Jolie Aylie.

III.

17 décembre 2018. 

       Aylie sirotait son cocktail en écoutant ses amis s'intéresser à la revenante. Elle ne parlait pas et laissait les autres discuter. 

— Vous voulez savoir quoi ? sourit Arwenn, totalement à l'aise. 

Elle s'était assise par terre, son dos appuyé contre le canapé, en face d'Aylie. 

— Comment t'as su que t'étais lesbienne ? questionna Sofian. 

— Je crois qu'au fond de moi, je l'ai toujours su, on va dire que je me suis un peu voilée la face quand je me suis intéressée à ma sexualité. Sinon, j'en ai pris pleinement conscience en seconde, avec une fille qui m'intéressait, avoua-t-elle. 

— Qui ? demanda cette fois Dylane, curieuse. 

A vrai dire, tout le monde était très intéressé, même Aylie l'était. 

— Oh une fille que je connaissais pas trop, je sais même pas son prénom, je la voyais juste de loin, mais elle m'attirait. 

L'étudiante sentit ses joues s'empourprer. C'était le mot " attirer " qui la faisait tilter, c'était exactement ce qu'elle avait pensé en voyant Arwenn, quelques minutes plus tôt. Heureusement pour elle, personne ne sembla remarquer sa soudaine gêne et ils poursuivirent leur questionnement intrusif. 

— Et tu nous l'as même pas dit ! se plaignit Léna. 

Arwenn haussa les épaules. 

— J'étais pas encore sûre, puis c'est quelque chose de personnel, je vois pas pourquoi je vous en aurais parlé. 

Cela eut le dont de clouer le bec de tout le monde. Elle avait totalement raison et Aylie fut soulagée de voir qu'elle n'était pas la seule à penser ça. 

— Donc t'es sortie avec des meufs ? 

Arwenn rit et soupira en étendant ses jambes sur le sol. 

— Tu serais jaloux de mon palmarès, se vanta-t-elle. 

Edward explosa de rire et se leva pour lui faire un check. 

— Bgette ! lança-t-il à son intention. 

Les garçons semblèrent bien plus attentif tout à coup. 

— En fait, je me suis mise sur tinder quand j'étais en première, j'avais envie d'essayer avec une fille pour voir si c'était sexuelle ou juste romantique... Vous avez compris que c'était les deux, pouffa-t-elle. 

Aussitôt, les questions intimes fusèrent et cela gêna Aylie. Elle n'aurait pas aimé qu'on lui fasse ce genre d'interrogatoire si c'était elle qui avait été à sa place. Puis, elle ne comprenait pas Arwenn, elle avait dit que sa sexualité ne les regardait pas, pourtant, elle semblait amusée par leur curiosité et se donnait à cœur-joie pour y répondre. 

Ce qui lui porta sur les nerfs, était le fait qu'elle se vantait d'avoir eu plein de filles dans son lit. Pourquoi se sentait-elle obligée de parler de ça ? C'était ridicule. Aylie n'avait pas envie de connaitre ses exploits sexuels. 

Elle était contrariée aussi car elle, elle n'avait jamais eu de petit-ami. Ca la complexait. Elle pensait qu'Arwenn était comme elle, mais visiblement, c'était tout l'inverse. Elle se sentait seule. D'ailleurs, elle restait muette alors que tous prenait part à la discussion. 

Et enfin, elle ne savait pourquoi, mais un sentiment de possession se réveilla en elle. Elle était embêtée qu'Arwenn ait connu toutes ces filles, qu'elle les avait aimées et qu'elle avait pensé à elles. C'était égoïste de sa part, mais elle avait toujours pensé qu'entre elles, il y avait quelque chose de spécial.