Ecran

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Ils se collent aux écrans,

Aux vitrines de passage ;

S'étonnent en enfants,

Matriciels, hors d'âge.

Les connexions placentaires

Coulent entre leurs doigts,

Agiles et parcellaires.

La membrane colorée,

Visqueuse et profuse,

Attire et diffuse

A travers leurs cornée,

L'hymne à l'amnios

Des ubiquistes de l'OS.

Les gouttes de pluie,

Etrangères et jumelles

Dans la chute parallèle,

Réfractent l'oubli

De nos ruisseaux aveugles.

Elles n'ont qu'un fanal.

Elles forment la houle

Indistincte et totale,

Portant la foule,

Du troupeau qui meugle.

Noyés, les sentiers du doute,

Sous les belles autoroutes,

De la navigation tranquille.

Baissé, ton regard brille

Non plus, levé, pensif,

Mais parce qu'il reflète

Cette lumière complète

Du fenêtrage portatif.

Ils se miroitent.

Narcisses ou pies ?

Sont-ils des images d'automne tournoyant aux flux des réseaux ?

Laissant l'homme fantomatique, arbre mort au pied de l'eau.


les hommes meurent libres et égauxWhere stories live. Discover now