Flashback

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Anthony Lopes


Je lance un regard à mon portable. 2h13. Je soupire et passe une main dans mes cheveux. Comme je m'en doutais, il m'est impossible de dormir. Depuis que je suis avec Gregory, je n'arrive plus à dormir sans lui à mes côtés, ou alors très mal. C'est comme si sa présence me rassurait, m'apaisait. Je n'ai plus passé une nuit loin de lui depuis le début de notre relation. Des pas se font entendre à l'étage. Je lance un regard et remarque Houssem. Il descend et s'installe à mes côtés.

Houssem : Mortal Kombat ?


Je secoue la tête.

Houssem : Apex Legends ?

Antho : Non plus.

Houssem : Un Fifa, alors ?

Antho : J'ai pas envie de jouer, Houss.


Il hoche la tête et lance un regard vers la table basse.

Houssem : Ca te dérange si j'allume la télé ?

Antho : T'es chez toi. Fais ce que tu veux.


Il attrape la télécommande et allume son écran plat. Je pose ma tête contre le dossier du canapé et je souffle.

Houssem : T'es prêt pour le match contre Marseille ?

Antho : Je suis toujours près pour des matchs. Surtout quand c'est contre les marseillais. J'ai hâte de voir comment ils vont essayer de nous faire payer l'année dernière.

Houssem : Je retiens surtout que j'ai cru que Rami allait t'en coller une bonne dans la gueule.

Antho : Je l'aurais éclaté !

Houssem : Menteur ! T'aurais rien pu faire, Greg t'aurait fait évacuer la zone de danger en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Il t'aurait pas laissé te battre, ni même être touché par un marseillais.


J'inspire grandement alors qu'il me lance un regard incertain. Il soupire et pose sa main sur mon épaule.

Houssem : Désolé, mec. J'aurais pas du dire ça.

Antho : C'est bon, ça va. Vas falloir que je m'y habitue, de toute façon.

Houssem : Nabil te l'a dit, on va le retrouver. Les flics vont te le ramener. S'ils le font pas ou s'ils sont trop lents, je te promets une chose : j'engagerais des détectives privés et on va ramener Greg ici. OK ? Je te le jure, Tony.


Je souris faiblement alors qu'il presse mon épaule, comme pour assurer sa promesse. Il allume sa PS4 et met un jeu en route. Il me tend une manette, mais je refuse l'offre.


Flash-back - Un an plus tôt


Greg me pousse à entrer dans les vestiaires où certains de mes coéquipiers sont déjà. Notre match contre Marseille est parti en couille à cause de Marcelo qui a montré son maillot aux supporters marseillais. L'énervement me donne envie de frapper tout le monde. Je retire le brassard de capitaine et le lance sur le banc avant de me tourner vers mon coéquipier.

Antho : Putain ! Quand je vous demande de vous calmer, vous obéissez, merde ! Marcelo, faire ça, c'était leur manquer de respect.


Il roule des yeux alors que je me dirige vers la porte.

Bruno : Tu vas où ?

Antho : Défoncer Rami ! 


Des bras passent autour des miens et me tire en arrière alors que je tente de me débattre.

Greg : Anthony, calme toi. Calme toi, merde !

Antho : Lâches moi, Gregory. Je vais frapper Rami. Il a essayé de m'attaquer et...

Greg : Anthony, calme toi. S'il te plaît, calme toi. Ne me force pas à te faire neutraliser par la sécurité. murmurant Calmes toi, Antho. Respires. Doucement. Inspire et expire tranquillement. Nombres impairs tu inspires, nombres pairs tu expires.


Il commence à compter et je tente de caler ma respiration sur les chiffres qu'il indique. Il me raccompagne vers les bancs et me force à m'asseoir.


Une heure plus tard (toujours Flashback)


Greg ouvre la porte pour me laisse passer. Bruno et Jean-Michel lui ont demandé de s'assurer que je rejoignais bien ma chambre d'hôtel et que je ne ressortais pas. Pour cette raison, mon entraîneur a prit mon passe et m'a interdit de sortir de ma chambre jusqu'à demain matin.

Antho : Greg, s'il te plaît, donne moi le badge.

Greg : Désolé, Antho. Je le fais pas pour t'emmerder, mais pour ton bien. Crois-moi, si j'avais d'autre choix, je le ferais. J'ai pas envie que tu ailles chez Rami ou une connerie du genre. Et si tu te promènes dans les rues et que tu tombes sur des ultras, tu fais quoi ? Tu te fais frapper, lyncher, voire tuer vu la puissance qu'ils y mettront ! J'y tiens vraiment pas. Allez, ne fais pas l'enfant et rentre.


Je soupire, mais accède à sa requête en pénétrant dans la pièce qui me retiendra prisonnier pour la nuit. Quand il s'apprête à partir, les paroles de Nabil dans le bus tournent en boucle dans ma tête. Je retiens alors mon entraîneur par le poignet. 

Antho : Greg ? Tu... Tu peux rester, cette nuit ? Je sais que c'est chelou, mais... T'es sûr que je ne vais pas essayer de me barrer en douce, si tu ne me surveilles pas ?

Greg : Antho, me prends pas pour un con et dis moi ce qu'il se passe vraiment. S'il te plaît ?

Antho : Quand je suis seul, j'arrive pas à dormir, depuis mon divorce. D'habitude, j'ai mes filles alors ça va, mais... Quand on est en déplacement, je dors mal.


Houssem et Nabil riraient s'ils me voyaient galéré à inventer un mensonge. Mon entraîneur arque un sourcil et fini par claquer la porte derrière lui en sortant. Je rage intérieurement et me laisse tomber dans le lit, dépité. Quand la porte s'ouvre à nouveau, Greg est accompagné de Bruno qui a la carte magnétique entre les mains. J'aperçois Nabil qui me fait un signe approbatif par dessus les épaules de nos coachs. Quand la porte se referme, mon entraîneur vient s'allonger à mes côtés. La tête appuyée sur sa main, il me fixe.

Greg : Tu peux dormir, Antho. Je veille sur toi.


Il passe une main dans mes cheveux et je ferme les yeux pour essayer de m'endormir, serein.

Without you [ Gregory Coupet x Anthony Lopes ]Where stories live. Discover now