Prologue

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Cette nuit là, alors que je dormais à point fermer, plongée dans un rêve sans limite, quelque chose d'incessant me força à me réveiller. Je mis quelques secondes à comprendre que ces bruits sourds et réguliers, provenaient de la porte d'entrée de mon petit appartement. À contre coeur, je me levai, pour ensuite glisser mes pieds au chaud, dans mes chaussons d'une douceur incroyable. D'un pas méfiant j'avançai lentement, essayant tant bien que mal de m'habituer à l'obscurité de la pièce. Je pouvais discerner les contours de chaque meuble, mais la noirceur dans les coins me permettaient pas de les voir. Je m'imaginais que quelqu'un y sois caché, comme dans les films policier, attendant que j'ai le dos tourné pour pouvoir me planter un poignard dans le dos. Cette pensée me fit frissonner d'épouvante. L'horloge mural affichait deux heures du matin. Je posai ma main sur la poignée, et regarda à travers le judas de la porte, pour tenter d'apercevoir qui pouvait bien venir me déranger à cette heure. Mon souffle se coupa quand je vis un homme, grand, avec des cheveux bruns lui tombant devant les yeux. Il portait une veste en cuir noir, et semblait étrangement jeune. Timidement, je fis tourner la clé dans la serrure et ouvrit tout doucement la porte, jusqu'à pouvoir voir l'homme de haut en bas. Celui-ce me dévisagea, et je croisai pour la première son regard, brûlant et profond.

-Vous devez fuir, Aliyah. Ils vont vous rattraper.

Quand sa voix rauque prononça ces mots, une sensation d'incompréhension se créa en moi. Comment connaissait-il mon identité ? Je lui lançais un regard interrogateur, en fronçant les sourcils pour témoigner mon questionnement. Il leva les yeux aux ciels, comme pour chercher ses mots puis ajouta:

-Hanna et toi n'êtes pas en sécurité ici. Ils savent que vous êtes là. Ils vont vous chercher.

-Mais... Mais qui "ils" ?

Comme paralysée par la peur, de plus en plus présente, mon corps n'arrivait plus à bouger. J'aurais voulais lui claquer la porte au nez, en lui disant que c'est un imbecile, et que c'était digne du plus gros des idiots de faire des blagues de ce genre là, mais quelque chose sur son visage lui donnait un air sincère. Je m'efforçai de calmer ma respiration, en attendant qu'il réponde à ma question.

-Je ne peux rien te dire, Aliyah.

Je ravalai ma salive quand il débita à nouveau mon prénom.

-Mais qui, bégayais-je, qui êtes vous ?

-Vous devez me faire confiance, venez avec moi, je vais vous mettre en sécurité.

-Dégager de chez moi !

J'avais crié. Je ne voulais pas et pourtant, la peur avait pris le dessus. Qui était-il ? Qu'est ce qu'il nous voulait ? De toute évidence, il mentait, nous étions en sécurité.

Depuis la mort de nos parents, dans un accident de voiture, il y a 1 ans, j'avais du  m'occuper de ma petite soeur. J'avais réussis à décrocher un travail dans un modeste supermarché, non loin de la. J'y travaillais de l'ouverture, à 6h, jusqu'a 14h. C'est ce qui nous a permis de vivre, avec l'héritage des parents, depuis tout ce temps. On s'est installé dans un tout petit appartement, possédant 1 seule chambre, une petite salle de bain et une pièce a vivre de taille correct. J'avais changé Hanna d'école, pour la mettre en publique, n'ayant plus les moyens de payer son établissement privé. A mon soulagement, elle s'était vite trouvé des amis. Tous les mercredis, à 16h, je la conduisais chez madame Clark, une psychologue pas vraiment connu mais qui semblait aider Hanna, qui était toujours ravis d'y aller.

Je sortais pratiquement jamais, et les seules fois où ça arrivait, c'était pour se rendre chez notre vieille tante, à deux heures de route d'ici. Je dédiais mes journées à m'acharner pour assurer les besoins d'Hanna, qui est presque ma seule famille.

L'homme se mordit la lèvre, tant dis que je ne le lâchai pas du regard. Je scrutais chacun de ses mouvements. Il me présenta ses mains comme pour me dire qu'il était réellement venu en paix.

-Je vous surveille depuis la mort de vos parents, Aliyah. J'ai promis à ta mère de vous protéger.

Mes sourcils se froncèrent quand il évoqua ma mère. Maman le connaîtrait donc ? Je ne pouvais pas le croire.

-Je t'expliquerais tout mais il faut vous mettre en sécurité, vous devez me suivre, maintenant !

Je n'arrivai plus à parler, ni à bouger. Que devais-je faire ? Personne n'aurait pris une décision, comme celle la, en une minute. Et si il avait raison ?

Le garçon s'approcha doucement de moi tandis que je reculais, un peu apeuré. Il s'arrêta et fouilla un instant dans sa poche.

-Ceci est une lettre de ta mère, commença-t-il alors qu'il me tendait un vieux papier jaunit par le temps, lis la.

La Main Du DiableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant