Chapitre 1

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La jeune fille, Hestia, sauta de la fenêtre de sa chambre et atterri habilement sur l'herbe fraîche du matin, traversa le grand jardin à pas de loup pour ne réveiller personne. Elle escalada le muret qui séparait la demeure de la forêt.  Elle se mit à courir à travers l'immense mer verte remplie d'arbres et d'animaux en tout genre. Pendant sa course elle analysa les environs.  Le tableau qui s'étendait devant elle, était, magnifique. Le soleil levant faisait passer ses rayons à travers les arbres et les feuilles vertes du début du printemps et la mousse mouillée par la rosée du matin, laissait penser à une pluie qui avait eue lieu avant l'aurore. Elle aimait ce moment unique, plus que les autres. Le soleil offrait au ciel une nuance orangée qui se mélangeait parfaitement avec le bleu. L'orange est la couleur complémentaire du bleu dit-on.

A quelques mètres plus loin, de ce paysage olympien, la forêt s'arrêta brusquement pour laisser place à une falaise. Elle-même donnait sur la mer méditerranée, sur laquelle des bateaux reposaient à la surface de l'eau claire qui reflétait les rayons du soleil. Mais cette image est trompeuse ; malgré sa beauté, il ne fallait pas sous-estimer sa force et sa puissance indomptable, beaucoup de marins perdaient la vie dans ses fonds bleus.

  Hestia repéra rapidement le petit chemin qu'elle avaitl'habitude de prendre chaque matin. Il permettait de  rejoindre le sable doré de la plage. Elle ledévala rapidement à sa façon, comme un lynx. Une fois que ses pieds touchèrentl'or en poudre, la jeune fille laissa ses longs cheveux bruns s'agiter au grédu vent. Elle sentit soudainement une présence derrière elle ; la brunetourna son visage vers le nouveau venu. C'était Jules ; le seul qui lacomprenait vraiment. La brune se jeta dans les bras du châtain qui enroula sesmains autour de sa taille.

-       Tout va bien Hesty ?

-       Non... souffla-t-elle,  tandis qu'il raffermissait son emprise sur ses hanches.

-       Que se passe-t-il ?

-       Oh, Jules ! Mes abrutis de parents veulent me marier à un homme !

-       Comment ? Jules sentit sa gorge se serrer. Il s'écarta afin de regarder sa belle amie.

-       Quelle vie maudite ! Mon futur est compromis à présent !

Jules resta bouche bée. Elle osait se plaindre devant lui, lui qui n'avait rien. Il avait longtemps supporté ses caprices, mais sa patience arrivait à sa limite et il sentait la colère monter en lui.

-       Oh mon Dieu ! Hestia, ne te rends tu pas compte de ta chance ! Toi au moins tu vas avoir une belle et heureuse famille. J'en ai marre de tes caprices de princesse, heureusement que je m'en vais loin.

-       Tu pars... ? demanda la jeune fille à son tour bouche bée.

-       Bon sang ! Cela est tout ce que tu as retenu !?

Sur ces mots il tourna les talons laissant Hestia seule et attristée par la réaction de son meilleur ami.

Cela faisait des heures qu'elle se retournait dans son lit. Après être rentrée elle avait passé une effroyable fin d'après-midi : Léandre, son « futur mari » était apparu avec tout le reste sa future belle famille pour passer la soirée ensemble afin de régler les derniers détails du mariage. L'inconfort que lui avait prodiguée ce dîner, était indescriptible. Jamais de sa vie elle ne s'était sentit aussi mal-à-l'aise. Léandre avait pourtant tout pour plaire : des cheveux qui rappelaient de long fils d'or ; de beaux yeux bleus aussi profonds que l'océan ;  un visage juvénile et un sourire perlé.

Malheureusement tout ces aspects, cette perfection, ne reflétaient pas sa personnalité égocentrique et malhonnête. Hestia s'enroula un peu plus dans ses couvertures en pensant à cette horrible soirée et la dispute qui avait eue lieu après leur départ. Elle se souvenait encore avec effrois des paroles de son géniteur :

La famille de son fiancé venait alors de partir. Elle se retourna vers le chef de famille franchement énervée et s'était exclamé avec force :

      -        Père ! Je ne veux point me marier avec cet homme là ! Plutôt brûler vive !

Il avait baissé les yeux vers la petite brune, étonné par son l'insolence. Mais rapidement ses yeux avaient commencé à lancer des éclairs.

      -       Jeune fille, tu es encore trop jeune pour comprendre ces choses là. Léandre sera un bon parti : sa famille est riche ! Un jour, quand tu comprendras, tu me remercieras.

      -       Non ! Moi je ne veux pas ! C'est vous qui ne comprenez pas ! ...Mère ? Je vous conjure, aidez moi !

La femme du chef de famille avait baissé les yeux, impuissante face aux supplications de sa fille.

      -       Et qu'est-ce que tu voudrais toi ? ricana nerveusement le père, plus qu'exaspéré.

     -       Voyager, être libre !

Le père haussa les sourcils, puis les fronça une nouvelle fois. Des rides de fatigue apparurent sur son front.

-    Tu veux nous conduire au déshonneur ?! hurla-t-il. Avec des idées aussi folles et stupides ! Et où te crois-tu ? Reste à ta place et devient comme ta mère, simple, sage et obéissante !

EleftheriaOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz