Chapitre 14 : Quand Blaise ne suit plus...

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Chapitre 14 : Quand Blaise ne suit plus...

Le duo Blaise/ Granger passionnait bien des élèves à Poudlard, en particulier les filles qui rêvassaient sans cesse sur cette façon qu'ils avaient de s'aimer.

Toutes croyaient, qu'ils étaient amoureux l'un de l'autre et qu'ils étaient sérieusement atteints. Ils passaient leur temps ensemble, se mettaient tous deux en cours à la même table – lorsque les professeurs le permettaient, sinon Granger était aussitôt jointe à Malefoy - , mangeaient ensemble, et dormaient même ensemble selon certaines rumeurs… La love story, quoi.

Cela était la version officielle à laquelle neuf filles sur dix adhéraient à Poudlard.

- Granger, pourquoi t'es avec Zabini ? demanda à nouveau Nott en se servant une part de tarte à la mélasse.
- Je pensais avoir été claire. Déjà je ne suis pas avec lui. Ensuite, la sienne est plus grosse que la tienne.

Blaise et Pansy éclatèrent de rire alors que Granger les regardait, surprise. De toute évidence, elle avait été si sérieuse qu'elle ne pensait pas que l'on pourrait prendre cela pour de l'humour. Ou alors elle cherchait ce qu'elle avait dit de drôle.

- Ah oui ? Et de combien ? siffla Théodore en se penchant.

Granger se courba vers lui, un sourire mauvais aux lèvres.

- D'au moins cinq centimètres ! assura Granger.

Quelques filles de la table se retournèrent brusquement vers Blaise, alors qu'elles étaient soi-disant en train de discuter et qu'elles ne leur accordaient aucune attention, et lui sourirent d'un air coquin. Granger approuva d'un bref hochement de tête alors que Drago, qui supportait de moins en moins qu'elle attire tout le temps l'attention à la table des Serpentards, et encore moins qu'elle y traine, se retenait de la virer sur-le-champ. Pour qui se prenait-elle à se pavaner ainsi ?

- Cinq centimètres ? s'étouffa Nott. Oui mais mon diamètre le bat !
- Oh, tu sais, niveau diamètre c'est quasiment tout le temps le même, hein !
- C'est faux, s'exclama Nott. Il peut bien varier… Et les poils, qui est le plus poilu ?

Granger éclata d'un rire si fort, qu'elle tomba à la renverse. Blaise l'attrapa à temps, avant que sa tête ne percute une dalle de pierre et qu'elle ne parte pour traumatisme crânien.

Il la redressa et vit qu'elle avait les larmes aux yeux. Elle fixa Thédore dans les yeux, les sourcils froncés en enroulant ses doigts autour de la nuque de Blaise.

- Mais tu parles de quoi Nott ? s'enquit Granger, après avoir réussi à reprendre son souffle entre deux sanglots de rire.
- Bein… de pénis ? Et toi alors !?
- De baguette…, lâcha Granger en continuant de manger. Tu es un sacré pervers !

Ils entendirent tous Nott grincer sévèrement des dents.
- Dis, Granger, t'as pas une table où tu pourras entreposer ta sale tronche de san… née-moldue ? rattrapa difficilement Davis.

La dite née-moldue, releva la tête et plongea son regard dans celui de la Serpentarde. Elle passa une main rapide dans ses cheveux aux noeuds innombrables qu'elle démêla pensivement.

- Et toi, Davis, t'as pas un placard où te planquais en attendant qu'un homme soit assez ivre pour vouloir faire quelque chose avec toi ?

Drago ne put réprimer un léger sourire amusé, même si Granger ne devait pas le voir. Il ne fallait surtout pas qu'elle se croie tout permis à sa table. Mais bon, c'était de Tracey dont on parlait et donc, on pouvait en dire ce qu'on voulait. Mais attends… il avait passé quelques soirées avec elle, c’était des insultes assez…

- Je te ferais remarquer que Drago, le meilleur ami de ton amant, m’a longtemps fréquentée, souligna Davis en ricanant. Alors, on ne répond rien ? ajouta-t-elle d'un air supérieur.
- Tais-toi deux minutes, ordonna sèchement la jeune femme, en fronçant ses sourcils. C'est quoi ce bruit ?

Granger, l'air très concentré, sortit sa baguette de sa manche et, la maintenant le long de son flanc, se leva lentement.

