Hakim - Chapitre 2

Start from the beginning
                                    

- Si elle ne me dit pas oui, je la dégomme de toute façon. C'est une femme morte. -Rire-

Après avoir déposé ma mère et ma sœur chez elles, je me décide enfin à aller lui proposer de devenir ma femme.

Je monte les escaliers deux par deux, de très bonne humeur. Ça me rend enthousiaste de pouvoir la rendre heureuse, la voir sourire. Savoir qu'elle m'aime, c'est tout ce qui compte.

Je sors l'écrin, l'ouvre et toque à sa porte. Elle n'ouvre pas, alors je toque à nouveau. Mais c'est comme s'il n'y avait personne, elle doit être dehors.

Je compose son numéro et tente de l'appeler, en vain. J'entend une sonnerie qui m'est familière derrière la porte de chez elle, soit elle est chez elle, soit elle a oublié son téléphone chez elle. Je descend récupérer les clefs de chez elle dans ma voiture et remonte pour entrer.

Je l'aperçois dans son canapé, dans la même position que quelques jours plutôt, comme si elle n'avait pas bougé.

- Tu vas pas me dire que ça va cette fois Nihed, qu'est ce que t'as ?

Aucune réponse de sa part, elle seulement fixe la télé sans même me regarder.

- Nihed s'te plaît parles-moi, pourquoi t'es déprimée comme ça ?

Je m'approche d'elle avec l'intention de poser ma main sur elle, mais elle sursaute et s'éloigne de moi, pour pas que je la touche.

Nihed - Je vais bien...Je...Je...vais bien.

C'est pas normal, une personne qui va bien ne réagit pas comme ça. Ça me tue de la voir comme ça putain.

- Viens dans mes bras alors.

Elle me regarde avec plein de larmes, mais ne réagit pas.

- Viens dans les bras Nihed !

Nihed - Non, je suis malade bébé, je veux pas te contaminer.

Je m'approche d'elle et la prend de force dans mes bras. Elle devient d'un coup hystérique, mais finit par arrêter de faire la folle.

- Parles-moi Nihed, je veux pas d'une femme qui me cache des choses.

Nihed - Je t'aime trop Hakim.

- Arrêtes bébé.

Nihed - T'es l'homme de ma vie, je t'aime plus que tout et pour rien au monde je voudrais te causer du tort.

- Oh Nihed qu'est ce tu me racontes ?

Nihed- Écoutes-moi, s'il te plaît. Je veux que tu saches que t'es le seul homme que j'ai aimé et tu sera à jamais le seul. Et je sais que tu m'aimes même si tu ne me le dis pas trop souvent.

- -Rire- Tu conclus que je t'aime, mais est-ce que t'en es vraiment sûre ?

Nihed - Oui j'en suis sûre -petit rire- Et puis même si ce n'est pas le cas, tant que je perçois de l'amour de ta part, ça me suffit.

- Je t'aime Nihed, je rigole avec toi.

Je la lâche un peu et elle se remet à pleurer. Une malade cette femme, je ne comprend pas pourquoi elle se met dans tous ses états.

Nihed - Ne fais pas attention, je... Je suis encore un peu fatiguée. -pleurs-

Je m'allonge à côté d'elle et la prend dans mes bras, pour l'aider à s'endormir. C'est décidément pas aujourd'hui que je vais lui faire ma demande, mieux vaut attendre qu'elle se remette de tous ses problèmes.

Nihed - Hakim ?

- Ouais ?

Nihed - Je t'aime w'Allah, m'en veux pas.

- Pourquoi je t'en voudrais ? Parce-que t'es pas trop bien en c'moment ? T'inquiètes c'est pas grave, je t'aime aussi.

Elle dépose un petit baiser sur mon pec et s'endort en pleurant, telle une enfant. J'ai jamais autant eu besoin de lui montrer que je l'aime, c'est pas croyable. On croirait que je suis avec une petite fille de cinq ans, qui a toujours besoin d'être consolée.

Comme à mon habitude, je sors et la laisse dormir dans son canapé, avec l'intention de revenir la voir le lendemain.
Mais mes plans on été changés, parce-que Karim, un pote à moi avait besoin d'aide. Quand je suis en galère il est toujours prêt à m'aider, alors je me voyais mal lui dire non.

Karim - Salam Hakim, bien ?

- Tranquille et toi ?

Karim - Bien, ça te pose problème de m'accompagner dans le sud chercher une voiture ? J'aurais besoin de quelqu'un pour revenir avec l'autre voiture et y'a que sur toi que je peux compter.

- Ouais pas de problème Karim, je monte vite fait me changer.

On revient au quartier vers vingt-deux heures seulement, j'avais encore le temps de lui faire ma demande.

- C'est qui qui t'a acheté les roses ?

Mama - Une copine à moi est venue me rendre visite, elles sont magnifiques, n'est ce pas ?

- Ouais, je peux te les prendre, je t'en rachète demain.

Mama - Ah non Hakim c'est un cadeau.

- Mama c'est le moment, j'ai envie de lui demander maintenant et pas un autre jour, j'ai envie de lui donner des fleurs, mais le fleuriste est fermé.

Mama - La honte, vas-y prends, tant pis pour toi.

Je prend le bouquet, tout fier et la boîte avec la bague. C'est maintenant ou jamais, je vais lui demander et sa réponse sera oui, c'est certain.

Je sonne, mais comme d'habitude, elle n'ouvre pas. Alors comme d'habitude je rentre avec les clefs, mais ce que je vois, ce n'est pas ce que j'espérais voir.

Son corps tout maigre étendu par terre. Rien ne peut me raisonner là, plus rien ne pourra jamais me résonner.

Poupée est abiméeWhere stories live. Discover now