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Je cherche, sans trouver, amenant le doute à l'intérieur de moi. Je ne pense plus, la seule chose que j'ai en tête, c'est de la retrouver. Les bombardements ne cessent de bourdonner dans mes oreilles, mais plus je cours pour tenter de la rechercher, plus les bruits des feux résonnent tel un écho dans ma tête.

Je me tourne soudain dans un endroit rempli de morts jonchés par terre, tous entassés comme des poupées. Assassinés par la guerre. Je constatais qu'il y avait des enfants, des hommes, des femmes... La guerre les a tout emportés, elle a volé des âmes d'innocents. La guerre détruit tout sur son passage. Elle détruit les êtres aimés et lynche les familles les unes après les autres.

L'écho des coups de feu n'est maintenant plus que lointain et je décide d'arrêter de courir pour reprendre mon souffle.

— Dayana ? Dayana !

Je regarde autour de moi pour tenter de la retrouver. Je fais un pas vers les corps sans vie sur le sol, essayant de retenir un gémissementde désespoir en voyant tous ces pauvres gens à laquelle la guerre les a détruit.

« Mon Dieu, faites qu'elle ne soit pas ici. »

Je crie son prénom avec la gorge et l'estomac noués, priant qu'elle ne soit pas parmi ces cadavres. Mais au même moment, je la retrouve.

Cette image d'elle qui reflète la mort. Elle a l'air si paisible, que je la crois presque endormis pendant quelques secondes. Mais je n'ai pas besoin de me pincer le bras pour deviner que c'est la réalité. Que tout est réelle. Cette guerre qui ne cesse de se terminer, volant, tuant chaque parcelle de ce pays.

Je m'efforce de ne pas pousser un cri et que la colère ne s'empare pas de moi. De mes mains tremblotantes, je frôle sa main froide et si blanche qu'il n'a pas de doute, son âme n'y est plus. Elle reflète l'image d'une femme qui dort paisiblement, mais le sang qui coule le long de son flanc et de sa poitrine révèle une tout autre réalité. Doucement, je prie sa tête dans mes mains et l'enlace de tout mon être. Les sanglots sortent de ma gorge sans que je ne puisse faire quoi que ce soit et mes larmes tombent lentement sur ses joues.

Une douce pensé naît dans mon esprit qui me réchauffe un peu le cœur.

Elle est auprès de Dieu, elle n'a plus à vivre la souffrance de la guerre.

LETTRES À NASSIMWhere stories live. Discover now