- Il n'y a pas d'autres moyens.

-Je ne requiert que la force de défendre mon peuple. Si vous acceptez de me prêter l'Anneau, continua avidement l'homme.

- Non !

- Pourquoi reculez-vous ? Je ne suis pas un voleur. 

- Vous n'êtes pas vous-même, répliqua le hobbit.

- Quelle chance croyez-vous donc avoir ? Ils vous trouveront. Ils prendront l'Anneau. et vous les supplierez de vous achever sans attendre. Pauvre fou ! L'Anneau n'est à vous que par un malheureux hasard. Il devrait être à moi. Donnez-le moi ! Donnez-le moi ! Donnez-le moi !
Je vois clair en vous ! Vous voulez donner l'Anneau à Sauron ! Vous allez nous trahir ! Vous courrez à votre perte ! A notre perte à tous ! Soyez maudit ! Soyez maudit, vous et tous les semi-hommes !

Boromir se rapprochait de plus en plus de Frodon, quand tout à coup, une créature sortit des buissons et se mit entre le hobbit et le gondorien. Boromir n'eut pas le courage de sortir son épée, tant l'animal inspirait le respect. Subjugué par la biche qui se trouvait devant ses yeux, Boromir ne vit pas le semi-homme partir en courant. Un léger craquement résonna et la biche s'éclipsa, sortant ainsi Boromir de sa contemplation. Il se rendit enfin compte que le jeune hobbit n'était plus là :

- Frodon ? Frodon ? Qu'ais-je fait ? Pitié Frodon. Revenez. Frodon, pardonnez-moi. Frodon ! Cria t- il.

Frodon courrait à perdre haleine. Il tomba finalement sur Aragorn et Legolas, accompagnés de Rhavan, qui étaient toujours à la recherche du hobbit.

- Frodon ?

- Il s'est emparé de Boromir, fit nerveusement Frodon.

- L'Anneau , où est-il ? Lui demanda Aragorn.

- N'approchez pas ! Cria Frodon, dans un mouvement de recul.

- Frodon, attendez. J'ai juré de vous protéger, lui rappela doucement Aragorn. Jusqu'au bout j'aurais été à vos cotés. Jusque dans les flammes du Mordor.

- Je le sais. Alors veillez sur les autres. En particulier Sam. Il ne pourra comprendre.

Aragorn savait ce que voulait dire le hobbit. Il devait continuer seul, et c'est à contre coeur qu'il laissa le semi-homme partir :

- Allez Frodon. Courrez. Courrez

Frodon partit alors en direction du rivage, pendant qu'Aragorn et Legolas le regardaient tristement s'éloigner d'eux.
A ce moment, un son, comme un brame, s'élèva dans les airs :

- Le Cor du Gondor ! S'écria Legolas. Boromir !

Legolas et Aragorn se retrouvèrent sur les lieux d'un véritable carnage. Boromir était en proie avec une troupe d'orques. L'elfe et le rodeur degainèrent leurs armes et se mirent à combattre aux côtés du gondorien. Malheureusement, une première flèche vient transpercer l'armure de Boromir, puis une deuxième, puis une  troisième. Les orques l'avaient eu. Pourtant, l'homme restait debout, décapitant et tranchant les orques qui s'approchaient de lui. Une fois les derniers monstres tués, il tomba à terre et Aragorn se jeta sur lui.

-  Non ! Non ! hurla le rodeur.

- Ils ont enlevés les petits ! Ils ont enlevés les hobbits ! Articula, non sans mal, Boromir.

- Restez tranquille, lui intima Aragorn.

- Frodon. Où est Frodon ? demanda doucement Boromir.

- Je l'ai laissé s'en aller.

- Alors vous avez fait ce que je n'ai pas pu faire. L'Anneau. J'ai essayé de le lui prendre.

- Sachez à présent que l'Anneau est hors d'atteinte.

- Pardonnez-moi. Je n'avais pas réalisé. A cause de moi vous avez tous échoué.

