- Que font un Elfe, un Homme et un Nain sur le Riddermark ? Répondez !

- Donnez-moi votre nom, dresseur de chevaux, et je vous donnerai le mien, rétorqua Gimli.

- Je vous couperais volontiers la tête, Nain, si elle sortait un peu plus du sol, lui répondit le cavalier qui les avait interrogés.

- Vous seriez mort au moindre geste !

En même temps que Legolas avait défendu son ami et brandi son arc, Rhavan s'était violemment cabré, faisant reculer les autres chevaux. Aragorn posa lentement sa main sur la flèche tendue de l'elfe et lui intima de baisser son arc.

- Je suis Aragorn, fils d'Arathorn. Voici Gimli, fils de Gloin et Legolas du Royaume Sylvestre. Nous sommes des amis du Rohan et de Théoden, votre Roi.

- Théoden ne reconnait plus ses amis de ses ennemis. Pas même les siens, lui répondit le cavalier. Saroumane a empoisonné l'esprit du Roi et a revendiqué la suzeraineté de ces terres. Mes cavaliers sont loyaux au Rohan. Et pour cela, nous avons été bannis. Le Magicien Blanc est rusé. Il va et vient, à ce que l'on dit, vieillard enveloppé d'un manteau à capuchon. Et ses espions se faufilent partout à travers nos filets.

Il accentua ses derniers mots en regardant Legolas. L'elfe soutient son regard, la fierté qui caractérisait son espèce ne lui permettant pas de baisser la tête face à un tel affront. Aragorn, voyant la lueur de défi qui brillait dans les yeux de l'elfe, s'empressa de reprendre les choses en main.

- Nous ne sommes pas des espions. Nous pourchassons un groupe d'Uruk-hai en direction de l'ouest. Ils ont emmené captifs deux de nos amis.

- Les Uruks ont été détruits. Nous les avons massacrés pendant la nuit.

Les yeux de Gimli s'écarquillèrent et une grande inquiétude le parcouru.

- Mais il y avait deux Hobbits ? Avez-vous vu deux Hobbits avec eux ? Ils seraient petits, des enfants à vos yeux.

- Il n'y a pas de survivants, dit tristement le cavalier. Nous avons empilé les carcasses et les avons brûlés.

- Morts ? S'interrogea Gimli regardant des pieds, livide.

- Je suis désolé.

L'homme siffla. "Hasufel ! Arod !" Deux chevaux arrivèrent alors au petit trop. Un était blanc et l'autre alezan.

- Puissent ces chevaux vous apporter meilleures fortunes qu'à leurs premiers maîtres. Adieu. Cherchez vos amis. Mais n'ayez pas trop d'espoirs. C'est peine perdue sur ces terres.

Le cavalier regarda alors les soldats et pointa sa lance.

- Vers le nord !

Les chevaux partirent tous d'un même mouvement, laissant les trois hommes et les trois chevaux derrière eux.

Ils se dirigèrent vers le monticule de cadavres fumant et descendirent de leurs chevaux. Gimli s'approcha d'un des orcs empilé dans le tas et en sortit une petite boucle de ceinture ornée de feuilles. 

- C'est une de leurs ceintures, souffla t'il. 

- Hiro îth ab 'wanath... [Puissent-ils trouver la paix après la mort]

- On les a abandonnés, dit le nain la voix brisée. 

Legolas baissa la tête. Quand tout ceci allait s'arrêter ? Trop de ses amis étaient morts, sans compter sa chère Anya. Même s'il tentait de le cacher, il n'arrivait pas à faire le deuil de son amie. Tous les soirs depuis sa disparition, lorsque tout était calme et que ses amis dormaient, il revoyait son visage souriant. Il fixait alors le ciel, se disant qu'elle devait sûrement être la haut, parmi les astres brillants. Pourtant, il continuait d'espérer de la voir revenir. C'était une pensée bien idiote, il l'avait vu tomber de ses propres yeux dans ces satanées mines. Il n'avait pourtant pas bien eu le temps de la connaitre, mais elle l'avait tout de suite touchée. Sa voix cristalline, ses éclats de rires, même son fort caractère qui faisait d'elle une battante. Il aimait tout chez elle. Rhavan vint alors se coller contre l'elfe. La plume d'Anya était encore accrochée aux crins de l'étalon. L'elfe caressait doucement l'animal quand Aragorn s'accroupit brutalement :

Une Biche blanche dans la Forêt NoireWhere stories live. Discover now