Chapitre 3

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En reprenant connaissance, je ne vis d'abord rien. J'entendais simplement un bruit lointain, très lointain, un bruit de voiture, mais tout d'abord, un bruit de moteur. J'essayai d'ouvrir mes yeux, sans succès. J'aurais voulus y parvenir mais, c'était comme si mon cerveau ne répondait plus, comme si il avait été déconnecté, de n'importe quelle manière, cela importait peu, il avait été débranché. Petit à petit mes cellules nerveuses semblaient enfin se reconnecter, et j'arrivais désormais à bouger le bout de mes doigts de pied et également, certains de mes doigts. En plus du ronronnement du moteur, j'entendais les injures qu'un homme, a en juger sa voix bourrue,  lançait:

-Putain ca fais depuis Gloversville qui vous me ralentissez !

J'entrouvris mes yeux, puis les refermai aussitôt, éblouie, aveugler, par un énorme jet de lumière qui semblait se jeter sur moi. Je ne les rouvris que quelques secondes plus tard, plus lentement, plus sûrement cette fois, et, alors que je tentais de m'habituer a cet éclair de luminosité qui me donnait l'impression de me brûler la rétine, l'homme cria encore:

- Putain ! Je suis pressé moi !

En réalité, cet éclairage puissant qui paraissait m'attaquer la vue des que j'oser ouvrir mes paupières, venait d'une voiture qui roulait tranquillement devant celle où je me trouvais. C'était certainement après celle-là, que le garçon qui conduisait s'énervait. Je tournai lentement la tête, submerger par un frisson violent de douleurs qui me traversa tout le long du dos. Je laissai s'échapper un petit gémissement, et le garçon tourna instinctivement la tête vers moi:

-Réveillée ?

Je fronçais les sourcils, et j'aperçut son visage pour la première fois. Il avait des cheveux châtains, légèrement ondulés, qu'il s'efforçait de rejeter en arrière. Il avait une bouche charnue, mais pas trop, et un nez court et mince. Son air sur de lui m'agaçais légèrement, mais il rejetait une sorte de mystère, qui donnait envie de creuser, et d'apprendre à le connaître.

-Je, je crois... répondais-je doucement.

Il souris, et me yeux bloquèrent sur les fossettes qui venaient de se creuser sur ses joues. Des fossettes qui le rendaient, encore plus mignon que ce qu'il était déjà.

Le garçon se pencha pour récupérer quelque chose dans la portière. Il me tendit une bouteille d'eau, qui devait se trouver là depuis un petit bout de temps. J'hésitai à refuser, mais mes lèvres sèches m'ont forcé à l'accepter. Je bus quelques gorgées, et, d'un coup, mon corps retrouva un peu de force, le minimum pour faire pivoter mon corps vers lui.

-Où sont.. les autres ?

Il tourna le regard vers moi, et me désigna la banquette arrière. Dans un élancements de douleur, je parvint à m'incliner assez pour apercevoir Archie, allongé sur le siège derrière celui du jeune garçon, la bouche entre-ouverte et ses cheveux mouillés de sueur, cachant pratiquement tout son visage. Il était endormi, profondément, il semblait absent, avec son visage fermé et son air froid. Il avait été soigneusement recouvert avec une couverture en laine, beige clair, et je remarquai qu'on lui avait retiré sa veste ainsi que ses chaussures.

-Mon frère va s'en sortir, c'est un dure à cuire.

Je me retournai vers l'homme, dès qu'il eut finit sa phrase. Jusqu'à présent, je n'avais pas fait attention à leur ressemblance, qui était plutôt flagrante. Au même moment, je me rappelai que moi, j'avais une sœur. J'ai une sœur. Précipitamment, en ignorant la douleur, je pivotais complètement de sorte à pouvoir voir le siège derrière moi, après avoir retiré ma ceinture de sécurité,  et mon estomac se noua quand je ne l'aperçus pas.

-Où est Hanna ? Criai-je en lançant un regard noir de colère et de terreur au garçon.

-Tu parles de la petite ?

J'acquiesçai, me laissant retomber sur mon siège. Le garçon se mordit nerveusement la lèvre, puis se gara sur le côté.

-Ta sœur ne pouvait pas venir avec nous, c'est beaucoup trop dangereux pour elle.

-Ma question, c'est où elle est, j'en ai rien à faire qu'elle ne pouvait pas venir.

L'homme coupât le contact.

-Elle est en sécurité, elle va bien. J'ai envoyé mon meilleur ami la conduire chez sa tante, tu ne dois pas t'en faire

-Mais elle est blessée ! La dernière fois que je l'ai vu, elle était inconsciente ! Tu comprends ce que je te dis ?

L'homme souffla nerveusement, et sorti de la voiture. J'ouvris tant bien que mal ma portière, et essayai de sortir de cette vieille bagnole, sans penser à l'énorme vague de souffrance qui me traversait le corps, et à l'incessant crie aiguë qui me transperçait le crâne. Je regardais ensuite autour de moi, et j'arrivais à distinguer un grand portail, au milieu des arbres, malgré que j'avais l'énorme impression que tout ce qui se trouver autour de moi tourné. Une nausée me remonta de l'estomac, et j'eus à peine le temps de me pencher, que mon corps rejetait  déjà tout ce que j'avais avalé la veille.

Une voiture s'engagea dans l'allée, et se gara à quelques centimètres derrière celle du jeune homme, ce qui me rappelai que je ne connaissais toujours pas son prénom.

Un garçon sortit de la Toyota, un blond, cheveux mi-long, et s'avança vers nous, dans une démarche sereine et assurée. Arrivé à notre hauteur, il se présenta:

-Salut, je m'appelle Jimmy. Donc c'est toi Aliyah ?

Je fronçai les sourcils. Pourquoi donc toutes ces personnes me connaissent-elles ?

-En personne.

-Ta soeur n'a pas stoppé de me saouler, elle s'arrête jamais de causer, la p'tite ?

Sans réfléchir, je m'élançais vers la voiture de Jimmy, et arrachai la portière. Ma tête tourna un instant, et ma vue se brouilla quelques secondes. Quand je retrouvai mes sens, je vis Hanna, allongée sur le dos, endormi sur la vieille banquette. Elle aussi avait été couverte par une couverture de laine, bleu cette fois. En voyant qu'elle respirait, mon souffle redevint normal, et les battements de mon coeur, terminèrent leur courses et ralentirent. Je fermai la portière, et retournai auprès des garçons.

-Voila, dernière ce portail se trouve ta nouvelle vie, déclara Jimmy, Royan se fera une joie de te présenter à tout le monde.

Royan. Il s'appelait Royan. Son prénom tourna quelques secondes dans ma tête.

-Je l'emmène à l'intérieur, tu t'occupes de conduire les voitures au garage et de mettre la petite dans une chambre ?

Jimmy acquiesça.

-On me colle toujours le sal boulot, ronchonna Jimmy en s'éloignant.

-Quel idiot, rigola Royan en poussant une des portes du grand portail, tu viens ?

Je me contentai de sourire en regardant autour de moi. A travers le portail, j'arrivais à apercevoir un énorme bâtiment, semblable à un château. Un sentier de pierre reliait notre position jusqu'à l'entrée de ce somptueux édifice.

Un pas en avant, puis deux, puis trois et me voilà emportée vers cet énorme tas de pierre qui formait, le plus prestigieux des manoirs que j'avais pu apercevoir jusque là.

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 15, 2018 ⏰

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