Chapter 3 : Merry Christmas

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Vendredi vingt-quatre décembre mille neuf cents quatre-vingt deux.

C'était la première fois depuis des années qu'Hayvenhurst était enfin recouvert de ce manteau blanc. Les cristaux de glace n'étaient pas tombés de cette façon sur la ville depuis décembre mille neuf cents quatre-vingt. La villa Jackson était recouverte par cet épais manteau poudreux ainsi que par de multiples guirlandes accrochées dans les arbres et tout autour de la demeure. Cela serait la première fois que Michael fêterait noël mais cela était également le cas de Diana. La veille, tous deux avaient passé la journée à tout décorer avec l'aide de Gail Jones, la cuisinière. La star et la jeune fille seront seuls ce soir pour cet évènement comme le reste de la famille Jackson, en tant que témoin de Jehovah, ne fêtaient pas ce genre de tradition mais Michael avait mit sa foie de côté pour faire plaisir à l'enfant.

*Michael*

Je me retourne à plusieurs reprises dans le lit en sentant celui-ci vide et en maugréant des mots peu intelligibles. Je ne sais pas l'heure qu'il est mais mes paupières sont lourdes, je peine beaucoup à rattraper mes heures de sommeil manquantes. Les ventes de l'album me mettent énormément la pression ainsi que le retour sur scène avec mes frères qui se rapproche petit-à-petit. Je sens soudainement le matelas remuer puis un poids s'écrouler lourdement sur moi en riant, me sortant de mes pensées. Mes paupières fermées s'ouvrent automatiquement. Diana me fait face, ses cheveux blonds et bouclés sont en batailles ce qui la rend adorable et un magnifique sourire éclatant illumine son doux visage de porcelaine. Elle se lève d'un bond et saute sur le lit puis par terre avant d'ouvrir en grand les rideaux de la chambre. Je me couvre le visage en remontant la couverture sur moi, mes iris ne sont pas encore habitués à cet éclat vif de lumière blanche.

- Michael, Michael, il neige, c'est tout blanc ! hurle la blondinette.

Je baisse légèrement le drap et ouvre faiblement un œil pour regarder par la fenêtre : la villa est complétement blanche. Je me lève et m'approche de celle-ci d'un pas trainant. Mon regard se tourne machinalement vers le réveil qui affiche huit heures, je soupire. Moi qui espérais faire une grasse matinée, c'est raté. Diana sautille partout en rigolant, son humeur est vraiment contagieuse, elle me rend heureux en un instant. Je la détaille vivement, elle est déjà habillée. Elle porte un simple pantalon blanc avec un gros pull en laine beige et je n'avais pas remarqué le petit cerf-tête à fleurs dans ses boucles.

- Tu as déjeuné princesse ? je lui demande en posant ma main sur ma bouche pour retenir un bâillement.

- Oui, Gail a fait des pancakes, il y en a encore plein ! Et d'abord je ne suis pas une princesse ! ronchonne t-elle en croisant les bras.

Je lève un sourcil, intrigué et prends une mine boudeuse.

- Bien sûr que si, tu es ma petite princesse.

- Mais pour être une princesse il me faut un prince !

Diana pose ses poings sur ses hanches et fait mine de réfléchir.

- Si je suis une princesse alors tu es mon prince ! dit-elle en hochant la tête, approuvant ses dires.

Un rire s'échappe de ma gorge, je l'attrape par la taille et la soulève pour l'asseoir sur mes épaules puis je me dirige en dehors de la chambre. Une agréable odeur se diffuse dans l'habitacle, je marche rapidement dans sa direction, je meurs de faim ! Arrivé dans la cuisine je pose Diana par terre et m'assieds devant le festin qui s'offre à moi : une tonne de pancakes, des fruits et du jus de fruit, un régal et de quoi bien entamer la journée. La blondinette se précipite vers Gail et tire sur son tablier, cette dernière se baisse et la petite fille lui chuchote quelque chose à l'oreille. J'hausse un sourcil en buvant mon jus d'orange et en les fixant. En quelques jours à peine Diana a vite trouvé sa place au sein de la maison, de ma famille et de mes proches, tout le monde l'adorent et je les comprends parfaitement. Elle est adorable, c'est un rayon de soleil à elle toute seule malgré ce qui lui est arrivé. Je me demande ce que cela fait de grandir sans figure parental et de vivre pendant douze ans dans un orphelinat. Je n'ai jamais eu ce problème j'ai eu de la chance d'avoir une maman aimante et un papa autoritaire, en dépit de tout ce qu'il m'a fait vivre. S'il ne l'avait pas était j'aurais pu finir mal comme tous ses jeunes de mon quartier de Gary. Diana me sort de mes pensées en s'asseyant à côté de moi et en me tapotant l'épaule. Je la regarde en souriant et attrape un pancakes pour le fourrer dans ma bouche.

- Michael on fait quoi aujourd'hui ? m'interroge t-elle

- Mmh ... On fourait fonfruire un     fonhomme fe neife et fouer fans la neife ! dis-je la bouche pleine.

La petite penche la tête sur le côté avec une mine d'incompréhension.

- Je n'ai pas compris ce que tu as dis ! avoue t-elle en se frottant l'arrière de la tête.

J'avale ce que j'ai dans la bouche puis prend une gorge de jus de fruit pour m'éclaircir la gorge.

- J'ai dis que l'on pourrait faire un bonhomme de neige et jouer dans la neige, je répète.

Ses yeux s'illuminent de millers d'étoiles et ses lèvres gagnent bientôt ses oreilles. Elle saute en dehors de la chaise et tape dans ses mains avant de me pointer du doigt.

- On pourrait demander à Jermaine, Tito, Jackie et tout le monde de venir, ça serait plus amusant ! On pourra faire des batailles de boules de neige ! J'ai trop hâte !

Je n'ai pas le temps de réagir que la petite part déjà en courant à l'étage. Je finis mon verre et aide Gail à faire la vaisselle. Après je vais appeler chacun de mes frères et sœurs pour leur proposer de venir, Diana a déjà l'air de les apprécier alors que la veille elle craignait de les rencontrer. Je me souviens alors du comportement de Joseph en la voyant deux jours auparavant, je ne sais pas ce qu'il s'est passé ce jour-là mais je ne l'ai jamais vu comme ça. C'était comme si Diana l'avait possédé, c'était très étrange. Je me demande comment est-ce qu'il va réagir lorsqu'il la reverra; j'appréhende mais au fond de moi j'ai le sentiment que cela se passera bien. Personne ne peut détester cette enfant, d'ailleurs personne ne peut détester les enfants en général, ils sont tous ce qu'il y a de plus pur sur Terre.

- C'est une vraie pile électrique depuis ce matin, intervient Gail, amusée et en me sortant de mes pensées -je m'y perds souvent ces derniers temps-.

- Depuis que toute la famille est partie cette maison manquait de gaieté, elle a su la faire revenir et ça fait du bien, vous n'êtes pas d'accord ?

- Si, tout à fait, elle me rappelle Janet à son âge, infatigable et insouciante.

J'hoche la tête en signe d'approbation.

- Comment va votre fille Gail ? D'ailleurs, je tenais à vous donner votre semaine en plus de votre week-end. Vous faites du très bon travail ici et vous méritez amplement de profiter de votre fille et des fêtes.

La dame se tourne vers moi, la bouche entrouverte et les larmes au coin des yeux.

- Merci monsieur Jackson, je vous remercie infiniment.

- Je vous ai déjà dis de m'appeler Michael ! je ris en la prenant dans mes bras. Ah, tant que j'y pense, j'ai fais livrer des cadeaux chez vous, c'est pour vous remercier de tout ce que vous faites ici et à l'occasion proposez à votre fille de venir je suis sûr qu'elle s'entendra très bien avec Diana.

La quarantenaire se retire de mes bras et essuie ses larmes du revers de sa manche tout en secouant la tête de haut en bas.

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⏰ Last updated: Mar 04, 2018 ⏰

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