Chapitre II : Reflexions

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– Souhaitez-vous d'autres retouches, votre Altesse ?

La princesse Constance sortit de la torpeur dans laquelle elle était enfermée depuis le début de ses essayages. Ne sachant pas le moins du monde quelle question on avait pu lui poser, elle congédia la jeune demoiselle d'un sourire forcé après que celle-ci lui eut retiré et emporté la robe qui faisait l'objet de cet essayage.

Après le départ de la couturière, la fille de l'archiduc d'Autriche se laissa choir sur le grand lit bordé de blanc qui était désormais le sien. Beaucoup de choses lui envahissaient l'esprit à présent et elle ne faisait que ressasser dans sa tête la rencontre glaciale qui s'était déroulée quelques heures plus tôt entre elle et le prince. Cet homme était doté d'une beauté immense, cela, Constance l'admettait volontiers. Mais il y avait quelque chose chez cet individu qui lui faisait comme froid dans le dos. En plus de ce côté mystérieusement sombre qu'elle avait pu observer, il avait l'air de se ficher d'un nombre incalculable de choses, à commencer par sa venue en France. Sa démarche nonchalante et cet air confiant, Constance ne les aimait pas. Henry restait une énigme pour elle.

Et puis, ce qui perturbait la jeune autrichienne était qu'il semblait aussi peu enthousiaste qu'elle à l'idée de concrétiser l'alliance entre les deux pays par ce mariage. Elle ne voulait d'aucune façon lier son existence à celle de ce curieux personnage et visiblement, lui n'en avait pas plus l'intention qu'elle. Cela allait clairement lui faciliter les choses pour se sortir de ce projet d'union, mais Constance ne savait guère comment s'y prendre.

Elle balaya ses pensées d'un geste de la tête et se redressa pour se trouver en position assise.
Dans moins de deux heures commencerait la réception en son honneur. Les festivités se tiendraient dans la grande salle royale et beaucoup de membres importants de la cour de France s'y trouveraient.

Quelqu'un toqua soudain à la porte, l'interrompant une nouvelle fois dans ses réflexions. Constance donna sa permission et la porte s'ouvrit sur une femme et une jeune fille qui devait avoisiner l'âge de la jeune autrichienne.

La dame prit la parole en premier.

– Mes salutations, votre Altesse. J'aimerais vous présentez Adelaïde.

Cette dernière se courba pour effectuer une minutieuse révérence, puis afficha un superbe sourire à la princesse.

– Elle sera votre dame de compagnie pour la durée de votre séjour en temps qu'invitée d'honneur ici, à la cour.

Constance se contenta de répondre par l'affirmative.

– Je l'ai déjà informée de tous vos déplacements prévus à ce jour, ainsi que de vos habitudes relatées par Lady Litz. Elle sera parfaite pour vous aider à rendre votre arrivée à la cour plus agréable.

Les gens ici ne semblaient pas se soucier du faible niveau de maîtrise que la princesse avait en la langue française. Elle avait cependant en partie comprit qu'Adélaïde était là pour s'occuper d'elle.

Une fois ses blablas terminés, la dame d'un certain âge se retira des appartements princiers, laissant les deux jeunes filles faire connaissance.

Constance s'installa de son propre chef devant sa coiffeuse et entreprit de se brosser les cheveux. Adelaïde se précipita alors vers l'héritière.

– Laissez donc, votre Majesté. Je m'occupe de tout.

– Tu peux appeler moi par mon nom, tu sais.

Adelaïde laissa un petit éclat de rire lui échapper lorsqu'elle entendit le fort accent et la petite faute prononcée par Constance. Elle ne la corrigea pas cependant et lui pris la brosse des mains.

200 jours pour s'aimer [SOUS CONTRAT D'ÉDITION HLAB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant