| CHAPITRE 15 🕔

Depuis le début
                                    

Malgré la distance qui me séparait du balcon où il se trouvait actuellement, je parvenais assez aisément à entendre des bribes de la conversation qu'il entretenait avec son interlocuteur.

Une phrase finit par retenir mon attention.

? - Aucune idée, t'sais pas s'il est sortit là ?

Il avait une voix rauque qui s'alliait parfaitement à son imposante carrure ébène.

? - Donc j'la bute comme c'tait prévu ?

Alors que je commençais à réciter la shâhada les yeux rivés sur la table basse, ceux-ci dévient sur l'ombre de mon chat qui se dandinait paisiblement jusqu'à la fenêtre du balcon sans faire attention à mes chuchotements menaçant.

L'homme se retourne un moment et me toise, sûrement en se demandant à qui je parle.

? - J't'ai dit que j'voulais pas t'entendre t'es sourde ?

- J'parle à mon chat ça va

Il se retourne après m'avoir furtivement dévisagé comme on le ferait pour une folle.

En réalité, j'avais peur que sur un moment d'impulsion, il attrape ma grosse boule de poils et la jette par dessus bord.

C'est alors que me vint un éclair de génie.

Profitant d'un moment d'inatention de sa part, je me lève en douceur dans le but de m'approcher de la fenêtre du balcon.

C'est vrai, et si c'était moi qui finissais par le pousser par dessus le balcon ?

Alors que je pensais pouvoir m'en sortir sans me faire prendre, le voilà qui raccroche et s'apprête à se retourner, quand je le devance et cours fermer la fenêtre.

A ce moment là, tout se joue en moins d'une fraction de seconde : il court à toute vitesse et frappe avec rage dans la vitre que je venais de fermer, ce qui me fait reculer, complètement apeurée .

Je me relève sans perdre de temps après avoir trébuché sur un oreiller qui traînait là, et attrape mon sac en pleine course.

Malgré la paroi de verre qui nous séparait, j'entendais sans difficultés toutes les obscénités qu'il me hurlait.

C'est alors que je me met dos à lui pour ouvrir, quand une balle vient se loger non loin du judas de la porte.

Je regarde le trou qui se trouvait à moins de dix centimètres de mon visage, et ouvre la porte d'un geste maladroit pour quitter mon appartement.

N'ayant aucune envie d'attendre l'ascenseur, je finis par descendre les escaliers en courant.

Je me demande d'ailleurs comment j'ai fait pour ne pas tomber.

Une fois sortie, je cours jusque ma voiture et l'ouvre avant de démarrer en trombe vers je ne sais où.

Je finis par me garer près d'un petit Casino.

Je n'avais absolument aucune idée de qui appeler dans cette situation, alors j'ai composé machinalement le numéro de la seule personne qui, je le savais, allait pouvoir me venir en aide : Saad .

La Rose du Mal [ 2 ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant