La mandragora

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Dans un jardin reculé, là où poussaient de nombreuses fleurs sauvages et de plantes mystérieuses,un jeune homme observait les nuages gris assis sur les marches d'une terrasse. Ses cheveux bruns semblables au couleur de la terre lui venait de son père, un homme au regard froid et strictement avare.Quant à ses yeux bleus profond d'océan, leur origine provenait de sa mère dont le cœur chaleureux et la douceur de caractère avaient réussi à séduire son père, le comte Evergreen.

Aleksandre se leva et s'étira longuement. Puis, il prit son violon de son boîtier et le mit en position sur son épaule. S'armant de son archet, il commença à jouer une douce mélodie, les crins de son archet se frottant à celles de l'instrument en bois. Autour de lui, le vent soufflait gaiement emportant avec eux les premières notes de musique. Le musicien ferma les paupières et laissa son esprit faire un avec sa passion. La musique était la chose essentielle qui le maintenait envie dans ce monde où les rêves s'envolaient au fur et à mesure que les hommes grandissaient.

À l'autre bout du jardin, les plantes et les parterres de fleurs frémissaient au son de la musique. Les pétales des magnolias s'illuminaient d'une douce lumière, celles des roses s'ouvraient et les tiges des lavandes grandissaient. Toutes les plantes environnantes semblaient prendre vie en particulier une grande plante dont les feuilles vertes foncées ondulaient comme une vague arpentant l'océan.


Aleksandre s'apprêtait à jouer une deuxième mélodie quand tout à coup, il se stoppa net, tendant l'oreille aux aguets.

"Le pouvoir du sang..."

C'était une voix rauque, un murmure presque inaudible pour ceux qui n'avaient pas une audition aussi sensible que la sienne. On aurait dit une personne très âgée qui n'avait pas la force de parler tellement sa gorge était sèche.

"Bientôt... de retour..."

Le jeune homme aux cheveux bruns regarda autour de lui. Il n'y avait personne et pourtant la voix semblait provenir d'un coin du jardin. Le violoniste reposa son instrument dans le boîtier et alla se perdre dans les grandes allées du jardin en direction de l'endroit où semblait provenir la mystérieuse voix.

Une ribambelle de fleurs aux noms inconnus défilaient devant lui. Des pétales de couleur rouge et rose flamboyantes jusqu'aux jaune et orange pétillantes en passant parles bleus et violets délicates. Des plantes petites, grandes et d'autres minuscules et gigantesques. Il n'y avait personne d'autre que lui dans ce jardin, peut-être avait-il rêvé ?


La nuit venue, Aleksandre observait le paysage qui lui était offert depuis la vue de son balcon. Derrière le jardin, se présentaient des maisons implantées parmi des rangées d'arbres et des petites prairies. Au loin, s'étendait une longue chaîne de montagne que nulle n'osait importuner. Dans le ciel,brillait des milliers d'étoiles et de temps à autre, l'une d'entre elles filait à travers le ciel à toute vitesse pour se fondre dans l'atmosphère. Le jeune garçon prit de grandes bouffées d'air avant de se décider d'aller se mettre au lit.

Son sommeil fût rempli de rêves étranges avec des plantes géantes dotées d'une paire de petits yeux perçants et d'une bouche composée de deux rangées de dents pointues qui le poursuivaient à travers le jardin pour le dévorer.Sa nuit fût entrecoupée de micro réveils et le lever du lendemain matin lui fût bien difficile.

Le seul rêve dont il se rappelait lui montrait une grosse plante de la taille d'un ballon qui avait une forme humanoïde avec une petite paire de yeux noirs perçants. Une coupure était taillée en guise de bouche et de grandes et épaisses feuilles vertes luisantes poussaient de son crâne. Dans son rêve,la plante s'était glissée dans sa chambre en rampant jusqu'à son lit où il se trouvait paralysé puis, elle lui avait mordu son index pour lui boire son sang...

La mandragoraOnde histórias criam vida. Descubra agora