Le Grand Méchant Loup

Chapitre 5

J'ouvre les yeux, et la première chose que je vois, c'est le plafond de ma chambre.
Les quelques rayons de soleil qui filtrent les rideaux me font comprendre qu'il doit être 7 h passées.
Cependant, la première chose que je ressens, c'est un mal de tête inexplicable.
J'ai l'impression que ma tête tourne un peu, et que mes souvenirs sont légèrement flous. Mais je me rappelle de la soirée de la veille, d'avoir dansé, de ma dispute avec Adrien, d'avoir fermé les yeux dans le taxi et... Je ne me rappelle pas être rentré chez moi...

Je me redresse précipitamment sur le lit et regarde autour de moi.
Oui, je suis bien ma chambre.
Un mouvement accompagné d'un faible gémissement sous les draps, attirent rapidement mon attention. Et ce que je vois, c'est une touffe de cheveux noirs qui bouge sur l'oreiller à mes côtés. Je pousse un cri d'effroi, avant de tomber maladroitement du lit. Une odeur de cendre émane de l'inconnu qui se trouve sous mes draps.

- Qu'est ce q-... Qu'est-ce qui se passe ? Qui êtes-vous ? Qu'est-ce que vous faite dans ma chambre ?!

- C'est quoi cet interrogatoire ? C'est pourtant toi qui m'a traîné jusqu'à ton appart avec "une envie à satisfaire".

Mes joues deviennent immédiatement rouges et je bégaie des choses incompréhensibles. L'inconnu dans mon lit et qui a l'air à moitié endormi, ne prend même pas la peine d'ouvrir les yeux.

- Je déconne. Je t'ai récupéré, endormi dans un taxi, et je t'ai ramené. C'est tout.

- Mais... Comment vous avez su... Et qui êtes-vous ?

- Tu devrais me connaître. On a l'habitude de se voir, non ?

Surprise, je fronce les sourcils en fouillant rapidement dans ma mémoire. Des cheveux "noirs", une odeur de "cendre"... Je le fixe en me rapprochant petit à petit. S'il m'a ramené chez moi sans rien me faire, c'est qu'il ne me veut pas de mal, non ?
Quand il ouvre ses yeux, deux perles rouges reconnaissables entrent mille se plantent sur moi. Ces yeux rouges...

- T-tu es...

- Tu as tout compris, mon petit lapinou. Maintenant laisse moi dormir et ne me dérange pas.

- Mais qu'est-ce que... T'as essayé de me tuer et-...

- Je vais devoir te protéger maintenant, alors sois gentille et laisse moi dormir Kathlyne. Tu sais de quoi je suis capable.

Je déglutis à ses mots. Il n'est pas humain, ça ne sert à rien que j'essaye de m'attaquer à lui et puis apparemment, il ne me veut plus de mal. Sans oublier que, entre nous, je suis trop peureuse est passive pour le provoquer. Mais pourquoi ? Sérieusement, pourquoi il ne me veut "plus" de mal ? Et pourquoi il se montre à moi sous cette forme ? Et pourquoi tout ça m'arrive-t-il maintenant ?!

J'ai déjà trop mal à la tête et cette situation n'arrange pas les choses. Pour l'instant, je vais me contenter de juste prendre en compte le fait qu'il n'est pas un danger, temps que je le laisse dormir. Je me lève doucement pour ne pas le déranger, et j'attrape le premier t-shirt sur le sol qui me passe sous la main, avant de rapidement sortir de la chambre. Je me dirige vers la cuisine me faire du thé, dans l'espoir de calmer ce mal de crâne et le froid de l'automne frappe déjà ma peau. J'enfile le t-shirt noir par-dessus mon débardeur en me rendant compte qu'il appartient au loup, par la taille et l'odeur.
Mes jambes, nues, sont en proie à la faible température, mais je préfère encore subir le froid plutôt que les foudres de l'intrus qui dort dans mon lit.
D'ailleurs, comment se fait-il que mes jambes soient nues ? Je portais bien un collant et une jupe hier soir ?
Des images floues me reviennent. J'ai le faible souvenir de mettre réveillé quelques secondes dans la nuit pour retirer les vêtements qui me dérangeaient, sans avoir prêté attention à, où j'étais, ou même avec qui.
Comment est-ce possible que je me sois rendu compte de rien ?