Souffler le chaud et le froid...

2. Une après-midi redoutée

Samedi 31 aout

Le lendemain, en repensant à la discussion eue avec mes amies, j'imaginai le déroulement des prochaines semaines. Je m'installerais dans l'appartement de Dimitri et m'éloignerais donc, physiquement, de Liam. Le pauvre serait perdu au début mais finirait par s'habituer à mon absence, enfin je l'espérais... Cette année me permettrait de voir ce que je ressens pour lui. Malgré la mauvaise passe que nous traversions... enfin que je traversais pour le moment... nous avions construit une belle relation ces deux dernières années et il serait dommage de la gâcher au premier obstacle.

Avant de sortir ensemble, nous nous étions déjà rencontrés plusieurs fois par l'intermédiaire d'une copine commune. Nous n'étions que de simples connaissances jusqu'à ce qu'il m'invite à sortir un soir. Je n'avais eu que quelques flirts innocents jusque là et le fait que Liam soit légèrement plus âgé que moi – un an seulement mais ça compte lorsque l'on a que 17 ans – m'avait relativement attirée. De plus, il était connu dans mon lycée pour être un garçon respectueux et sérieux avec les filles.

Ce soir-là, je n'avais pas pu résister à ses beaux yeux bleus et l'avais laissé m'embrasser au coin de la bouche quand il s'était penché vers moi devant la maison familiale.

J'ai passé une très belle soirée avec toi... Tu me plais bien Elena. J'aimerais beaucoup te revoir, si tu en as envie aussi. Me dit-il.

Je ne pus m'empêcher de hocher la tête à sa demande. Nous avions effectivement passé une soirée agréable. Il était passé me chercher en voiture car il avait déjà son permis et m'avais emmenée diner dans un restaurant branché de la région. Ensuite, nous étions allés au cinéma et il m'avait tenu la main lors des scènes qui me faisaient peur. Je le soupçonne d'ailleurs toujours d'avoir choisi un film d'horreur précisément pour cette raison !

Les semaines suivantes, nous avions continué à nous voir et avions décidé de sortir ensemble. J'étais fière d'être avec un garçon aussi gentil et attentionné que lui. Mes amies avaient alors décrété que je devais avoir une bonne étoile pour tomber sur un beau gosse au grand cœur comme Liam.

En effet, mon petit-ami était très beau et naturellement élégant. Avec mon mètre soixante-deux, je n'étais déjà pas très grande mais à côté de lui, je me sentais vraiment petite. Il me surplombait d'au moins une tête avec son mètre quatre-vingts. Ses cheveux châtains, toujours bien coiffés à la mode des années 30', allaient parfaitement avec son teint clair et ses dents aussi blanches que droites.

Liam avait été ma première fois. Nous sortions ensemble depuis plusieurs mois quand il m'invita à passer la nuit chez lui. Ce n'était pas la première que nous dormions ensemble mais ce seraient la première fois que nous serions seuls. Ses parents étaient partis en city-trip à Londres pour leur anniversaire de mariage. Ce soir-là, il avait été plus doux que jamais et m'avait répété qu'il m'aimait toute la nuit, ne cessant pas un seul instant de m'embrasser.

Aujourd'hui, nous avions passé une belle après-midi me rappelant notre premier rendez-vous. À la suite de notre séance de cinéma, nous étions allés au restaurant italien où nous avons l'habitude de nous rendre tous les deux. Après ces moments en tête à tête, nous sommes rentrés chez moi pour boire un café avec mes parents et profiter des derniers moments ensemble avant qu'il ne me rejoigne à l'appartement la semaine suivante.

Malgré son apparence souriante et ses discussions avec Liam, je savais que ma mère ne l'appréciait pas plus que ça. Elle m'avait plusieurs fois fait comprendre que malgré sa gentillesse et ses multiples attentions, ce n'était pas le genre de garçon avec qui je pourrais m'épanouir. Au début, j'ignorais complètement ses réflexions mais avec les temps, elles me faisaient réfléchir de plus en plus à ma relation avec Liam.

Après avoir grignoté quelques biscuits et bu un café, Liam salua mes parents et je l'accompagnai à la porte d'entrée. Il me prit dans ses bras, me serra contre lui tendrement et me chuchota l'oreille :

Tu sais à quel point je suis fou de toi. J'espère que notre éloignement ne changera rien à notre relation, car je sais que tu es la femme de ma vie.

Il m'embrassa doucement les lèvres puis le front et s'en alla, me laissant seule sur le porche. Un drôle de sentiment s'empara de moi mais je ne sus dire si c'était de la tristesse ou de la culpabilité...