- Avant ce jour, aucun étranger n'a revêtu l'habit de notre peuple. Puissent ces capes vous protéger totalement des yeux hostiles.

D'autres elfes leurs tendirent une sorte de nourriture. Pippin se jeta sur cette sorte de pâte et en enfourna plusieurs dans sa bouche.

- Du lembas, dit Legolas à l'intention du hobbit, du pain de route elfique. Une bouchée suffit à nourrir l'estomac d'un adulte.

- Tu en as mangé combien Pippin ? Lui demanda Merry.

- Quatre.

Merry et Gimli rire et Legolas esquissa même un petit sourire. L'atmosphère se faisait plus légère, mais l'image de Gandalf et Anya qui sombraient dans les mines restait encore gravé en eux.

- Plus vous vous enfoncerez dans le Sud, plus le danger augmentera, dit Celeborn d'un ton grave, les Orques du Mordor tiennent la rive Est de l'Anduin, mais la rive Ouest est guère plus sûre. D'étranges créatures portant la marque de la Main Blanche ont été vues à nos frontières. Il est très rare que les Orques se déplacent au grand jour. Et ceux-ci l'ont pourtant fait. Le aphadar aen.
Par le fleuve vous avez une chance d'atteindre, avant l'ennemi, les chutes de Rauros.

Dame Galadriel continua, d'un ton moins solennel, se tournant d'abord vers Legolas.

- Le cadeau que je vous offre Legolas, est un arc des Galadhrim, digne de l'adresse de nos parents des bois. Elle continua, s'exprimant cette fois dans la tête de l'elfe. Votre peine est grande, mais vous devez vous montrer courageux. Guidez et protégez-les.

Elle s'approcha ensuite de Pippin et Merry et leur tendirent deux dagues :

- Voici les dagues de Noldorin, elles ont déjà servis pendant la guerre. N'ayez crainte jeune Peregrin Touque, vous trouverez le courage en vous.
Et pour vous Sam Gamegie, une corde elfique faite en hithlain.

Elle se tourna ensuite vers Gimli, qui attendait, trépignant d'impatience.

- Quel cadeau un Nain demanderait-il aux Elfes ?

- Aucun. Excepté d'admirer la Dame des Galadhrim une fois encore, car sa beauté surpasse celle de tous les joyaux qu'abrite la terre. En vérité il y aurait bien quelque chose. Non je n'ose pas y penser. C'est inpensable. C'est ridicule.

Il se décida cependant à faire part de sa requête à Dame Galadriel. Il lui fit signe de se baisser et chuchota quelques mots à son oreille avant de rougir comme un enfant. L'elfe rigola, et attrapa trois cheveux de sa magnifique chevelure, les noua, et les donna à Gimli. Elle s'en vint alors aux côtés d'Aragorn.

- Je n'ai rien de mieux à vous offrir que le cadeau que vous portez déjà. Elle désigna le collier blanc que portait Aragorn et qui lui avait été offert par Arwen. Pour son amour, je crains que la grâce d'Arwen Etoile du Soir, ne s'estompe.

- Je voudrais qu'elle quitte ces rives, et qu'elle rejoigne son peuple. Je voudrais qu'elle prenne le vaisseau pour Valinor.

- Ce choix lui appartient. C'est à vous de faire le votre Aragorn. Vous élever au-dessus de vos ancêtres, depuis les jours d'Elendil, ou sombrer dans les ténèbres avec ce qui reste de votre lignée. Adieu. Vous avez beaucoup à faire. Nous ne nous reverrons pas, Elessar.

Elle de dirigea enfin vers Frodon :

- Adieu Frodon Sacquet. Je vous offre la lumière d'Earendil, notre étoile bien aimée. Puisse cette lumière vous éclairer dans les endroits sombres, où toutes les autres lumières seront éteintes.

