Fille d'Apollon

Lila et l'oracle Part 1

Un de nous deux étaient de trop dans ce monde, ce serait lui ou moi.Nous ne pouvions pas coexister dans cette vie.

Je le fixais toujours dans l'ombre et on ne le voyait presque pas, il me rendit mon regard et ses yeux étaient noirs d'une froideur insoutenable. Si je ne l'aimais pas autant les choses seraient plus faciles à comprendre. Lui l'ennemi et moi la cible, mais pour lui c'était moi l'ennemie et il ne me restait donc plus qu'a mourir.C'est alors qu'il s'approcha de moi avec son couteau pour tuer l'ennemie.

CHAPITRE 1, LE CHAOS

Ils me parlaient, j'écoutais mais en fait je n'entendais rien. Je voyais des visages bouger, leurs lèvres articuler un ensemble de mots selon qu'ils essayaient de me faire comprendre certaines choses et leurs sourcils se levaient en signe d'incompréhension. Je ne voulais pas parler à des étrangers. Ils'agissait de ma vie intime, privée et émotionnelle. Qu'est ce que cela pouvait leur faire que maintenant je n'avais plus personne, je n'avais pas à me justifier. Tout ce que je souhaitais à cet instant c'était d'être seule, qu'on me laisse enfin seule moi et ma peine.Je sortis et je courus sur la grande plage et je laissais le vent sécher mes larmes, je regardais au loin vers la mer un moment et mon regard dévia jusque sur la maison de grand-mère.

Une maison blanche typique de Normandie en colombage avec un toit de chaume entouré d'un grand parc d'arbre de chêne. J'adorais cette campagne verdoyante et la mer. Je n'avais jamais voyagé mais je savais que je ne trouverai jamais un endroit aussi merveilleux au monde. Ce que je souhaitais vraiment à cet instant précis, c'est que grand-mère soit encore là avec moi encore vivante et qu'elle m'entoure mes épaules de ses bras réconfortant.

On était le jour de l'enterrement de grand-mère, elle était morte depuis trois jours. Grand-mère m'avait recueilli chez elle quand j'étais enfant parce que mes parents étaient morts et il ne me restait plus personne au monde. Je savais qu'elle allait mourir parce que je l'avais prédit... Cela s'était passé un soir. Nous avions un rituel de prendre un dernier verre sur la terrasse de notre maison. On voyait la mer en face de nous et le soleil à ce stade de la journée était magnifique et la mer toujours très calme. C'est à ce moment-là que j'avais eu un flash et que j'avais vu grand-mère mourir. Je l'avais regardé avec un air horrifié et elle avait compris. Je n'avais jamais besoin de parler à grand-mère, elle lisait en moi comme dans un livre ouvert. Malgré cela, elle est restée très digne et moi je m'étais écroulé en tombant de ma chaise et des larmes inondant mon visage qui ne voulaient plus s'arrêter. Elle m'avait réconforté pendant un long moment en me disant que la mort était naturelle, c'était une partie de la vie et le cheminement naturel pour tout le monde et que finalement personne n'était éternel. Grand-mère avait souri et elle avait regardé pendant un long un moment vers le ciel. Elle avait toujours les mots justes et elle m'avait cru quand je lui avais parlé de mes flashs sur le futur, elle aurait pu m'envoyer chez les psychologues ou bien pire.Elle m'avait écoutée tout ce que je lui racontais sans me mettre mal à l'aise, elle m'avait dit que cela faisait partie de moi et que je ne devais pas prendre les choses trop au sérieux. Une heure plus tard, je fermais la porte sur le dernier invité. C'est à cet instant en fermant la porte que je compris que désormais j'étais seule et que je n'avais plus personne sur qui compter. Je devais prendre les choses en main puisque je n'avais plus d'autre choix, il faut bien continuer à vivre et à avancer.

Le lendemain en me réveillant, je décidais qu'il était temps de faire le tri dans les affaires de grand-mère.

Je passais plusieurs heures à mettre ses affaires dans un carton pour les donner aux œuvres de charité de la région. Je gardais pour moi des petites choses qui représentaient beaucoup pour moi,comme ce bracelet en argent ou un peigne à cheveux. Je souris en voyant le tableau au-dessus du grand lit de grand-mère, un homme aux cheveux long avec une barbe longue sortant d'une flaque d'eau avec un trident. Je l'avais surnommé le papa d'Ariel quand j'étais une petite fille en référence au dessin animé de Disney.Grand-mère avait souri et m'avait informé qu'il s'agissait en fait du dieu des océans. Je passais devant le grand miroir mural du couloir et je vis une jeune femme aux longs cheveux noirs de jais ondulé, et des yeux verts qui mangeaient un visage pâle. Les yeux cernés plus que d'habitude et des joues creuses. Je reconnus à peine mon reflet, le deuil de ma grand-mère m'avais affecté et selon mon état émotionnel mon corps avait changé, aussi et je nem'attardais pas plus devant mon reflet.

Je descendis les escaliers de la maison et le téléphone sonna, je courus dans la maison pour arriver au salon et répondre.

__Bonjour madame robert, je suis de l'agence immobilière de location, annonça un homme.

__C'est sa petite fille, ma grand-mère est décédée il y a quelque jour...

__Je suis désolé de vous déranger. Votre grand-mère n'a pas payé les deux derniers mois et dans le contrat, il et stipulé que je pouvais louer à une autre personne, ce que j'ai fait d'ici une semaine...

__Mais qu'est ce que vous dites ? C'est la maison de ma grand-mère !Criais-je.

__Elle était locataire depuis de nombreuses années mais pas propriétaire.Je suis désolé, dit la voix d'un ton ferme.

Je raccrochais le téléphone, j'étais blême de rage. Décidément c'était vrai, un malheur n'arrivait jamais seul et je pensais que j'étais définitivement maudite.

Après quelque coup de téléphone, j'apprenais que ma grand-mère était bien locataire et qu'une personne anonyme payait la location depuis longtemps. Cette personne avait cessé de payer quand grand mère était morte. Elle avait en effet presque aucune rente et il était impossible que je paye tout les mois pour loger dans la maison. Je devais trouver un appartement et un emploi avant mon entrée universitaire.