Chapitre IV : Le dîner royal

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Constance se signa devant l'autel, embrassa entre ses doigts son chapelet portant une croix dorée et se dirigea vers la sortie de la petite chapelle.

Ayant achevé sa prière matinale, la jeune femme parcourut les couloirs du château afin de retourner à sa chambre pour se préparer. La reine l'avait faite appelée dans la grande salle dans la matinée et Constance devait s'habiller correctement.

La princesse se demandait ce que la souveraine pourrait bien avoir à lui dire. Elle espérait qu'elle se soit rendue compte que ça n'allait jamais pouvoir marcher entre son fils et elle. En effet, dire que cela ne marcherait pas était sans aucun doute la façon la plus euphémique de décrire la situation. Henry était l'homme le plus abjecte et grossier qui soit. Il n'avait tout bonnement aucune limite et il prenait visiblement un malin plaisir à agir de façon extrêmement vulgaire.

Constance en était sûre : elle devait absolument éviter le plus possible de fréquenter cet odieux personnage. Sinon, elle allait devenir folle.

Perdue dans ses pensées, elle n'avait pas entendu que deux jeunes femmes parlaient justement du dauphin au croisement des couloirs, dans l'aile Est du château. Elle s'arrêta et se cacha derrière un mur afin de pouvoir entendre ce qui se disait.

– Je n'ai pas arrêté de tourner dans mon lit toute la nuit à cause de cela ! J'ai bien cru que cela ne s'arrêterait jamais.

– Je les ai entendus, moi aussi. Tu imagines comment ce serait, d'être à la place de la comtesse ? Tous les soirs, avoir Henry rien que pour moi...je suis sûre qu'elle passe les nuits les plus torrides de sa vie !

  – Vu les cris que la moitié du château a pu entendre jusqu'au crépuscule, il n'y a plus aucun doute sur les compétences du dauphin dans ce domaine !

Les deux jeunes filles rigolèrent ensemble avant de tourner les talons en se racontant les derniers ragots de la Cour.

Constance soupira. Henry était définitivement la personne la plus ridicule que le monde ait connu. Cette espèce de figure d'arrogance ne pouvait pas se retenir de se donner en spectacle ! Puis comme si cela ne suffisait pas à discréditer cette stupide prétendue union qui allait naître dans un futur bien proche, il ne pouvait pas non plus s'empêcher d'exhiber ses prouesses...sexuelles.

Avec toutes ces spéculations, Constance ne s'était pas rendu compte qu'elle avait atteint sa chambre d'un pas déterminé. Elle entra dans ses appartements, lasse des rumeurs à propos de son fiancé qu'elle venait à peine de rencontrer.

  – Oh, Constance, vous m'avez fait peur ! s'exclama Adélaïde alors que la princesse se dirigeait vers sa coiffeuse.

Elle haussa un sourcil, puis remarqua immédiatement l'accoutrement de sa suivante.

– Qu'arrive-t-il à toi, Adélaïde? Nous sommes en juin, tu sais ?

Curieusement, la jeune fille portait une robe bleue et verte certes très élégante mais comportant un col qui remontait jusqu'à la naissance de son cou. Chose qui n'était pas du tout adapté aux conditions extérieures.

– J...je...je le sais ! C'est juste que...mes appartements sont situés dans la partie la plus froide du château, voyez-vous ? débita à toute vitesse la dame de compagnie, visiblement mal à l'aise.

Constance regarda longuement la jeune femme, puis se contenta d'hausser les épaules. Elle avait d'autres choses en tête à ce moment-là.

Quelques dizaines de minutes plus tard, la jeune princesse ressortit de ses appartements toute pimpante, habillée d'une robe pourpre s'alliant parfaitement avec les reflets de ses iris, accompagnée d'une myriade de bijoux comme de jolies perles de la Mer du Nord. Elle portait aussi son fidèle anneau habsbourgeois qu'elle ne retirait qu'à de très rares occasions, tout ceci pour rejoindre la reine. Celle-ci avait pris soin d'envoyer deux gardes escorter Constance partout où elle se rendrait afin de garantir la sécurité de l'invitée d'honneur.

200 jours pour s'aimer [SOUS CONTRAT D'ÉDITION HLAB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant