Le vide, le néant.
C'est ce que j'ai ressenti pour la première fois à l'âge de neuf ans quand j'ai appris la mort de ma mère. Un simple accident de voiture qui a chamboulé la vie de mon père ainsi que la mienne à tout jamais. Je l'ai ressenti pour la deuxième fois en cinquième. Je pense que le collège est la période dans laquelle nous sommes les plus stupides et égoïstes, mais j'avoue que c'est assez ridicule D avoir ressenti ce sentiment de vide uniquement parce que Corentin avait refusé de sortir avec moi en le disant haut et fort devant toutes mes copines. La troisième fois est sans hésiter mon harcèlement en troisième. Parce qu'il y a des petits détails qui marquent nos vies mais que ceci était loin d'être juste un détail. Ça a duré plus de cinq mois, sans que j'en parle à personne. Malgré ça, j'ai beaucoup de flashbacks. Leurs moqueries, leurs coups, moi me faisant vomir tous les matins pour ne plus aller en cours ou encore mes bras en sang. La dernière fois que j'ai éprouvé ce vide immense, c'était l'année dernière en apprenant l'existence d'Eric. Tous mes amis connaissent ce prénom, tout mon lycée le connaît et pourtant ils sont loin de se douter qui est ce jeune homme qui hante mes pensées et me procure une telle absence à l'intérieur . Le trou qui s'est creusé dans ma poitrine quand j'ai découvert Eric et la destruction qu'il a engendré en moi étaient tel que je pensais que c'était fini. Je pensais cela parce que je ne te connaissais pas. L'idée que j'avais en tête ne me permettait pas de rencontrer de nouvelles personnes après son exécution, parce qu'il était impossible pour moi d'endurer pire que ce que j'avais connu depuis Eric. Pourtant t'es arrivé, et t'as tout chamboulé.