La voix du gondorien commençait à s'éteindre. Ses blessures le tuaient petit à petit, et il n'y avait rien à faire.

- Non. Non Boromir. Vous avez combattu bravement. Votre honneur est sauf.

- Laissez cela. C'en est fini. Le monde des Hommes va s'éffondrer. Tout ne sera que ténèbres. Et ma cité sera détruite.

Aragorn : J'ignore quelles sont les forces qui me restent, mais je vous jure que je ne laisserais pas prendre la Cité Blanche. Ni notre peuple échouer.

Aragorn avait essayé d'être le plus doux possible, car s'étaient les derniers mots qu'il échangeait avec Boromir.

- Notre peuple ! Notre peuple ! Je vous aurai suive, mon frère, mon capitaine, mon Roi, clama enfin Boromir, dans un dernier souffle de vie.

Le gondorien adressa alors un faible sourire à Aragorn, et son regard se voila petit à petit. Boromir était mort, dans les bras de son ami, de son roi. Aragorn sentit alors une larme solitaire couler sur sa joue.

- Reposes en paix, fils du Gondor. Il se tourna alors vers Legolas, qui avait assisté à la scène mais qui était resté en retrait. Ils attendront son retour de la Tour Blanche. Mais il ne reviendra pas.

Près de la rivière, Frodon embarquait dans un des petits bateaux, bien loin de savoir qu'une tragédie venait de se produire à un ou deux kilomètres de lui. Une fois qu'il fut dans la barque, il s'eloigna sur la rivière. Tout à coup, un buisson bougea, et un petit hobbit en sortit. C'était Sam. Il avait retrouvé Frodon et commençait à rentrer dans l'eau gelée pour rejoindre son ami.

- Non Sam ! N'avances pas. Je vais en Mordor, tout seul.

- Oui vous y aller. Seulement je viens avec vous !

- Mais tu ne sais pas nager ! Sam ! Sam !

Ces mots n'arretèrent cependant pas le hobbit. Il battit des bras et des jambes Jusqu'à arriver à porté de main de Frodon. Ce dernier le hissa tant bien que mal sur la barque.

- J'ai fait une promesse M. Frodon, s'écria Sam, une promesse ! « Ne le perdez pas Sam Gamegie ! »
Alors faut pas que j'vous perde. Faut pas que j'vous perde !

- Oh ! Sam. En route...

Pendant que les deux hobbits s'éloignaient, Aragorn, Legolas et Gimli, qui avaient retrouvé les deux autres après la mort de Boromir, regardèrent partir les hobbits de la rive. 

- Dépêchez-vous. Frodon et Sam vont atteindre la rive orientale. Vous n'avez pas l'intention de les suivre ? Demanda le nain.

- Le destin de Frodon n'est plus entre nos mains, lui répondit Aragorn.

- Alors tout aura été fait en vain. La Communauté a failli, dit tristement Gimli.

- Pas si nous restons loyaux les uns envers les autres. Nous n'abandonnerons pas Merry et Pippin à une mort atroce. Pas tant qu'il nous restera des forces. Débarassons-nous de tout ce qui n'est pas nécessaire. Voyageons légés. Allons chasser de l'Orque ! S'écria Aragorn.

- Oui ! Ah ! Ah !

Les trois derniers membres de la communauté firent leurs bagages. Avant de partir à la recherche des deux hobbits enlevés par les orques, ils prirent le temps de faire leurs adieux convenablement à Boromir. Ils  deposèrent le corps du gondorien dans une des barques elfique, avec son épée et son cor. Legolas et Aragorn lui dédièrent un chant funèbre avant de laisser la barque se faire emporter par les flots de la rivière de l'Anduin. Deux de leurs amis étaient partis seuls dans le Mordor, deux avaient été enlevés, et trois avaient disparus. Ils allaient maintenant retrouvés ceux qui avaient été enlevés.

Une Biche blanche dans la Forêt NoireWhere stories live. Discover now