Elle sortit alors de sous un drap un harnachement complet pour Rhavan. Les rênes étaient larges et bleutées, et brodées de fils d'or. Il en était de même pour les couleurs du tapis de selle, mais sur celui-ci venait s'ajouter du blanc au centre. La bride était bleue foncé et le frontal était doré. Mais la plus belle pièce restait la selle. Elle était elle aussi bleu foncé, mais des arabesques brodées d'or venaient s'entremeler en son sein. Legolas s'empressa d'en sertir son compagnon. Il semblait encore plus puissant avec cet harnachement. Il posa Merry et Pippin sur la selle. Les deux hobbits étaient plus qu'heureux de se retrouver ainsi perchés.
Après avoir fait leurs Adieux aux elfes de la Lothorien, la communauté partit. Ils embarquèrent sur des barques, et suivirent le fleuve. Ils se sentaient plus en sécurité sur l'eau que dans les bois qui longeaient le cours d'eau. Rhavan les suivaient distraitement depuis la rive, jusqu'au moment où quelque chose attira son attention. Il leva les oreilles, et s'arrêta. Legolas essaya d'écouter à son tour, mais les ronflements du nain, avec qui il avait embarqué, étaient la seule chose qu'il pouvait entendre. Il donna alors un coup de pied dans les jambes du nain. Celui ci renifla bruyamment, et arrêta de ronfler. Il entendit alors un bruit, un bourdonnement de plus en plus fort. Puis, il vit une biche blanche sortir des bois. Elle le fixa, puis tourna brusquement la tête en voyant Rhavan. Elle s'approcha de lui, levant gaiment les pattes, comme si elle était en quelques sortes joyeuse de voir le cheval. Mais elle fut bientôt arrêtée dans son élan. Un troupeau de biches et de jeunes cerfs sortirent alors de la forêt en galopant. Les pattes de la biche se mirent en mouvement et elle se mit à sauter et courir avec ses congénères. Rhavan rejoignit le mouvement, et le troupeau n'en fit même pas cas. La communauté observait le spectacle, ébahie devant la grâce de ces animaux et le sentiment de liberté qui émanait de leur course. Cependant, pour Legolas, seul la biche Blanche qui se détachait des autres comptait. Il la reconnaissait. C'était celle qu'il avait vu la veille. Elle l'avait reconnu et il l'avait reconnue. Mais alors, C'était peut être un signe. Cette biche était peut être leur guide, leur ange gardien. Comme pour confirmer ses dires, la biche s'arrêta et planta ses yeux dans ceux de l'elfe. Sans qu'il ne sache pourquoi, Legolas ne pouvait pas détacher le regard de l'animal. C'était comme si ses yeux le transpercaient. Plus encore, il avait l'impression de bien connaître cette biche, alors qu'il ne l'avait vu qu'une seule fois. Une forme s'échappa alors des buissons. La biche leva la tête et partit en galopant, effrayée par la créature.

- Gollum, affirma Aragorn. Il nous suit depuis la Moria. J'avais espérer que nous l'aurions semé sur le fleuve, mais il est bien trop malin.

- S'il alerte l'ennemi sur notre position, notre traversée n'en sera que plus dangereuse, reprit Boromir.

Legolas fixait toujours l'endroit où avait disparu la biche. Il ne savait pas quel était ce sentiment, mais il sentait que cet animal était important, très important. Sam le sortit tout à coup de ses rêveries :

- Mangez quelque chose M. Frodon !

-Non Sam, lui répondit sèchement l'intéressé.

- Vous n'avez rien avalé de la journée ! Et vous ne dormez pas non plus. Ne croyez pas que je n'ai rien remarqué.

- Je vais bien.

- Non, c'est faux. Je suis là pour vous aider ! J'ai promis à Gandalf d'y arriver.

- Tu ne peux pas Sam. Pas cette fois.

Traduction de la complainte des elfes :

Olorin, celui qui a été autrefois...

Envoyé par les Seigneurs de l'Ouest...

Pour garder les pays de l'Est...

Le plus sage de tous les Maiar...

Qu'est-ce qui nous a enlevé...

Celui que l'on aimait ?

Le aphadar aen : Vous êtes suivis.

Une Biche blanche dans la Forêt NoireWhere stories live. Discover now