Chapitre 20 : L'affrontement. Partie 1.

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Il faudrait trouver un moyen, ruser... Sans affrontement.

A cet instant, un soldat se lève et s'approche dangereusement de nous :

- Quelque chose a bougé là-bas ! Je vais voir, peut-être auront-nous un lapin en plus pour fêter la capture du Méridian.

Isis me regarde :

- Concernant l'affrontement, si tu veux mon avis, on n'a plus tellement le choix.

- Le seul moyen serait de les surprendre...

L'homme se rapproche. Plus aucune de nous deux n'ose faire le moindre bruit. Il commence à se pencher pour regarder derrière le buisson... et un coup de pied en pleine tête le fait vivement se redresser. Je me lève et lui assène un autre coup dans le ventre. Il tombe à terre. Je m'accroupis à côté de lui et place mon poignard à quelques centimètres de sa tête. Puis je me tourne vers ses compagnons :

- Un seul geste et vous pouvez dire adieu à votre ami.

Isis s'est placée devant moi, une flèche dans chaque main en guise d'armes. Les soldats restent stupéfaits, et n'osent esquisser un seul mouvement. Les Maokas glapissent et s'enfoncent dans la forêt au petit trot. Mais il y a un problème. Il n'y a que deux soldats devant nous, et un seul à côté de moi. Il manque le quatrième.

Malheureusement, je ne m'en rends compte qu'à l'instant où une lourde masse s'écrase sur moi. Je m'écroule et j'entends vaguement Isis crier. Tout semble tourner autour de moi. Puis je me reprends. Je ne peux pas les laisser nous maîtriser. Je me relève, tremblante mais sûre de moi, poignard à la main. Le soldat que j'avais fait tomber me dévisage avec mépris :

- Voilà donc la sauvage qui a cru qu'elle pouvait arrêter un soldat du Maître.

Et il se jette sur moi.

- Le Maître ?

Le nouveau dirigeant du royaume. Je me souviens et je hais ce nom comme aucun autre. Je tente d'atteindre le soldat dans les jambes pour le faire tomber mais, grâce à son épée, il reste hors d'atteinte.

- Sale petite imbécile. Le Maître est celui qui dirige tout le royaume maintenant. C'est lui qui a tué les anciens souverains, ces vermines trop faibles et trop laxistes. Puis il a pris le pouvoir et a installé de nouvelles lois. Cet homme est une chance pour le royaume !

Je serre les dents, mais ne réponds pas. Je ne dois pas lui donner de raisons de penser que les gens qu'il insulte étaient mes parents. Je ne suis personne.

J'aperçois Isis aux prises avec un soldat petit et très maigre, tout le contraire de mon adversaire. Je me débats avec mes pieds et mon poignard. Je donne des coups de pied qui parviennent à le faire se plier en deux mais un autre soldat vient à son secours.
J'aperçois Oren enchaîné dans l'herbe, inconscient. Je le vois bouger légèrement puis il se redresse. Il est réveillé. Vivant.

Isis et moi nous débattons avec ce qui nous reste de force, mais ils parviennent cependant à nous faire nous adosser à un immense arbre. Celui qui semble être le chef nous toise avec un sourire :
- Que comptiez-vous faire ? Attaquer quatre soldats alors que vous n'êtes que deux ?

Alors une voix se fait entendre derrière nous :

- On t'as pas appris à compter ?

Et elles surgissent, armes à la main, se jetant sur les soldats. Elia et Lory.

Je profite de cette intervention pour frapper mon adversaire entre les jambes. Il tombe au sol et je me précipite vers Oren, pendant que nos alliés prennent les soldats par surprise. Il lève la tête vers moi, sûrement toujours un peu sonné :

- Ça va ?

- Mieux que toi.

Je souris. Les chaînes de fer sont solidement attachées entre elles. Seul un coup tranchant pourrait les faire casser. Je cherche mon poignard, mais il est resté dans l'herbe. Je jette de brefs regards pour vérifier qu'aucun ennemi ne s'approche mais ils semblent bien occupés à se battre contre les trois Méridiannes, qui, pourtant, n'utilisent pas leurs pouvoirs. Mon arme ne se trouve nulle part, elle a dû être déplacée par les combats... Tant pis, il ne me reste qu'une solution. Je ramasse un gros rocher et m'approche doucement d'un soldat qui se bat contre Lory. D'un geste plutôt hésitant, je l'abat sur son crâne. Il s'écroule sur le sol, les yeux entrouverts. Lory se tourne vers moi :

- Il est mort ?

Je frissonne. Je ne pourrais jamais supporter d'avoir tué quelqu'un. Mais il semble juste un peu assommé, et essaye de se relever. Je me penche et prends l'épée qu'il avait laissé tomber dans l'herbe :

- Vous permettez ?

Je retourne vers Oren au pas de course :

- Prêt?

Je n'attends pas sa réponse et assène un coup violent sur le seul endroit un peu abimé des chaînes. Elles se brisent en un fracas métallique. Les soldats se précipitent aussitôt sur nous, délaissant leurs combats. Je brandis l'épée dans leur direction. Ils ont un mouvement de recul, dont je profite pour foncer sur eux. Je donne des coups au hasard, quand une chaîne enflammée traverse le champ de bataille, en sifflant, repoussant tous nos adversaires. Je ne cherche pas longtemps d'où elle provient : Oren accoure, un morceau de métal incandescent dans chaque main. Le combat va être sanglant.

Valandia. T1_MauditeWhere stories live. Discover now