Isaure

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Salut gents messieurs et preuses chevalières. Oui c'est une nouvelle médiévale autant affirmer tout de suite l'ambiance! Bon, je vous préviens, cette nouvelle n'aura sans doute pas le niveau des autres car elle date de ma sixième. Bonne lecture

Nous connaissons tous l'amour qui unit Lancelot et la belle Guenièvre mais on parle rarement de leur plus fidèle amie : Isaure. Jeune fille courageuse et impétueuse, elle a suivi un entraînement digne d'un vrai chevalier. Svelte et de petite taille mais d'une grande beauté, elle n'a rien à envier à Guenièvre. Si je devais vous décrire leur beauté, je les dirais comme le soleil et la lune : Isaure ayant le teint très pâle, de long cheveux ébènes et des yeux d'un vert de jade. Cette histoire d'amitié a commencé en Grande-Bretagne. A cette époque la jeune fille était la suivante la plus fidèle de Guenièvre.

Mais un triste après-midi d'hiver alors que Lancelot rendait visite à sa dame, il découvrit une pièce vide où Isaure pleurait toutes les larmes de son corps. Le chevalier garda son sang froid et l'interrogea doucement : « pourquoi Guenièvre n'était -elle pas là ? » La belle jouvencelle lui expliqua que le matin même, la reine et elle étaient allées se promener. Tout se passait bien, lorsque soudain, un homme surgit de derrière les arbres, sur un étalon noir et fougueux. Il avait saisi Guenièvre et l'avait emportée. Isaure de surprise, n'avait pas eu le temps de réagir.

Tout de suite le beau chevalier élabora un plan pour la sauver. Un plan auquel Isaure ne participait pas, étant trop fragile, lui-dit Lancelot. Rusée celle-ci ne dit rien, et laissa faire.

Mais la fougueuse jeune femme ne supportait pas de se laisser marcher sur les pieds et ce n'était certainement pas le chevalier à la robe blanche qui allait commencer ! Alors que l'amoureux fidèle sortait de la chambre, Isaure l'assomma avec une chaise et après l'avoir dévêtu de son heaume, de son haubert, de son glaive et de son écu, elle l'enferma dans un placard.

Sortant de la chambre très vite, elle rentra dans Gauvain qui lui demanda, croyant parler à Lancelot :

«  Holà, jeune ami, où cours-tu comme cela ? »

Isaure répondit, la voix rendue méconnaissable par le heaume :

« Guenièvre a été enlevée, je pars à sa recherche.

- Alors je viens avec toi, nous ne serons pas trop de deux pour la délivrer ! »

Isaure acquiesça, la gorge sèche.

Ils chevauchèrent des jours et des nuits entières jusqu'à ce qu'un pont les arrêtât. Un pont qui passait

au-dessus d'une eau trouble et visqueuse d'où personne ne ressortirait vivant. Le pont aussi était effrayant, un fil, juste un fin fil de soie cassant reliait les deux rives. Gauvain paniqua : lui que rien n'effrayait, s'entendit dire :

« Mon ami, si vous tenez à la vie, oubliez ce pont. Il est aussi impossible de le traverser que d'arrêter le soleil de briller, d'arrêter la pluie de tomber ou la tempête de tout dévaster ! Le fil se brisera et l'onde félonne vous engloutira à jamais... »

Mais rien n'arrêtait Isaure et elle enleva gantelets et solerets mettant ses pieds et ses mains à nu. Et aussi incroyable que cela puisse paraître, elle se suspendit au fil et traversa. Le filin de soie traversait ses chairs et répandait en elle, un poison qui empêchait les plaies de cicatriser mais elle réussit. Et c'est avec soulagement qu'elle posa un pied sur l'autre rive.

La jeune et jolie demoiselle se remit à chevaucher et elle arriva dans une somptueuse forêt. Elle décida de se reposer auprès d'un arbre et s'assoupit.

Un souffle chaud la réveilla, une licorne ! Élégante, sa robe crème semblait briller. Étonnée de ne plus sentir la douleur dans ses mains et ses pieds, la belle chevalière découvrit avec surprise que ses blessures avaient disparu ! Elle releva la tête et sourit quand elle se rendit compte que la majestueuse créature s'était volatilisée.

La belle suivante baissa ses yeux verts sur le sol et vit briller une escarboucle : elle la saisit et parcourut l'herbe des yeux à la recherche d'autres trésors. Isaure ne put retenir un petit rire quand elle vit qu'elle était devenue invisible !

Son destrier s'étant enfui, elle continua à pieds ses longues boucles brunes flottant derrière elle.

Soudain à travers la cime des arbres, elle aperçut les tours d'un château auxquelles se trouvaient accrochées des bannières ennemies. Le cur emplit de rage, elle se glissa à l'intérieur et oc-cit tous les gardes qui se mettaient sur son passage. Elle entra dans la chambre où était retenue Guenièvre et défit ses liens. Les deux amies s'enlacèrent, émues.

Mais soudain, une main tapota l'épaule d'Isaure, elle se retourna ; Lancelot se tenait devant elle, un glaive à la main, la pointe dirigée vers son cur. La belle jeune femme devint encore plus pâle qu'à l'accoutumée. Lancelot éclata de rire :

« Si vous n'aviez pas sauvée Guenièvre, je crois que je profiterais que vous soyez à ma merci. Mais je ne peux que vous remercier de l'avoir délivrée des griffes de ce mécréant même si j'aurais préféré que vous me le demandiez au lieu de m'assommer ! »

La chevalière darda ses beaux yeux verts sur lui en un regard moqueur.

«  Peut-être que le fait que les femmes ne sont pas que de jolies poupées est ainsi rentrée plus facilement dans votre tête ! »

Depuis ce jour, ils sont amis d'une belle amitié, celle qui réchauffe le cur...

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