- Ah, ah ! Tu parles d'une Gryffondor, tu fuis direct la conversation!

Granger, l'ignorant de toute sa superbe, s'avança vers la porte qu'elle ouvrit en grand, alors que ceux qui l’observaient s'inquiétaient de son état de santé.

Devant elle, un homme à la cape noire s'approcha doucement. Ses cheveux étaient d'un châtain clair et quelques mèches retombaient en travers de ses iris marron. Il avait un nez fin, des lèvres pulpeuses et son corps était bien sculpté.

Plusieurs filles lâchèrent un soupir rêveur.

Il tendit sa main à la jeune femme et lui murmura quelques mots. Elle se contenta d'approuver. Puis, il dit à nouveau quelque chose. Repoussa sa main. Recula. Et partit alors qu'elle fermait doucement la porte.

- Miss Granger ! s'exclama la voix aiguisée du professeur McGonagall, remontant l'allée à grands pas.
- Si tu veux mon avis, lança Nott, heureux et fier, à Blaise, songeur, elle te fait des infidélités et pas des moindres, hein !
- Professeur ? répondit Granger en se retournant.

Le professeur de métamorphose recula de quelques pas, quand elle vit le visage de son élève. Des yeux noirs, aux reflets rougeâtres de pures haines. Des trais tirés et des lèvres pincées.

- Miss Granger… vos ye-yeux…

Granger la fixa dans les yeux, puis battit des paupières. Au bout de plusieurs compressions, ils redevinrent bruns, mais un brun foncé, un brun orageux.

- Miss Granger, que voulait donc ce charmant jeune homme ? s'enquit le professeur à la voix tremblante.
- Il m'annonçait qu'Harry Potter était retenu à la candidature d'auror. Il venait du ministère.

Puis elle tourna les talons, franchit la porte et disparut en quelques secondes sans que la directrice adjointe n'ait pu ajouter quoi que ce soit.

- Tu crois que c'est ça ? demanda Blaise à Drago.
- T'es encore plus bête que la moyenne, répondit franchement son ami en avalant une bouchée d’un délicieux crumble aux fruits rouges.

***

Blaise retrouva Granger dans l'appartement des préfets-en-chef, sur la terrasse, ayant déjà fumé un demi-paquet de cigarettes en l'espace d'une heure. Ses mains tremblaient, seule trace possible de la tension qui l'habitait.

Blaise approcha son bras de sa taille mais elle se retira, bien qu'elle fût de dos et qu'elle ne l'ait pas vu venir.

- Granger… ? Hermione, qu'est-ce qu'il se passe ?
- Rien, rien, je suis fatiguée, c'est tout.

Il la regarda tendrement.

- Tu peux tout me dire.
- Oui, Blaise, c'est ça. Maintenant, tu seras gentil de me laisser. J'apprécie.

Il partit, sensiblement refroidi et retrouva Drago dans le hall. Ce dernier, l'air songeur, contemplait les jeunes femmes qui se trémoussaient devant lui, dans leurs longs collants noirs et leurs jupes qui rétrécissaient au fur et à mesure qu'il se penchait pour ramasser les affaires qu'il avait fait tomber, avant de se rendre dehors.

- Potiron et Weasmoche sont des pots-de-colle. Mais ils sont cools, affirma Drago en guidant son ami vers le parc, les mains dans les poches.
- Hein ?
- Ils ont cassé la gueule de Nott, y a pas deux minutes. Ils pensent que ce con a donné du philtre d'amour à Granger et que c'est la raison pour laquelle elle s'éloigne d'eux.
- Théo est trop stupide pour avoir une idée pareille.
- Eux, ils le sont encore plus de penser qu'il pourrait.

Blaise approuva vaguement.

- T'as une ronde ce soir ? demanda-t-il soudainement.
- Tu le sais bien, soupira Drago, las. Tous les jeudis. Et étant jeudi huit décembre… Je ne me soustrais pas à la règle. Granger aussi, donc.

Drago leva les yeux vers le ciel orageux. On annonçait de la neige pour bientôt.
Il croisa du regard la rambarde de la terrasse de l'appartement préfectoral. Et, pendue, là, Granger qui discutait avec Pansy. Depuis quand parlaient-elles ensemble ?
Quelle importance ? N'avait-il rien d'autres à faire ?

