Elle était de plus en plus fatiguée, mais continuait de se tuer à la tâche. Son fils s'inquiétait de voir sa mère dépérir ainsi, il voulait l'aider en travaillant pour ramener de l'argent et pour qu'elle puisse prendre soin d'elle, mais la mère était catégorique: son fils devait s'instruire et obtenir un emploi stable qui lui permettrait de mener une vie sans encombres.

Peu après les dix-huit ans du jeune homme, la femme ferma les yeux, dans son lit d'hôpital où elle avait été emmenée d'urgence à la suite d'un grave accident de voiture. "Désormais, tu pourras enfin te reposer...", dit doucement le garçon en caressant tendrement les cheveux de sa mère, le visage éteint.

(Ellipse de quelques années :)

Après avoir récupéré les clés qui étaient dans la poche de mon long manteau gris, je déverrouillai la porte et pénètre dans l'endroit

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.

Après avoir récupéré les clés qui étaient dans la poche de mon long manteau gris, je déverrouillai la porte et pénètre dans l'endroit.

Je dépose ma valise et ma veste dans l'entrée. Le reste de mes affaires arriveront demain. J'avais besoin de changer d'air, de m'éloigner de la ville, et cet endroit était parfait pour ça. Enfin... C'était surtout le seul endroit où je pouvais loger gratuitement, puisque plus personne ne vivait ici depuis que j'en étais parti.

Cela faisait d'ailleurs longtemps que je n'étais pas revenu, 6 ans peut-être... Pourtant, rien n'a changé. À ma droite, le robinet de la cuisine fuitait toujours, laissant entendre des "ploc" à intervalles réguliers. Au dessus de ma tête, le lustre bancal était toujours décoré des petits dessins que je suspendais pour surprendre ma mère lorsqu'elle rentrait du travail.

Il y avait toujours ce parquet, qui grince au moindre poids qui se pose dessus. Il y avait toujours ces mêmes murs, que ma mère avait dû repeindre maintes et maintes fois pour cacher mes bêtises lorsque je voulais laisser ma patte artistique, et qui maintenant paraissent plus ternes... Et les cadres photo était toujours exposés le long du couloir. Je le traversai, en prenant le temps d'observer chaque portrait qui se trouvait sur mon passage, et chacun d'entre eux retraçait un événement joyeux de mon enfance: il y avait d'abord une photo de moi lorsque j'eus gagné ma première compétition de danse. Puis vint ensuite nos premières vacances à la plage. Il y en avait tellement que je ne me souvenais même plus de certains événement qui avaient été photographiés. Je me les remémore avec nostalgie, faisant glisser ma main petit à petit sur chaque cliché pendant que j'avance. Un sourire était ancré sur mes lèvres.

Je vis ensuite, vers la fin du couloir, une photo de ma famille au complet. Je restai quelques instants à détailler cette image figée dans le temps. Nous avions l'air si heureux sur ce cliché... Au premier plan, mon père, le genoux à terre et le bras gauche posé autour de mon frère, tendait son bras droit pour maintenir la caméra en hauteur et pour que chacun apparaisse bien dans le cadre. Ma mère, elle, se trouvait à ma gauche: elle nous tenait dans ses bras de façon protectrice et rayonnait de bonheur. Mon frère et moi nous enlacions, souriant de toutes nos dents. Nous avions l'air de deux idiots à sourire de cette façon. Je pouffai légèrement à cette pensée.

Smeraldo flower (TAEGI)Where stories live. Discover now