Ramassis de conneries

La vie

 Parfois, j'ai l'impression que je ressens tout, trop. En plus je réfléchis trop, tout le temps.

Je sais pas si c'est ce qu'on appelle l'hypersensibilité, mais en tout cas, ça fait mal. J'en ai marre de devoir être constamment conditionnée pour réagir d'une manière ou d'une autre. Pas trop et pas trop peu non plus. Parfois j'ai envie de pleurer, sans raison. Puis je me rappelle de toutes ces fois où j'aurai voulu pleurer, et je me le suis interdit. Peut-être que quelque part, tant bien que mal, mon corps cherche l'équilibre dans tout ce surplus. Parfois j'ai envie de rien faire. De dormir, toute la journée. Sans doute pour éviter de faire déborder ce vase, qui est déjà plein sans avoir commencé la journée. Et je pense, je pense, je pense, tous les scénarios passent ; du plus joyeux au plus ambitieux, du plus triste au plus sinistre, du plus angoissant au plus flippant. Tout est suranalysé. J'ai l'impression de vivre dans un monde en étant décalée, tout étant trop, tout le temps. Comment vivre dans un monde où j'ai la larme facile et qu'à chaque fois que je pense que tout va bien et que je suranalyse moins, on me fait regretter de m'être détendue en me plantant un couteau dans le dos ? Peut-être qu'enfait c'est ma punition. Mais j'en ai marre de souffrir de mes propres pensées. J'en ai marre d'être constamment fatiguée, à me battre contre des pensées sombres et négatives, qui me font saboter tout ce que j'ai de plus cher et précieux à mes yeux. J'en ai assez de me laisser aller à l'agonie de l'âme, lentement, mais sûrement. M'arrachant à mon coeur d'enfant. La dépression me gagnant chaque minute par ce manque de passion, de but. Je dois me révolter contre ce manque de bonne volonté. Mais comment rassurer mon enfant intérieur, rêveur et absent ? Cette innocence, cette patience que j'avais autrefois, cette curiosité, cette envie d'aimer seraient-elles enfouies au fond de moi ?

Comment vaincre mes démons alors que me lever de mon lit, est déjà infamie et n'augure rien de bon ?

Comment gérer cette colère, cette frustration, quand on se croit entouré de galères et de damnations ?

La fatalité n'est pas une vérité, elle n'est même pas le chemin que le divin nous a tracé. Mais il semble tout de même curieux que ces-temps ci c'est plus les jours malheureux que voici.