Dans Les Mains D'un Vampire

Chapitre 10

La blonde le regarde, la tasse de thé tremblant dans sa main alors que le vampire termine son monologue. Elle cligne plusieurs fois les yeux, ne réalisant pas ces mots sortir de la bouche du vampire.

Âme-sœur ?

Cet homme ment ! Il veut la rendre folle alliée ! Depuis quand un vampire et une sorcière soient des âme-sœur ?La probabilité est faible.

Son cœur tambourine violemment dans sa cage, comme s'il voulait prendre la fuite face à cette révélation qui sonne plutôt à un mensonge pour Lysandra.

Elle pose sa tasse sur le plan de travail et met ses mains sur ses tempes.

— Que...je... A-t-il... a-t-il une preuve ? demande la sorcière.

Une preuve ? pense le vampire aussi abasourdi qu'elle.

Il fixe les traits tendus de Lysandra sans rien dire au début. Il sent aussi troublé qu'elle, jamais il aurait pensé que la bien-aimée qu'il cherchait pendant toutes ces années soit dans cette ville et qu'elle est d'ailleurs une sorcière...

— J'ai... Votre odeur me rend paranoïaque et...

— Mon parfum ? coupe la sorcière un sourcil haussé. Les vampires n'aiment pas l'encens à ce que je crois...

— Non ! Pas l'encens... enfin oui, vous avez cette odeur de l'encens mais une autre odeur beaucoup dominante, envoûtante ! La première fois que je vous ai vu, votre odeur ai resté imprégner sur la lettre, cela m'a rendu incontrôlable...

Lysandra montre sa main pour lui faire arrêter. Elle pense que cet homme lui dit des sottises... Erwan veut juste lui faire son bouc émissaire. Un vampire détestera toujours une sorcière, et cela a toujours été ainsi depuis fort longtemps.

Elle serre ses dents, vu l'heure perdue inutilement.

— Votre majesté, n'avez-vous pas pensé que j'ai sûrement lancé un sort ? Vous délirez sérieusement.

Elle rigole nerveusement et se hâte de boire une gorgée de son thé qui lui brûle l'œsophage, sous le regard intense du roi qui lui met mal à l'aise.

— Non puisque je sais que vous n'aurez pas le courage, réplique-t-il gravement.

Elle ouvre grand ses yeux et s'étouffe presque avec sa boisson. Le vampire se lève et s'apprête lui tapoter le dos, mais la blonde recule et part dans l'autre bout de pièce, anxieuse.

— Je vous demande pardon ?

Le vieux s'adosse contre le mur et la mire.

— Vous essayez de me faire croire que vous êtes une dangereuse sorcière, mais vous êtes quelqu'un de bien. Ce n'est pas dans votre habitude de faire du mal aux autres.

Elle lève les yeux au ciel et met ses mains sur ses joues en soupirant.

— Écoutez, votre... votre comédie me fait peur ! Cette histoire que je sois votre âme-sœur est tellement insensé... je ne crois pas ! Si j'étais votre truc-là, je devrais sentir quelque chose, non ? Et puis chez les sorciers, ça n'existe pas les âme-sœur.

— Vous n'êtes pas à ma place. Si vous savez que vous me procurez quand vous êtes proche de moi, Lysandra.

Dans une vitesse surhumaine il s'approche d'elle, alors que le cœur de la sorcière bat à rompre. Ses doigts se referment sur le bois du meuble alors qu'elle jette un regard circulaire dans la salle.

— Votre cœur bat vite, remarque le roi.

Difficilement, la respiration sifflante, elle dit :

— J'ai peur.

Est-ce vraiment la peur ou autre chose ? Elle sait que le vampire ne lui ferait rien, vu ces précédentes actions de l'autre jour. Il était si attentif avec elle, aimable et non un véritable suceur de sang sauvage. Et si c'étaient les sentiments qui naissent ?

Non, c'est trop tôt s'il disait vrai, songe-t-elle.

— Vous le sentirez un jour puisque vous êtes différente de moi, suppose-t-il. Mais je sais que c'est vous. Vous aurez l'autorisation de lire les grimoires de ma mère pour répondre à vos questions qui vous tourmente l'esprit actuellement...

— Lyhvia Ravinoak ? s'exclame-t-elle, surprise.

Il hoche lentement la tête.

— Mais seulement vous devez habitez au palais, avec moi. Restez loin de vous, me rend vulnérable... comme si on m'enlever une partie de mon âme.

Elle fronce ses sourcils et pose ses mains contre son torse froid pour le pousser. Jamais son esprit pourra tolérer ce vampire. Vivre avec le roi vampire est comme trahir son peuple, les sorciers. Quelle image auront-ils d'elle ? Une lâche ? Une lèche-cul parce que le roi peut tout l'offrir ?

Âme-sœur ou pas, elle ne vivra pas sous le même toit d'un pompeur de sang. Elle préférerait rejoindre son père que de partager le même domaine avec un être comme lui.

— Vous vous entendez ? Vivre avec vous ? Je crois que vous avez réellement un problème avec moi ! Je ne suis pas votre chose, et je n'habiterai pas certainement pas avec vous !

Le visage d'Erwan s'assombrit.

Comment il hait quand les gens haussent le ton sur lui !

— En fait, je crois que c'est vous qui n'a pas compris, réplique-t-il sèchement. Premièrement, je suis votre roi...

— Mais vous savez que je ne vous considère pas de tel, coupe vivement la sorcière, irritée.

— Vous habitez dans cet état, vous devez donc vous plier à mes ordres. Et deuxièmement, ce n'était pas une faveur ou ni une requête mais un ordre.

La blonde ouvre sa bouche, s'apprêtant à lancer une réplique cinglante mais referme aussitôt en foudroyant son souverain.

Quoi dire ? Elle oubliait qu'elle s'adresse à la personne qui a accordé un peu plus de liberté à son peuple, elle ne veut pas que tout revienne comme avant. Avoir l'impression d'être victime du racisme, être à l'écart des autres.

Elle passe rageusement une main dans ses cheveux en se décalant du vampire et fait les cent pas dans sa cuisine.

Avoir le droit de toucher les grimoires de cette fameuse Lyhvia Ravinoak, une des puissantes sorcières se trouvant dans l'autre monde où la vie n'existe pas, où les gens sont que des grains de sable.

C'est un sentiment d'être privilégié d'avoir l'honneur de lire ces inventions, sa vie et d'ailleurs, elle pourra faire des recherches sur l'amour fort entre un vampire et une sorcière.

Elle est convaincue que cette comptabilité n'existe pas...

— Je... je vais préparer mes affaires, annonce-t-elle d'un ton neutre.

Le vampire lui esquisse un sourire froid et part dans l'autre pièce.

Elle fixe l'ombre partir et elle regrette déjà son choix.