Chapitre 1 : Routine

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Le 7 janvier 448 de l'an Cillien

Village Vérolet

Le vent glacial de l'hiver me brulait les joues, je remontai mon écharpe au niveau de mon nez les yeux plissaient à cause du vent. C'était toujours rude de reprendre le travail après plus de 10 jours de fête d'Harlot. Mais bon, j'aime mon travail et il y a le chauffage là-bas.

Au bout de 10 minutes de marche dans les rues de ma petite ville natale, Vérolet, au fin fond du royaume d'Harlisse. Je suis arrivée à mon lieux de travail, une petite librairie la seule de la ville « les pages d'or ». La façade était peinte dans un beau bleu roi un peu vieilli par le temps et le nom de la boutique était en lettre d'or. Petite j'aimais passer mon temps dans le petit coin lecture que Flannel avait installé pour les enfants. Je relisais des milliers de fois les mêmes histoires, inspectant les moindres détails des illustrations et rêvant secrètement de connaitre les mêmes aventures.

Le son du carillon signala mon arrivée, Flannel sortit tout juste de la réserve en poussant un chariot de livre. Elle avait les cheveux gris perle, une crinière bouclée longue jusqu'au bas du dos, des grosses lunettes rondes qui agrandissait ses yeux gris et s'habillait toujours de jupes longues à motifs variés et de pull-over tricoter par ses soins. Elle ne voulait jamais me le dire mais Flannel allait sur ses 65 ans. C'était mon père qui m'avait un jour dit son âge en me le jurant de ne pas le lui répéter il y a un certain temps maintenant.

- Parfait timing Alicia, tu veux bien mettre en rayon les nouveaux arrivages, je dois encore préparer les étiquettes pour les autres.

- Ça marche répondis-je 

Et ni une ni deux, je me mets à classer les ouvrages à l'endroit où il doit être en fonction de leurs domaines respectifs. L'échoppe n'était pas très grande mais assez longue et haute pour exposer plusieurs centaines de livres et d'installer un coin jeûneuse en mezzanine au-dessus de la caisse. Vers 10 heures quand le soleil vient montrer le bout de son nez, le premier client apparut. C'était comme à son habitude Monsieur Perri un vieil homme qui avait travaillé toute sa vie comme chauffeur de tram dans la capitale Lyra et qui depuis quelques années passée une retraite bien mérité dans son village d'enfance. Il venait toutes les semaines à la même heure pour acheter un nouveau livre d'enquête policière qu'il affectionnait tant et aussi pour papoter avec Flannel. Il l'avait vu grandir il y a de là de très nombreuses années. Il aime aussi me raconter ses folles vies dans la capitale et de son évolution en fil du temps. Monsieur Perri était une sorte de livre vivant lui aussi.

Après avoir passé une bonne heure à partager son avis de sa dernière lecture avec Flannel et choisit sa nouvelle victime, il repartit et d'autres clients ,habitués ou pas, vinrent s'enchainer.

Quand l'église sonna les douze couts de midi, mon manteau déjà enfilé je signalai mon départ à Flannel. Je sortis de la boutique profitant de la fine sensation de chaleur que le soleil m'apporta en cette période hivernale. Comme tous les jours à ma pause je me dirigeai vers le pont qui indique la fin du village sous ce pont en pierre d'époque lointaine nous avions l'habitude de nous retrouver. Évrard était déjà là, assis sur le banc qu'il avait fabriqué il y a quelques années pour que nous n'abimions pas nos vêtements à force de s'assoir sur de la terre. Je le joignis et il m'embrassa avec passion comme au premier jour. Nous nous connaissions depuis l'enfance nous étions dans la même classe même s'il avait un an de plus. On était toujours collé l'un à l'autre, on a fait les quatre cents couts ensemble. Ça a longtemps été qu'une histoire d'amitié entre nous. Ce n'est qu'après nos services militaires et l'obligation de s'éloigner l'un de l'autre que j'ai remarqué qu'il était bien plus qu'un ami. Cela fait bientôt cinq ans que nous cachons notre relation à nos familles car ils se détestent. Et je sais que mon père me jetterait dehors s'il apprenait que je côtoie Évrard Obois et malgré mon boulot de libraire et lui d'informaticien à la mairie nous ne pouvons pas nous permettre de quitter la maison familiale pour l'instant. Alors comme dit un dicton vivons heureux, vivons caché.

Une incroyable allianceWhere stories live. Discover now