Si. Penser à sa mère. Qu'il aurait tant voulu connaitre mieux. Avec laquelle il aurait voulu tout partager. La prendre dans ses bras dans d'autres circonstances que sa mort…

Il scruta Blaise des yeux. Pourquoi faisait-il ça avec Granger? Draguer, flirter, coucher... Tout comme un couple. Mais ils ne pouvaient pas en être un! Elle était chasse-gardée de Voldemort...?!

HHHH

Angelina Kathlins, la Poufsouffle que Drago avait récemment plantée alors qu'ils allaient passer une nuit ensemble, se présenta en ce vendredi 16 décembre, l'air convaincu et farouche, devant le Prince des Serpentards.
De méchante humeur depuis que Blaise fricotait avec l'ennemi et bousillait par la même occasion leur mission – alors que son ami affirmait que c'était seulement un renforcement de leurs liens- Drago releva à peine la tête de quelques centimètres juste pour avaler son jus de citrouille. Puis, il enfourna un toast beurré. Quelle plaie, ces nanas…

- Je suis Angelina Kathlins.

Il la toisa froidement puis fixa la porte de la Grande Salle qui s'ouvrait au même moment. Blaise et Granger encore ensemble. Mon Dieu, ils avaient donc leurs bouches soudées ! Pourvu qu'elle aille à sa table de Gryffondors, pourvu qu'elle…

Ses espoirs étaient vains, il avait beau répété le même processus depuis que Blaise et elle se fréquentaient, ça n'avait jamais marché et aujourd'hui ne ferait pas exception à la règle, puisqu'ils venaient vers lui. Et en plus, ils allaient s'asseoir à ses côtés ! Il était maudit.

- Mec, bien dormi ?

Drago le fixa puis son regard dériva vers la Poufsouffle qui s'était installée face à lui et dont les yeux le testaient lourdement.
Les deux nouveaux arrivants mangèrent silencieusement.

- Drago ? susurra celle qui lui faisait face.
- Quoi encore ?
- Je voudrais un autre rendez-vous avec toi.
- Pas moi. Allez, à plus.

Il se leva et entama un mouvement vers la porte, mais la jeune femme s'était renversée par-dessus la table, sa poitrine plongeant presque dans le panier à toasts. Elle le saisit par la cravate et le pencha vers elle. Drago tira férocement sur sa main, mais sa poigne était ferme et elle escalada presque la table alors qu'il était presque allongé sur elle, inclinés l'un vers l'autre.

- J'ai du respect pour moi. J'ai envie de toi alors tu vas me donner ce que je veux, et après, je te laisserai.

Finalement, Drago dut s'avouer qu'elle savait ce qu'elle voulait. Il allait accepter, pas qu'il ait envie de la satisfaire mais de voir une femme aussi habile avec les sentiments, avec une telle franchise, l'excitait assez et que la première fois qu'ils s'étaient vus, leurs bouches avaient eu d'autres occupations que de parler. De ce fait, il se rendait compte qu'elle l'intéressait seulement maintenant.

Etant un Malefoy, il comptait la faire mariner un peu plus.

- Quel est le statut de ton sang ?
- Comme si tu y accordais de l'importance, Malefoy, entendit-il dire Granger à côté de Blaise.
- Je suis de sang-mêlé, affirma hautement la jeune femme, nullement gênée.
- Et quelles sont tes disponibilités ? souffla Drago dans le creux de son oreille, alors qu'elle le tenait toujours fermement penché contre elle, par-dessus la table.
- Eh bien, ce soir par exemple, répondit-elle en posant ses lèvres sur sa joue, masquant ainsi ses joues rouges.

Angelina Kathlins le lâcha subitement et se redressa. Drago, qui connaissait bien ce genre de femmes, avait prévu le geste, et ne retomba pas sur le meuble comme elle aurait voulu qu'il le fasse.
Il se contenta de se rejeter en arrière, de se tenir debout et de sortir d'un pas trainant, la Poufsouffle marchant devant lui.

- Ne roule pas autant des fesses, tu vas te dévisser la hanche, et Dieu sait qu'on en aura besoin, persifla-t-il, sa mauvaise humeur momentanément délaissée.
-
Elle lui retourna un sourire amusé.


HHHH


Après une soirée très revigorante, autant physiquement que mentalement, Drago s'étira longuement, la jeune femme encore blottie contre lui. Il laissa ses doigts balader le long de son bras, puis de sa nuque, et dégageant doucement le drap, de ses reins. Elle frissonna avant d'ouvrir les yeux.

Angelina releva mollement la tête et parcourut la pièce du regard. Allongée sur le ventre, ses seins fermement écrasés sous son poids, elle vit que Drago les fixait, pas indifférent de toute évidence à leurs courbes férocement aplaties.

- Je croyais que tu virais toutes les filles le matin, et même la nuit des fois, chuchota-t-elle, aphone, peu désireuse de briser la quiétude de la pièce.

Les rayons de soleil transperçaient les volets et, atténués par les rideaux vert bouteille, se glissaient insidieusement sur leurs corps qui se soulevaient lentement au rythme de leurs respirations. Il flottait une odeur sucrée et acide, due à la transpiration.

Les draps, légers, soyeux, glissaient telle de l'eau sur leurs peaux, alors qu'ils unissaient à nouveau leurs sexes, dans une étreinte purement érotique. Les gémissements, doux et mélodieux à l'oreille du Serpentard, fusèrent, semblant faire onduler les pans de murs sous leurs yeux mi-clos.

Quelques instants plus tard, le souffle court, Drago s'affaissa sur le corps de la jeune femme.

- Les filles disent cela quand elles ne m'ont pas satisfait et que je les vire. Il faut à tout prix me faire passer pour le mauvais garçon, grogna-t-il en roulant sur le côté, les bras repliés sous sa tête.
- Je t'ai satisfait ? demanda-t-elle d'une petite voix.

Drago savait assez comment les filles fonctionnaient pour ne pas répondre directement « Oui ». S'il lui disait non, elle serait vexée, et en plus ce serait faux. S'il disait pas mal, elle tenterait d'en faire encore plus, alors que s'il assurait que oui, ça avait été sympa, il n’obtiendrait jamais de meilleures performances. Et elle partirait, en se vantant.

- C'était pas mal. Tu peux mieux faire.

Elle se rehaussa et, ses jambes mêlées aux siennes, tomba à la renverse sur lui. Il parut apprécier le contact car il lui offrit un sourire en coin.

- Et moi, te demandes-tu si ça m'a plu ?
- La question ne se pose pas, tu criais si fort que Granger a dû t'entendre, malgré les sortilèges d'insonorisation.
- Tu es modeste en plus. Il t'arrive, de sortir avec des filles ou tu les vires avant ou alors tu n'es pas fidèle ?
Il esquissa une moue amusée à la dernière partie de la phrase.
- Je suis rarement entièrement contenté, lui murmura-t-il alors qu'une érection refaisait déjà surface.
- Je pourrais dire pareil de moi, avoua la jeune femme en se frottant contre la bosse, une douce chaleur qui devenait habituelle en la présence de cet homme se propageant dans son ventre.
- Alors peut-être que je pourrais t'être fidèle, songea-t-il à haute voix alors qu'elle l'attirait à lui, sous les draps.

HHHH

- Je veux manger avec toi.
- T'es romantique ? s'enquit Drago.
Bon sang, qu'est-ce qu'il lui avait pris de sortir avec une Poufsouffle ? Ah oui, elle était douée. Il avait failli oublier.
- Non. Laisse tomber, je viens de voir une amie…
Elle le planta là, sans un baiser, et il se sentit comme un malpropre. Il devait faire attention sinon de la fumée lui sortirait des oreilles. Drago aimait remettre les gens à leur place, mais pas l'inverse. Et elle venait de lui faire comprendre que s'il n'aimait pas la romance, il n'y en aurait pas.
Ce n'était pas plus mal.
Ce fut sur une touche joyeuse d'une aussi formidable nuit - mais qu'il masquait d'un air froid et narquois- que Drago s'installa à la table des Serpentards et commença à manger. Il reçut une grand claque dans le dos quelques instants plus tard, alors qu'il avalait une tranche de bacon. Il dut tousser à maintes reprises pour ne pas s'étouffer.
- Mec ! s'exclama Blaise.
- J'ai failli crever, espèce de con.
- Je t'excuse.
Drago regarda Blaise, ne sachant que dire. Il l'excusait ?! Mais… bon, c'était Blaise, on ne pouvait pas le changer, et ce fut pour cela que Drago détourna son visage.
- Ah ; ça y est, tu as passé enfin une nuit orgasmique ! Tu vois, c'était ça, une surdose d'hormones, j'en étais sûr. Hier, Hermione et moi on passait un bon moment, mais par Salazar qu'elle criait fort ta poupée, ça a failli nous perturber… T'étais à combien de temps d'abstinence ? Deux semaines, non ? Toi t'es un mec de lit. Tu dois tout le temps le faire sinon t'es pas cool. C'est comme Hermione. Elle le fait au moins une fois par soir, je suis mort, mec. Cet aprèm, pour l'entrainement j'sais pas si je viendrais, elle me tue. Je suis à bout de forces.
- Je n'ai pas envie de vous imaginer alors arrête, gémit Drago.
- En tout cas, hier soir, on t'imaginait bien, toi ! Ce qu'elle hurlait ! C'était qui ?
- Angelina Kathlins.
Blaise hocha, et la chercha avidement du regard.
- En tout cas, ça t'a fait du bien. Purée, regarde, mec, comme elle te fixe… !
Drago scruta la salle puis la trouva. Elle lui offrit un sourire timide, contradictoire par rapport à l'adresse, à la dextérité et au manque de gêne qu'elle avait eus quelques instants plus tôt, avec lui, lorsqu'ils étaient seuls dans la chambre.
- Granger est comme ça, alors ? releva Drago, qui venait juste de capter ce que son ami lui avait rapporté.
- Ouais, du non-stop. J'en peux plus. Je crois que je vais faire exprès de me faire mal pour aller à l'infirmerie. Et tu sais pas le pire ! Sur le coup, je n'y ai pas cru ! lui confia Blaise, horrifié, en avalant d’un trait, un verre de thé fort.
- Quoi donc ?
- Je ne suis pas le seul. Elle a encore deux ou trois autres amants.
Drago lui fit des yeux ronds ; ce coup-ci, il avait bien écouté et il devait avouer qu'il était surpris. Blaise bailla lourdement et prit sa tête en coupe. Il semblait somnoler et sa voix parvint dans un souffle à son ami.
- Ah nan mais là, je vais crever.
- Et qui sont les autres ?
- Elle m'a dit que Nott c'est occasionnel, répondit-il, en l'observant de côté. C'est vraiment en mode SOS. Y a deux Serdaigles et… un Gryffon ? Non, personne de sa maison ne voudrait la toucher, j'imagine… Euh…un Poufsouffle, ouais, c'est ça ! Je crois même que c'est l'ex de Kathlins.
Au même moment, Granger s'asseyait à ses côtés, l'air amusé. Elle passa une main dans le fin duvet qui servait de cheveux à son amant, et les caressa, avant de lui donner une tape à l'arrière du crâne.
- Les rumeurs disent que le grand Zabini serait éreinté, siffla-t-elle en se servant une tasse de café.
- Et par quoi ? demanda-t-il aussitôt, en se redressant, aucunement fatigué.
- Oh, personne ne saurait. Mais on parle de… de quoi déjà ? Ah oui ! Alors, ça commençait ainsi ; déconcentration en cours, chute de notes, pique du nez en plein déjeuner, baisse de la libido, et donc du plaisir de sa partenaire qui selon les rumeurs, serait unique, manque des entrainements de Quidditch, courrier adressé à Rogue et à Pomfresh pour potion revitalisante…bref, la liste est longue et j'en passe.
Blaise se détourna pour qu'elle ne voie pas l’hébétude qui l'animait. Il croisa le regard agacé de Drago. Celui-ci s'apprêtait à lui lancer une réplique bien cinglante mais Blaise le coupa à temps.
- Et tu y crois ? s'enquit-il en se retournant vers Hermione.
- Pour ce qui est de la baisse de libido, oui. La déconcentration, je ne sais pas vraiment, je n'ai rien vu de tel. Tu as pourtant l'air concentré quand tu me donnes rendez-vous après les cours en métamorphose, ironisa-t-elle. Ah Blaise, tu me prends vraiment pour une idiote.
Il grinça des dents, sachant d'avance qu'il n'allait pas apprécier ce qui allait suivre, autrement dit, la remise en question de ses compétences.
- Tu n'arrives plus à suivre. Ce n'est pas grave.
Nott arriva quelques secondes après, le temps que Blaise comprenne.
- Mais, Hermione, je…
- Hermione, c'est ok pour ce soir, le coupa Nott en se penchant vers elle.
- Très bien.
Théodore amorça un geste pour l'embrasser mais Granger pivota sa tête et ses lèvres se posèrent sur sa joue.
- Pourquoi ? lui demanda-t-il aussitôt, passablement énervé.
- C'est déjà assez ennuyeux que je doive me contenter de toi, inutile que tout le monde le sache.
Si Nott ne voulut pas paraitre vexé, il avait lamentablement échoué et s'installa en bout de table, le regard furibond, alors que Drago souriait narquoisement.
- Tu m'as déjà remplacé ? soupira Blaise.
- Mais non… Ne t'en fais pas, juste le temps que tu reprennes un peu du poil de la bête. Les vacances arrivent, cool, tu vas passer ton temps au lit, et je serai ta charmante infirmière en uniforme sans sous-vêtements. Ah tiens…
Elle lut le message que la chouette venait de déposer devant elle. Blaise, curieux, se pencha par-dessus son épaule, et son estomac se noua.
« C'est ok pour Près-au-Lard. Ça te dirait qu'on essaye dans une cabine d'essayage ? J.F-F. »
- Mais non ? répéta froidement Blaise. T'as déjà un deuxième rendez-vous !
Elle haussa les épaules avec un sourire désabusé.
- Si tu savais ce qui attend ce pauvre Justin ! Tu ne dirais pas ça, répliqua-t-elle alors qu'elle envoyait d'un geste de la main, un baiser imaginaire au Poufsouffle concerné qui le lui rendit, tout heureux, mais légèrement étonné.
- Une nuit d'amour ? persifla Blaise dont les narines frétillaient alors qu'il adressait un regard assassin au jeune homme.
- Non, il va juste porter tous les livres que j'aurai achetés; et si, par malheur, je n'ai que lui sous la dent, eh bien, je m'en contenterai. Une cabine d'essayage…
- Mais tu ne peux pas aller à Près-au-Lard ! s'écria soudainement le métis, après quelques instants de silence.
- Tu es mon père ? le toisa sèchement Granger sans même lui adresser un coup d'œil.
Drago donna un coup de coude dans les côtes de Blaise. Quel con !
Blaise avait peur pour Granger. Peur parce qu'aujourd'hui, les mangemorts débarquaient à Près-au-Lard et allaient attaquer. Et l'idée qu'elle se retrouve dans la foule, n'était pas des plus alléchantes. Que ferait-elle ? De quel côté se rangerait-elle ? Sa surprise serait gâchée, il ne voulait pas que quiconque devine qu'elle virait au mal… Il voulait avoir la fierté de l'annoncer au Lord.
- Non, mais là j'ai envie de toi, répondit Blaise dans une tentative désespérée de sensualité. Et cette après-midi j'aurai encore envie, je crois bien, alors allons…
- Tu as entrainement de Quidditch cet après-midi.
- Elle connait mieux ton emploi du temps que tu ne le connais, fit remarquer Pansy en arrivant gracieusement. Remarque, c'est pratique.
Depuis quelques temps, elle avait le regard étrangement pétillant, mais Drago effaça rapidement cette pensée, alors qu'elle prenait place et claquait un baiser bruyant sur la joue d'Hermione. Drago faillit s'étouffer à cette marque d'amitié et elle le rassura d'un sourire.
- J'irai, lâche-moi maintenant, ordonna fermement Granger en se retirant de a poigne du métis.
- Très bien, lui concéda Blaise qui n'avait pas envie de s'attirer de soupçons.
De toute façon la lettre de Lucius Malefoy ne parlait pas de Granger, mais juste d'eux trois.
Pansy se servit généreusement des pancakes et Hermione, qui pourtant avait déjà déjeuné, l'imita.
- Ce que j'ai faim en ce moment ! Ça doit être l'activité physique, songea-t-elle à haute voix.
- Oui, tu ne grossis même pas, approuva Tracey pas loin.
Tracey, après s'être bien fait humilier plusieurs fois par Granger, avait décidé qu'il valait mieux s'en faire une alliée et elle fayotait à longueur de temps auprès de la Gryffondor, désormais.
Drago, agacé de tout cela, se leva.
- Drago…, fredonna Pansy en croisant ses yeux aciers. J'ai appris que tu sortais avec Angelina Kathlins… Vrai ?
- Comment le sais-tu ?
- Vous n'êtes pas discrets ! Déjà, beaucoup dans le château ont entendu votre torride nuit – à ces mots, Granger, Blaise et elle esquissèrent un sourire- et puis, vous vous teniez la main.
- Bah, on verra où on en sera dans une semaine…, soupira lourdement Drago avant de sortir de la salle, les mains dans les poches.

La descente en enfer d'Hermione GrangerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant