Quelle cruauté

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            Le bruit des bombardements devient plus habituel que celui du tonnerre. Ces sifflements sans fin que produisent ces corbeaux explosifs, cette pluie nous mouille de sang et de terre, et ne peut cesser ; elle ne le veut pas. Les plumes de ces bombes déchirent et déchiquettent la peau des Hommes, un par un, de manière quasi artistique. Mon voisin semble avoir une rose sur la joue. La guerre lui changea son nom : les soldats de la tranchée et du bastion du Sud, l'appellent La Fleur. Il est assis, là, par terre, sans bouger un seul de ses doigts grignotés par la fatigue et la suie. La boue s'incruste dans sa peau blanche, et sa rose s'encrasse : son rouge autrefois brillant et lumineux, est devenue d'un marron tel celui des feuilles mortes piétinées par un enfant. Sur une de ses chaussures s'est déposé hier, comme de la neige, un petit brin de cervelle brûlée disposée de manière quasi gastronomique. La Fleur regarde cette pourriture mais ne cherche même pas à l'enlever. Il se demande plutôt à qui elle appartenait : à quoi sert d'être beau dans un monde où personne ne veut aller ?

« -Hé La Fleur, s'exclame un jeune soldat en face de lui, ma sœur, à l'arrière, est jardinière j'suis sûr tu peux la faire craquer avec ton surnom du front ! »

Un silence enveloppa le sillage de la terre comme si ses paroles blasphémées un rituel. La Fleur mit du temps avant de détacher son lourd regard de l'étrangeté de son pied. Ses yeux se tournèrent vers son frère d'arme, l'un déployant une larme pure, et l'autre tentant de garder sa fierté.

« -Tu penses sortir vivant de cette guerre ? Regarde-nous, tous entassé les uns sur les autres comme du composte, chacun est dominé par la peur et la hantise d'entendre une autre langue, si ils l'ont toujours... Fuis ces idées d'avenir proche, où alors elles t'amèneront à la folie quand tu réaliseras que la faux de la cette sentinelle, nous détruira tous. »

Ses paroles lugubres déposèrent une petite brume au creux de la tranchée. Les animaux de ce ruisseaux asséchés savent qu'il a raison : les ravitaillements salvateurs sont de plus en plus rares, alors que nos ennemis reçoivent de nouvelles armes tous les jours. Les parois du boyau sont meubles et peu certaines. Des planches de bois s'accrochent ;avec hargne, au sol et au mur en espérant protéger un peu plus les hommes. L'eau du ciel ruisselle par petite goutte en tentant de les creuser, comme des larmes sur une joue ridée. Tout semble vouloir croire à une victoire ou à l'apparition de nouvelles choses dans ce monde anéanti 

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⏰ Son güncelleme: Jan 02, 2019 ⏰

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