Je crois que je suis fou, je suis dingue, je suis un véritable taré. Pourquoi?
Parce que je n'accorde guère d'importance à ma couleur de peau.
Mes semblables considèrent celà comme une abberation, une fraude, une trahison de ma race. Je suis un renégat.
Ais-je si honte d'être noir?
Oui.
Quand même bien je serais blanc, j'aurais toujours aussi honte.
Honte d'être un moins que rien, honte de ne pas savoir me montrer utile.
Au final, la couleur de peau ne change pas la nature d'une personne. Un cafard, qu'il soit en Afrique, en Europe, en Asie, en Amérique restera toujours un cafard.
Alors pourquoi mes semblables sont aussi susceptibles aux remarques racistes?
La fierté d'être noir devient comme un bouclier, ou un voile pour ne pas oser voir ses faiblesses en face.
La souffrance d'un enfant noir qui a faim est-elle plus grave que la souffrance d'un enfant blanc qui a faim? Dois-je accorder un traitement de faveur aux gens qui partagent ma couleur de peau?
Je n'aime pas les noirs, je n'aime pas les blancs, je n'aime pas les jaunes... Je n'aime pas les bleus, je n'aime pas les rouges... J'aime les hommes bons...
On ne combat pas le racisme en étant raciste.
Pourquoi sommes-nous si désireux de nous réclamer des exploits des gens qui partagent notre couleur?
Usain Bolt, court-il par passion ou pour prouver une certaine suprématie physique de la race noire?
Einstein, faisait-il ses recherches pour prouver que sa race était plus intelligente que les autres?
Peu importe combien de noirs marqueront le monde avec leur nom, je serais toujours ce que je suis, un vaurien.
Quand la forêt devient une excuse pour ne pas voir l'arbre...
