II : Spaghettis bolognaise.

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La porte s'ouvrait, laissant place petit à petit à une silhouette atypique. Elle portait une salopette en jean, laissant apparaître un t-shirt au motif animé. Elle avait des chaussettes jaunes, de couleur poussin. Ainsi que des chaussures montantes aux motifs fleurs. Des traces de dessins de la veille restaient sur ses mains tremblantes. Son visage arborait une expression effrayée, et des larmes qui avaient séchées s'incrustaient sur ses joues rosées. Elle n'était pas maquillée, chose inhabituelle. Ses cheveux bruns étaient brillants, et sa frange effilée pendait sur son front humide de sueur. Je réalisais que j'avais encore le mémo entre mes mains moites. Je le plaçais sous mon coussin, dans la précipitation. Elle avait dû me voir, putain Dylan, t'es vraiment nul.

- Dylan, c'est bien toi...? chuchota la jeune fille apeurée.

- Oui, c'est bien moi, et toi, c'est bien Soizic ? dis-je ironiquement. La jeune brune esquissait un sourire forcé. Elle avait tellement l'air fatiguée. Et surtout terrifiée par ce qui se passait. Je me demandais si elle avait écouté l'enregistrement.

- Viens t'assoir, je ne vais pas te manger.

Soizic acquiesçait et vint s'assoir sur le grand lit en bois. Il grinçait sous l'addition de nos deux poids. Elle regardait ses jambes, et ne disait pas un mot. De plus près, ses traits de fatigue se voyaient beaucoup plus. Ses yeux brillaient. Elle voulait pleurer, elle avait pleuré. Je n'avais jamais su réconforter quelqu'un, même dans ces moments-là. Je lui caressait alors le dos, en guise de soutien. Elle se mit à parler, et répéter ces mots qui me glaçaient le sang.

- Du coup... tu vas pas me tuer, hein ?

- Quoi ? Pourquoi je ferai ça ? Dis-je sous la panique.

Son regard se dirigeait en direction de l'appareil enregistreur, voilà sa réponse. Soizic avait, elle aussi écouté l'enregistrement. C'était donc vrai... Je fus pris de spasmes provenant du stress. Moi qui me sentais à l'aise, la tendance s'était inversée. J'étais désormais en proie à la peur.

- Par contre, t'étais pas obligé de cacher la feuille contenue dans l'enveloppe. fit la brune en essuyant ses larmes, suivit d'un rire gêné. Je me rendis compte que j'avais laissé l'enveloppe sur le sol. Quel imbécile je faisais.

Je ri nerveusement à mon tour. Si jamais tout ça était vraiment réel. Ça voudrait dire que des assassinats allaient avoir lieu dans le futur. L'homme avait dit qu'il fermerait une pièce vitale si on ne tuait personne... D'ailleurs, il était peut-être temps de visiter notre nouvelle demeure. Je n'étais plus seul, alors ce serait moins effrayant. Je raclais ma gorge, puis me lançait.

- Hum... on pourrait peut-être allez visiter ? Je n'ai vu que ma chambre pour l'instant.

Elle fit un signe de la tête en guise de "oui". La pauvre n'était plus très bavarde, ce qui était compréhensible. Je tentais de ne pas trop la brusquer. Mais la jeune fille semblait si fragile, ça allait être compliqué pour elle.

Nous sortîmes de « ma chambre », laissant apparaître un long couloir éclairé par des lampadaires accrochés sur les deux murs. L'un était comblé par 12 portes, dont la mienne. Dessus étaient inscrits nos prénoms. À côté de « ma chambre » se trouvait celle de Soizic donc, suivie par celle de Maëlle, et ainsi de suite. L'autre contenait seulement 2 portes. Des cadres étaient accrochés sur les endroits vides. Nos visages remplissaient les cadres. Le mien était... perturbant.

Soizic se mit à rire silencieusement lorsqu'elle vit l'image à mon effigie. Une photo de moi... pratiquement nu. Les personnes qui avaient fait tout ça avaient de l'imagination, ou de la perversion. Peut-être les deux en fait..

Je grimaçais, mais Soizic me tapotait l'épaule, et m'intimait de la suivre. Je lui emboîtai alors le pas. Puis je stoppai ma marche dans le couloir.
La brune se retournait en me questionnant du regard.

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