-          Non évidemment, mais on les efface et on en parle plus.

-          Ça ressortira tu le sais très bien.

-          Oui, mais autant le cacher le plus longtemps possible.

Avril pousse un soupir excédé, et semble à deux doigts d'exploser.

-          Plus on cachera de secrets plus la police s'attardera sur notre cas, remarque-t-elle d'une voix plus cassée.

-          Je m'en branle.

-          Ne fais pas l'idiot Théo.

-          Je ne comprends rien à ton raisonnement là tu vois, pourquoi tu sembles tenir à ce que les autres découvrent cette histoire de... De photos ?

-          Je n'y tiens pas.

-          Alors pourquoi tu veux qu'on en parle ?

Cette discussion n'a aucun sens, rien n'est clair. Comme une grande tâche d'encre qu'on essayerait d'éclaircir avec un effaceur, mais qui finirait par ternir l'effaceur en lui-même. Et ainsi assombrir le tout.

-          Je ne veux pas qu'on en parle ! Explose Avril. Mais on n'a pas le choix, on doit éclaircir certaines choses parce qu'à ce rythme là on ne retrouvera jamais Thalia !

-          En quoi le fait qu'on se soit roulés une pelle a un rapport avec Thalia ? Je chuchote les dents serrées.

-          La photo a été prise un peu avant minuit, et c'est déjà une indication sur l'endroit où nous étions. Et il y a autre chose.

-          Quoi ?

-          La photo, ce n'est pas un selfie.

Je me glace, mais tente de n'en rien montrer.

Je chuchote :

-          Montre-la moi.

Avril s'exécute sans discuter, elle déverrouille son téléphone, et me le tends.

Je me penche sur le téléphone tout en marchant, et avise la photographie.

Ce qui me frappe immédiatement sur la photo, c'est nos visages à Avril et moi. Ils semblent complétement béats, comme... Comme si à cet instant, nous étions les personnes les plus heureuses du monde.

Nous avons les joues rouges tous les deux, j'encadre le visage d'Avril avec mes mains tandis que la rousse a les siennes sur ma taille. Nous sourions tous les deux, les yeux fermés.

Nous sommes visiblement assis dans l'herbe, et le flash a été allumé.

Nos mains sont prises à nous deux, ce qui est évident que c'est quelqu'un d'autre qui a pris la photo.

Donc quelqu'un sait.

Je rends le téléphone à sa propriétaire, et tente de tempérer :

-          Ce n'est pas si grave, peut-être que la personne a juste pris ça pour un baiser sans équivoque.

-          Peut-être c'est vrai. Mais dans le cas contraire ?

-          Qui que ce soit, visiblement il ne s'en souvient pas, je dis.

Avril ne répond pas, mais pousse un soupir.

Je l'imite, résigné.

-          Qu'est-ce qu'on fait ? Elle me demande alors que nous voyons le commissariat approcher.

La Dernière NoteWhere stories live. Discover now