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Et tu vois dans la rue devant tout ce monde, elle m'a poussé. Une fois, deux fois, trois fois. Puis elle m'a craché à la gueule en m'hurlant dessus.
Le motif ? Apparemment j'la trompais, apparemment.
Ça servait à rien que j'lui dise que je n'aimais qu'elle, que je n'voyais qu'elle, que mon putain de p'tit cœur il palpitait qu'en sa présence. Ça servait à rien parce qu'elle entendait rien. Mais bon moi j'étais quand même amoureux tu vois, alors ses crises de jalousies, parfois un peu violentes j'les supportais sans problème. Elle m'insultait de tous les noms, de tous les mots, elle balançait des objets par ci par là à la maison, et ça pouvait arriver qu'un éclat de verre explosé au sol m'érafle la joue. Mais bon, j'le répète. J'étais amoureux. Fou amoureux. Et quand on est amoureux, on en accepte et on en tolère parfois d'ces choses. On pardonne aussi, trop souvent c'qui d'vrait pas être pardonné.
Mais là dans la rue ? Devant des passants ? Devant un public ? C'était un peu trop humiliant. J'entendais déjà les rires de quelques spectateurs de la scène.
Bah oui depuis quand dans les conceptions de notre putain de belle société ; un homme un vrai peut-il se faire battre par sa femme ? On peut même pas le concevoir, c'est ridicule non ?
En plus elle devait faire quoi... Deux fois moins ma taille et mon poids ? Mais à c'moment c'est quand même moi qui subissait les coups. C'est à en mourir de rire, pas vrai ? Bref donc ; je divague pardon. Un moment elle a presque déchiré mon t-shirt et était à la limite de m'arracher les cheveux.
Et là, j'sais pas, j'ai pas pu m'contenir, c'était trop. J'ai pété les plombs. Alors j'ai aussi commencé à l'insulter, à la frapper et à lui tirer les ch'veux. J'lui ai crié d'arrêter. Mais elle voulait pas s'calmer, et à c'moment-là moi non plus.
Puis y a ce gars, qu'observait la scène depuis un moment, au début j'l'ai entendu, c'connard. Il riait quand c'est elle qui au début avait le "dessus". Et il a finalement décidé d'intervenir quand la situation s'est "inversée" disons. Il m'a pété l'nez et foutu à terre, m'disant que j'devais avoir honte de frapper une femme. Que j'méritais pas mes couilles.
C'est vrai ça, j'me faisais agresser et personne ne m'a aidé, même si tout l'monde observait. Quelle honte je devrais avoir pour m'être défendu une seule fois. J'suis vraiment qu'un putain de déchet n'est-ce pas ?
