Chapitre 4

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Un dessin sous la pluie...

Chapitre 4

                C’est le début d’une nouvelle journée. Hier, Martin a été obligé de rester à l’école pour compenser ses absences de la matinée. C’était horriblement pénible. Il en avait eu tellement marre qu’il s’était endormi pendant le cours de mathématiques. Heureusement pour lui, son professeur ne s’était rendu compte de rien. Le réveil à donc été très désagréable pour Martin ce matin. Alors qu’il se préparait, le téléphone sonna. La femme de maison, Marie-Agnès, décrocha. A peine deux minutes plus tard, elle appelait Martin. C’est en soupirant qu’il la rejoignit. Elle lui tendu le téléphone un air triste sur le visage. Cet air signifiait une seule chose : son père était de l’autre côté du téléphone…

-  Allô ?

-  Martin ? Aujourd’hui, j’aimerai que tu ailles en cours avec Gilles.

-  Pourquoi ?

-  J’ai reçu hier soir des menaces. Donc j’aimerai que tu ailles à l’école en voiture. Je me sentirai mieux si je te savais en sécurité. Tu veux bien faire ça pour moi ?

De nombreuses pensées se bousculaient dans l’esprit de Martin. C’était la première fois que son père agissait comme ça. Il avait un ton tellement superficiel que c’était difficile à croire. Martin ne savait pas ce qu’il se passait, mais il n’aimait pas qu’on se serve de lui. Aussi, il décida d’être franc avec son père et de lui rentrer dedans afin de découvrir la vérité.

- Non.

De l’autre coté du fil, Martin senti l’énervement de son père face à cette réponse. Sans lui laisser le temps de contester, Martin enchaina :

-  Je ne suis pas aussi stupide que vous le pensez père. Vous ne m’avez jamais parlé comme cela même après la mort de mère. Je ne me laisserai pas marcher dessus une nouvelle fois. Maintenant si vous voulez bien m’excuser, je dois aller en cours. Il serait triste que j’arrive en retard, vous n’êtes pas d’accord ?

- MART…

Le jeune garçon avait raccroché. Il savait que les conséquences qui allaient suivre cet acte seraient grandes, mais il ne le regrettait pas pour autant. Avec un peu de chance, il réussirait à obtenir ce qu’il veut. La vérité.

Sur le point d’exploser à cause de ce coup de fil, il prit son sac et partit avant que quelqu’un puisse lui dire quoique ce soit. Il était déjà loin sur son vélo lorsque les domestiques de la maison revinrent à leurs esprits. Son père devait bouillir dans son bureau. “Tant mieux !“ pensa Martin tandis qu’un sourire se dessinait sur ses lèvres. Pour une fois, alors qu’il se dirigeait vers son école, il était heureux.

                                                                                *

Sa journée ne fut, elle, pas si passionnante que ça. Les gens, toujours les même, restaient là à discuter des cours alors qu’ils étaient finis. Martin ne considérait pas que ces personnes puissent être ses amis. Elles étaient bien trop superficielles. Dès que Martin se risquaient à contester le régime actuel du pays lors d’un débat de politique entre les élèves, ou qu’il exprimait ses pensées sur les secrets supposés de l’Etat, il devenait instantanément l’étudiant le plus ignoré de toute l’école. Donc Martin ne parlait plus. Il ne voyait plus l’intérêt. Les mots n’atteignaient pas les machines que l’Etat est en train de fabriquer.

Un dessin sous la pluie...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant