Chapitre 2 (pdv Conrad)

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-Tu ne sortiras pas de cette maison ! 

Sous prétexte qu'il était ''un grand chef d'entreprise '', comme il le disait si souvent à qui veut bien l'entendre, mon père n'avait aucune limite et se croyait tout permis, même de me donner des ordres aussi cons que ceux qu'il donne à ses larbins d'employés, mais à moi, contrairement à eux, personne ne me donne d'ordres pas même lui, mon père! Malheureusement  pour lui, il n'a toujours pas l'air de l'avoir compris, depuis le temps...

-C'est ce qu'on verra... rétorquai-je

-Conrad, je te défends de passer cette porte, surenchérit-il, comme s'il allait avoir le dernier mot, il me connait toujours aussi mal...

C'est ce moment que je choisis pour lâcher un rire à la fois moqueur et provocateur, je savais que ça l'énervait plus que tout, quand une personne ne le respectait pas malgré ''son statut'', il ne l'avait jamais supporté, mais moi, c'est lui que je ne supportais pas alors je m'en foutais, ça me plaisait de lui sourire comme ça, sous son nez, c'est con, mais j'avais l'impression d'avoir le dessus, d'être supérieur, puis à part lui-même, il ne respecte pas grand-chose alors je ne vois pas pourquoi, moi, je devrais le respecter !! Maman venait d'arriver dans le pièce, un livre à la main, elle s'installa sur l'un de nos nombreux canapés en cuir et ouvrit son livre pour démarrer sa lecture mais c'est sans compter sur mon père qui prit la parole pour me dire, ''Pff, tu es aussi imprévisible et irrespectueux que ta soeur l'était...''

-Charles, s'il te plait... intervient ma mère.

-Ne parle pas d'elle !! je lui lance en serrant des poings, non mais je rêve, de quel droit il se permet de parler d'elle comme ça ??

Il n'avait jamais été un bon père ni un bon mari, il passait ses journées à l'entreprise et dès qu'il rentrait, il ne parlait que de lui, lui, lui, et nous on devait l'écouter et la fermer même si ce qu'il disait ne nous intéressait pas, on devait faire  au moins faire semblant d'être captivés... Dès que quelqu'un s'affrontait à lui, dans cette maison, comme le faisait Evy avant, du temps où elle était encore en vie, avec nous, il lui sortait ses bons vieux discours d'homme respectable qui entretenait sa famille, que je me rappelle si bien, comme ''C'est moi qui remmène l'argent, dans cette maison, pas toi, alors je te paye de la bouffe et un toit pour dormir, estimes toi heureuse, que ton père soit un homme riche, que demandait de plus, Evy ?'',ou encore, ''Tu devrais me respecter Evy, ce n'est pas quand je t'aurais foutue à la porte, qu'il faudra venir pleurer et me supplier à genoux pour t'entretenir, compris?''. Il osait lui demander ce qu'il nous manquait venant de lui, papa de l'amour, de l'amour, bordel, le fric, le fric toujours le fric comme s'il ne suffisait que de cela pour être heureux, nous on en avait rien à foutre de son argent, je suis sûr que c'est à cause de tout ça, de lui que ma petite soeur est devenue comme elle était, alors il n'a pas le droit de parler d'elle, et encore moins si c'est pour en dire du mal....

-Que je ne parle pas d'elle ? Sinon quoi, mon garçon, hein ?? Que vas-tu faire ? Te rebeller comme elle le faisait ? Partir, faire le mal-aimé dehors, pendant la nuit, et boum avoir un accident ??

-Charles, comment peux-tu dire cela ? demande ma mère, d'un air triste et choqué.

Je voyais bien que maman se mettrait à pleurer d'une seconde à l'autre mais je ne pouvais pas m'en empêcher...

-Pourquoi, tu demandes pourquoi, maman ?? Je vais te le dire moi pourquoi, parce qu'il préfère son fric et la pouffe qui lui serre de secrétaire à sa famille, à toi sa femme, à Evy et moi, ces enfants, voilà pourquoi !! Toi, dis-je en le montrant du doigt, tu as bien de la chance d'être celui qui me sert de géniteur et qu'il y'ait maman dans la même pièce que nous, sinon je t'aurais bien collé mon poing à la figure, crois moi !! Si Evy est partie ce soir-là, c'est bien la preuve que tu n'as toujours pensé qu'à ta gueule ou à ton entreprise de merde ! Si tu avais été plus souvent à la maison, au lieu de passer ton temps avec tes dossiers et tes employés, elle ne serait sans doute pas morte, alors ferme la !!!!

Ma mère  s'était mise à pleurer, comme je l'avais prédit, mon père était, à en voir sa tête, sur le point d'exploser, mais je n'en avais rien à foutre, je n'avais dit que la foutue vérité, telle qu'elle était !! Je me suis dirigée vers la porte, ma mère me demandait de rester, en sanglotant, et mon père quand j'ai ouvert la porte a dit ''C'est ça, sort de chez moi, p'tit con !'' (Ca devait être de famille !!), j'ai alors pensé, ne t'inquiètes pas, bientôt je serai parti de chez toi, et je ne verrai plus ta sale gueule...!

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Voilà pour ce deuxième chapitre, très différent du deuxième, Conrad est beaucoup plus sec et violent !! N'hésitez pas à dire ce que vous en pensez !! 

Bisous, 

Tarteaumelon

Notre amour (im)mortelWhere stories live. Discover now