noël. Et la petite Eva m'a répondu qu'elle voulait seulement le passer avec sa famille encore une fois. Ce qui m'a rendu très triste. Cette petite fillette ne sait pas si elle sera encore parmi nous l'année prochaine. J'étais tellement ému que j'ai cherché à savoir ce qu'elle aimait faire. Et ce qui en ait ressorti, c'est qu'elle adore écrire des histoires, donc je lui ai acheté un ordinateur portable, des plus léger, pour qu'elle puisse écrire n'importe où, et quand elle le désire.


— J'ai fait ma petite enquête, qu'est-ce que tu crois ?

— En tout cas, tu as vu juste ! Elle a adoré ! C'est ce dont elle avait besoin, pour puiser la force en elle, afin de combattre sa maladie. Elle ne te l'a pas dit, mais après les fêtes, elle se fait opérer. Et on ne sait pas quelle en sera l'issue...

— Ne me dis pas qu'elle peut y rester ?


Je suis choquée par cette nouvelle. Je croyais que sa maladie n'était pas aussi grave. Comment fait-elle pour garder le sourire ? Vous l'auriez vu ce midi, elle était rayonnante, un rayon de soleil. Elle a illuminé ma journée, seulement par la lueur éclatante dans son regard. Je ne peux pas croire un instant qu'elle puisse vivre ses derniers moments d'existence, non ! C'est trop injuste !


— Tout est possible ! Mais toute la famille reste confiante. Les médecins sont très partagés la concernant, certains sont positifs et d'autres le sont moins, mais ils sont tous d'accord sur le fait qu'il faut tenter ! C'est sa seule chance de vivre !

— La pauvre ! Pourquoi la vie s'acharne ainsi sur des petits êtres humains sans défense ?

— J'aimerais pouvoir te répondre, mais je n'ai pas de mot. Je ne comprends pas non plus ! Mais c'est ainsi ! On y peut rien !


J'oublie qu'elle aussi est passée par des événements épouvantables étant jeune. Je ne sais vraiment pas comment font les enfants ? Où puisent-ils la force afin de s'en sortir ? Comment font-ils pour garder le sourire quoi qu'il arrive ? C'est impressionnant ! J'aimerais avoir ce n'est-ce que la moitié de leurs capacités et de leur courage pour me battre contre toutes ses injustices.


— Elle ne mérite pas ça ! Aucun enfant ne mériterait de souffrir !

— On est bien d'accord !

— Tu sais quand cela aura lieu ?

— Pas vraiment non ! En début d'année prochaine, mais je n'en sais pas plus !

— Dès que tu auras des infos, tu me tiens au courant ?

— Promis ! m'affirme t-elle avant de chuchoter : Si tu veux encore me parler...

— Qu'est-ce que tu me racontes ?


Elle pense sûrement que le fait de m'avoir avoué qu'elle m'aimait, va me faire fuir à mon tour ? C'est aberrant ! J'aime sa compagnie. J'aime passer du temps avec elle. J'aime aussi son mauvais caractère, c'est pour dire ! Je n'ai nullement l'intention de disparaître de sa vie, à moins qu'elle veuille me forcer à l'épouser...


— C'est toi qui as toutes les raisons du monde pour m'éviter ! Mais je t'en conjure, promets moi que tu me diras pour Eva ?

— Je te le promets ! Oui ! Mais...


Elle redevient très nerveuse soudainement. Mais que lui arrive t-il enfin ? J'espère qu'elle n'est pas souffrante, voire mourante... Non ! Mon père ne se serait pas donné autant de mal, à me la présenter, si c'était le cas. Mais alors que se passe t-il ?


— Tu m'as dit ce que tu me cachais, c'est à mon tour ! Mais j'aimerais te le dire dans un endroit plus intime que ce bar.


Non ! Ça suffit ! Il faut qu'elle m'avoue tout de suite ce qui la rend si sensible, si imprévisible.


— Tu m'inquiètes ! Dis moi que tu n'es pas malade ?

— Non ! Je vais mieux !


Attendez ! Elle était vraiment souffrante ! Mais qu'a t-elle eu ? Mais je n'ai pas le temps de lui demander qu'elle continue :


— Ce que j'ai à te révéler n'est pas simple, et tu risques de prendre peur ! C'est pour cela que j'aimerais, si tu le veux bien, qu'on aille dans un lieu plus calme, à l'abri des regards ?


Je suis déjà effrayé ! La voir ainsi me donne la chair de poule. Elle est complètement transformée, loin de la Inès que j'ai l'habitude de côtoyer. J'aimerais pouvoir la rassurer, mais je ne sais pas quoi faire ? Je suis perdu et également terrifié.


— OK ! Viens ! Je connais un endroit !


Je décide contre toute attente de la conduire dans un endroit privé, où je n'ai encore emmené personne. Elle peut être certaine qu'on n'y sera pas dérangé. C'est avec la boule au ventre que je la dirige dans les escaliers, puis que je lui ouvre la porte...





Publié le mercredi 26 juin 2019

ABEL ET LA BÊTEUnde poveștirile trăiesc. Descoperă acum