When memories fall - Texte n°5

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A mi abuela

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A mi abuela.

---Texte n°5---

Les murs étaient d'un blanc raffiné, scandant la pièce en deux parts égales et distinctes. Devant moi, un visage familier me souriait, rayonnant de part et d'autre de mon être. Sa propriétaire se tenait droite, fièrement vêtue, avec une simplicité familière.

- Tu es un peu pâlotte ma grande.

- Je sais mamie. Je sais. C'est parce-que c'est l'hiver. Il fait froid.

    Elle hocha la tête, la mine pensive, ses yeux se perdant dans les couleurs satinés qui peignait ses murs de livres. Je savais qu'elle cherchait des souvenirs de moi. Elle en cherchait toujours lorsqu'elle me voyait. Avec l'espoir de la rassurer, ses mains tremblantes finirent entre les miennes, ma chaleur contrastant avec leur froideur.

- Tu manges correctement j'espère ? Me sourit-elle aussitôt.

- Oui mamie. Je mange bien.

    elle sourit, et son bonheur resplendit à nouveau. Même avec les choses toutes simples, elle savait briller. Sa lumière était pour moi la plus belle des caresses. Soudain, ses mains prirent les miennes, inter-changeant leur place initiale avec celles qui m'appartenaient. Sa mine inquiète me sera le coeur, mais mon instinct peigna aussitôt des traits rassurants sur mon faciès. Ses yeux traquaient la moindre faille, et l'espace d'un instant, j'eu peur d'être démasquée.

- Ma chérie, commença-t-elle. Pourquoi ne te maquilles-tu pas ? Toi qui a un si joli visage... Tu as peur de mal le faire ?

- Mais non mamie.

    Son pouce valsait sur le haut de ma paume, et son geste me serrait la gorge.

- C'est simplement que... Que je n'ai pas besoin de maquillage, mamie.

    Elle ne comprit pas. Ses sourcils devenus fins s'élevant pour s'abaisser l'instant suivant. Elle était belle ma grand-mère. Elle était divine, ses cheveux courts tombant sur ses oreilles joliment dessinées. Elle était magnifique, même si elle finissait toujours par l'oublier.

- Bien sûr que tu es mignonne ma chérie. Assura-t-elle avec douceur. Mais tu sais, c'est surtout pour que tu sois plus féminine. C'est bien un peu de maquillage, pour que tu te sentes femme.

- Je sais mamie. C'est juste que j'ai appris à me maquiller sans maquillage. C'est tout.

- Mais qu'est ce que tu me chantes là ? Balbutia-t-elle aussitôt.

    Je voulais rire, lui dire que ce n'était rien. Que sa petite-fille jouait encore les philosophes et puis c'est tout. Mais je n'en fis rien. Son pouce sur ma paume dansait encore, et moi je ne voulais plus qu'il s'arrête. Sa bienveillance me rassurait, et sa tendresse m'offrait la plus belle des étreinte.

- Eh bien, il y a des filles, mamie, qui se maquillent avec des couleurs. Mais moi je me maquille avec des émotions.

    Ses épaules s'affaissèrent aussitôt, pourtant à défaut d'y voir naitre de la pitié, je vis ses orbes se repeindre de chaleur. Ses paumes se refermaient aussitôt sur l'entièreté de mes mains, les serrant avec toute la force qu'il lui restait. Je savais qu'elle avait de la peine à cause de mon égoïsme. Je savais que ses yeux brillaient à cause de l'eau qui inondait prestement les miens. L'espace d'un instant, je la rendais triste, et sa tristesse se gravait sur mon âme.

- C'est bien triste ce que tu me dis là, ma petite puce.

- Je sais mamie.

    Je sais. Mais demain tu l'oublieras, mamie.

- Tu... Tu manges correctement j'espère ? Repris-elle après un temps.

    Je souris brièvement, ravalant mes larmes pour lui offrir un sourire aussi chaleureux qu'elle.

- Oui mamie. Je mange bien.

    Tous les jours, je maquillais mes traits avec des sentiments plutôt que des pinceaux. Tous les jours je faisais semblant d'être la fille pour qui la douleur n'était qu'éphémère. Et tous les jours, les gens devenaient comme ma grand-mère ; quand ils la voyaient l'espace d'une seconde, ils l'oubliaient l'instant suivant.

D'UN SOUFFLE - Répertoire de textesWhere stories live. Discover now