R É M I N I S C E N C E

767 167 82
                                    

— Woah Ueno! Tu t'es surpassée! L'ironie qui se dégageait de cette voix inconnue m'énervait déjà

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.

— Woah Ueno! Tu t'es surpassée! L'ironie qui se dégageait de cette voix inconnue m'énervait déjà.

Debout devant la porte du lycée des arts, derrière le préau, je surprenais une conversation.

—C'est vrai que c'est beau, mais je ne peux pas présenter ça, je ne l'ai pas peint toute seule.

Sa voix était différente, moins sympathique que la Ueno que j'avais laissé devant le poste de police.

— Tu n'as aucune chance d'aller à l'étranger avec tes pauvres peintures, alors que celle-là, si! Tu le sais bien ça quand même.

Cette fille à la langue de vipère, je la détestais.

— Je n'ai pas besoin de faire du plagiat ni de payer les profs pour réussir, contrairement à toi, rétorquait l'artiste pour défendre son égo.

Des cris et des insultes poignardaient l'atmosphère.

Moi tout ce que j'entendais, c'est le silence d'Ueno.

Le calme tombait peu à peu et la crasseuse passait devant moi sans un mot. Je pénétrais donc à sa place.

Debout à l'extérieur de l'abris, la tête vers les dernières gouttes qui s'échappaient des cieux, ses cheveux perçaient une fois de plus ma vision.

Ma cigarette toujours allumée en bouche je lançais :

— Tu veux une taffe?

Ses prunelles bleues me répondait avec étonnement.

— Si tu me suis, on va devoir retourner au commissariat pour harcèlement.

— Non, je suis là parce que t'as chié tes couleurs dans tout le quartier.

Elle éclata d'un rire cristallin que je me mettais à apprécier, le genre qui brûle dans ma poitrine.

— T'es bizarre, Rin.

— Pas plus que toi.

Comme elle ne répondait pas, je renchérissais :

— Tu peux utiliser notre peinture pour ton projet ou je ne sais pas trop quoi, je m'en fiche.

Elle soupirait.

— Ce n'est donc qu'un pauvre dessin pour toi?

La lassitude se trahissait dans ses propos. Elle s'approchait de moi, lèvres plissées.

—Cette peinture est plus vivante que la plupart des japonais, donne lui un peu de respect.

—C'est ridicule, je crachais.

ueno Où les histoires vivent. Découvrez maintenant