The Monarque : Douleur à l'âme (Tome 4,5)

Chapitre 1: Lyndsey

La nuit était belle. Il n'y avait aucun signe d'orage à l'horizon. C'était une soirée paisible. Rien n'énonçait un quelconque danger. Et pourtant, il y en avait bien un.

Plus dangereux que les voleurs et plus vicieux que les agresseurs. Il restait caché dans l'ombre, invisible aux regards naïfs des êtres humains.

Le chasseur n'émit aucun bruit lorsqu'il se décolla du mur pour aller à la rencontre de sa proie. C'était une jolie femme. Elle avait clairement bu plusieurs verres, mais le chasseur n'en avait rien à faire. C'était une proie facile. Il ne ressentait aucun besoin de perdre son temps à chasser des cibles plus complexes.

La femme n'eut pas le temps de pousser un cri qu'il avait déjà recouvert sa bouche de sa main et lui chuchotai à l'oreille d'une voix enchanteresse :

- Ne crie pas, n'essaie pas de t'enfuir. Ça ne prendra que quelques secondes.

Deux secondes s'étaient à peine écoulées, et pourtant, le chasseur avait déjà planté ses crocs dans le cou gracile de sa victime.

Le sang avait un goût âpre, l'alcool ayant gâché le mélange sanguin. Pour lui, ça ne faisait aucune différence.

Il n'était pas un vampire comme les autres. Il n'avait pas besoin de s'abreuver aux humains. Il pouvait très bien vivre sans boire du sang. Cela prendrait des dizaines d'années avant qu'il ne commence à s'assécher.

Il sentait la brûlure caractéristique de la faim le tenailler. Il n'en aurait jamais assez. Il aspira encore et encore, même lorsqu'il entendit le pouls de la jeune femme ralentir jusqu'à devenir un souvenir.

Elle était morte, mais il ne la lâchait toujours pas. Même si le cœur avait cessé de battre, il y restait toujours un peu de sang. Il n'en laissait jamais dans le corps de ses victimes. Le gaspillage ne faisait pas partie de ses principes.

Lorsqu'il eut terminé, c'est avec une douceur étonnante qu'il allongea le cadavre de sa proie, lui replaçant une mèche de cheveux derrière son oreille. Il pencha la tête vers la sienne, appuyant son front au sien.

- Je suis désolé, dit-il dans un murmure.

C'était plus fort que lui désormais. Il n'arrivait plus à s'arrêter. Il avait goûté au sang humain à nouveau et ça lui avait fait revivre des sensations qu'il pensait avoir oublié et enfoui au plus profond de lui-même depuis de très longues années.

Il avait un contrôle extrême sur ses pulsions. Ce n'était pas ça le problème.

Il n'avait pas envie de s'arrêter, tout simplement. Plonger ses canines dans le cou de ses victimes lui faisait oublier le monde autour. Les bruits, ses pensées et même ses émotions se taisaient pour laisser place à un silence total.

Il avait appris à adorer ce silence. Il s'y perdait dès qu'il le pouvait. C'était la seule manière qu'il avait trouvé pour survivre.

De cette manière, il oubliait.

Il les oubliait tous.

Et il l'oubliait elle.

Surtout, elle.

***

Lyndsey

Tout était si paisible. J'observai au loin le soleil se lever à l'horizon. J'avais toujours adoré regarder le retour de la lumière le matin. C'était toujours un moment qui m'avait rendu sereine.