Second Chapitre.

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Pendant un instant distraite par les quelques Bannis que je vois passer devant moi, l'air serein, je détache brièvement mon attention de Jorah qui entre de nouveau dans le bâtiment, cette fois-ci par la porte d'entrée principale. Je m'empresse d'entrer à mon tour, et sens un frisson parcourir mon échine en pénétrant à l'intérieur. Une large pièce nous fait face, arborant un escalier de chaque côté, et terminée par une estrade qui s'étend devant d'immenses vitres donnant sur ce qui me semble être le début d'une cascade.
En avançant, le frisson s'intensifie. Oui, l'impression que j'avais se confirme. L'agencement de cet endroit est exactement le même que celui du château d'Érédia.

— Ça te dit quelque chose, n'est-ce pas ? lance Jorah, sa voix grave résonant sur les murs.

Il a deviné ce à quoi je pensais. Je déglutis, décontenancée et ravie qu'il ne se retourne pas pour observer ma réaction.

— C'est un bâtiment qui existe depuis la naissance même d'Érédia. Normalement, cela devait être le palais de la ville, mais ils ont abandonné les constructions en cours à cause de la proximité avec un village ennemi.

Pendant une seconde, je m'en veux de trouver ce que l'ancien roi d'Érédia m'explique intéressant. Mais ça l'est, malheureusement. Si l'on réfléchit, les Bannis ont donc établi leur « civilisation » sur le territoire qui devait à l'origine être celui Érédia. C'est ironique.

Presque sans suivre Jorah, je me dirige vers la pièce que je sais être celle du roi, alors qu'il indique aux deux elfes derrière moi de nous laisser.

— Mais ça veut dire que vous êtes faciles à localiser, lâché-je.

Alors qu'il entre dans la vaste pièce qui s'ouvre sur un imposant bureau en marbre, je vois sur son visage partiellement de dos, s'étirer un léger sourire narquois. Pendant un instant, je regrette d'avoir parlé. En montrant mon intérêt, je lui donne de l'influence.

— Non. Impossible à localiser. Les gens croient que le bâtiment a été détruit - parce que c'est ce qui était prévu. Et puis il faut aussi savoir que notre camp entier est caché par un charme si puissant que personne ne pourrait le découvrir.

Je tressaille imperceptiblement. S'il dit vrai, alors le camp est introuvable. Alors je suis moi même introuvable, et personne ne viendra me chercher.
Jorah, après avoir ouvert la grande fenêtre près de fauteuils en osier, prend place derrière son bureau en m'invitant à m'asseoir aussi. Je parcours la pièce des yeux. Construite de la même manière que celle du roi d'Érédia, elle n'est cependant pas directement ouverte sur la chambre, qui semble cachée derrière la grande porte qui longe le mur où s'étend une large bibliothèque. Lumineuse car ouverte sur la forêt ensoleillée, elle offre une atmosphère bien différente que celle du « véritable » palais. Étrangement, elle est plus chaleureuse. Quelle ironie...

— Bon, fait l'ancien roi, passons aux choses sérieuses. Est-ce que tu as réfléchi cette nuit ?

J'arrime mes yeux aux siens, le cœur battant. Dans son regard dansent des flammes glaciales qui me font m'enfoncer dans mon fauteuil.

— Réfléchi à quoi ? réponds-je faussement innocemment.
— Heaven, écoute. Je prends vraiment mon temps avec toi, tu as de la chance. Mais ma patience a des limites.
— Ça ne sert à rien, je ne dirai jamais oui, de toute façon.

Il soupire, et pose les coudes sur le bureau, faisant claquer le marbre.

— Il faut que tu comprennes. Que tu le veuilles ou non, peu importe, tu resteras ici et tu feras la guerre à mes côtés. Tu seras mon arme secrète, tu m'aideras. Je ne te demande pas ta permission, finalement. Je veux simplement que ça te convienne, que tu acceptes pour montrer que tu as vraiment compris les enjeux de notre combat. Je te fais une faveur que je n'accorderais à personne d'autre.
— Waouh, merci, soufflé-je.

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