#1 - L'homme qui n'aimait plus les chats - Isabelle Aupy

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Tout d'abord, il y a une intention, celle de rentrer dans un lieu, un lieu particulier : une librairie.

Les portes s'ouvrent, il se peut que l'on soit accueillit par un "Bonjour" que l'on rend immédiatement en retour, ou que, préoccupés, nous n'avons pas entendu et que nous n'avons rien dit.

Les yeux s'habituent à la lumière venant des spots au plafond, et l'on voit les nouveautés, en tête de gondole. Des tas posés, montrés, exposés, par dizaines, parfois plus. Impossible de les rater. Parce que justement, on ne doit pas les rater. Ce sont ceux qu'il faut vendre, c'est ceux dont on a entendu parlé, donc ce sont ceux dont on parle, ce sont ceux qui se vendent. Le libraire, tout comme nous, est sous contrat, même si on a rien signé.

On peut se laisser prendre, ce n'est pas un mal ; on pourrait s'arrêter là, juste à l'entrée, puis passer par la caisse et repartir un livre à la main. C'est déjà un bien. Ce sera toujours un bien. Mais nos jambes s'élancent dans le magasin, le corps passe entre les rayons, les yeux vont et viennent, on ne sait pas où donner de la tête.

On va aussi là où nous guident nos envies, nos intérêts : jeunesse pour un album à offrir ; voyage pour découvrir de nouvelles terres ; littérature étrangère parce que le mot "étrangère" promet du dépaysement, un peu comme un voyage ; littérature de l'imaginaire pour s'envoler plus loin que le réel ; polar pour se faire peur, peut-être aussi pour ne plus avoir peur de ce qui nous entoure ; littérature française... On y est, sans trop savoir pourquoi, ou alors on n'y est pas pensant qu'elle n'est pas pour nous, qu'il n'y à rien à trouver, rien d'intéressant, trop vieux, trop classique, trop de poussière dans ce rayon... 

Puis là, sur cette table, quelque chose, oui, il y a quelque chose. C'est un livre, évidemment. Il y a quelque chose d'écrit dessus. C'est ça qui attire l'oeil, avant le titre - même s'il interroge - avant le nom de l'auteur - inconnu de toute façon. Il y a des mots, oui, mais que l'on a du mal à déchiffrer. Alors on se rapproche. Ça brille. On frôle la couverture. On touche. On prend. On manipule. Et l'on sourit : les mots se révèlent à la lumière.

On peut lire :

" Au large du continent, un vieux monsieur raconte son île et ses habitants : le gardien de phare, le poète, le curé, le professeur... Il parle de la mer, du vent et de leurs chats qui, depuis toujours, vont et viennent à leur rythme comme à leur choix. Mais quand ils disparaissent sans explication, c'est la façon de vivre de toute la communauté qui s'en trouve menacé. "

Le résumé est en première de couverture... Alors on se demande ce qu'il peut y avoir en 4ème...

 Alors on se demande ce qu'il peut y avoir en 4ème

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Des mots... évidemment il y a des mots inscrits sur le quatrième de couverture, pas d'image mais des mots, pas du paraître mais de "lettre".

Un autrement... un possible... oui ! on le sait, on le voit, on le fait. Oui ! aujourd'hui est déjà en train de se relever...

Alors on ouvre le livre - aux premières pages, au hasard - pour voir comment l'auteure s'y est prise pour faire en sorte que ce ne soit pas que des mots, pour voir si à l'intérieur il y a bien ce que l'on nous promet : une rencontre !

Alors on ouvre le livre - aux premières pages, au hasard - pour voir comment l'auteure s'y est prise pour faire en sorte que ce ne soit pas que des mots, pour voir si à l'intérieur il y a bien ce que l'on nous promet : une rencontre !

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Les éditions du PanseurWhere stories live. Discover now