Les chiens (n.jin)

La deuxième fois

- VOUS ?!

La porte se referme aussitôt si bien que je n'ai pas le temps de la retenir. Je me précipite contre, balbutiant légèrement avant de trouver mes mots.

- Non! Seok Jin, je t'en prie, laisse moi te parler.

Il me réponds, furieux. Sa voix bien que vive est légèrement obstruée par la barrière de bois peint qui nous sépare.

- Je n'ai que faire de vos belles paroles !

- Tu t'obstines tellement à me repousser alors que tu pourrais simplement jouer le jeu. N'est-ce pas ce que font les putains d'ordre général. C'est ton boulot de faire rêver les hommes et les femmes non ?

Un mutisme bref règne avant que la porte coulissante s'ouvre, et que je tombe nez à nez avec Seok Jin à à peine quelques millimètres de mon visage. Il ne bouge ni ne tremble et me regarde d'un œil étrangement absent.

- Développez, dit-il en m'obligeant à reculer.

Je finis par m'asseoir sur le lit aux draps à peine faits maintenant que je m'en rends compte, le dévisageant entrain de me faire face enveloppé dans son peignoirs et m'exécute au bout de quelques instants.

- Tu devrais-être hermétique depuis le temps. Tu t'alarmes pour quelque chose de si banal a priori. C'est que tu dois être trop fragile pour faire ce genre de boulot.

Il avance encore, jusqu'à s'agenouiller à mes pieds. Je le regarde depuis ma posture, comme gêné du certains avantage, que je gagne sur lui. Il m'apparaît si faible, dépouillé de droits humains fondamentaux comme jamais. Mon cœur se serre. Je me penche pour l'intimer de se redresser et ainsi le saisit par le bras quand il gémit soudain, soulevant une bourrasque d'inquiétude dans ma poitrine.

- Vous avez raison... Je suis bien trop faible, démuni. Ma place n'est pas dans un bordel mais dans un laboratoire à faire progresser la science ou les maths. Je ne suis jamais aller plus loin que le collège vous savez, inculte que je suis... Mais, je n'ai pas de famille, de proches à qui me confier. Je suis tout seul... La vie et rude depuis ma naissance, et je n'ai plus que ce toit et ce travail pour survivre.

Il me brise le coeur... Seok Jin... Je pourrais t'offrir tout ce dont tu as besoin... Je le veux. Je veux ton bien. Uniquement ton bien.

Il se met à sangloter. Je ne me retient cette fois ci pas de le faire se relever. L'écouter ainsi pleurer est probablement la chose la plus terrible que j'ai dû entendre. Il pose sa tête sur mes genoux, cachant son visage de ses mains tremblantes. Je les prends entre les miennes, prêt à lui annoncer ma décision.

- Je vais te sortir de cet enfer né. Tu vas vivre avec moi, je te trouverais un travail convenable et tu pourras manger à ta faim!

Lentement, il relève son visage duquel je ne dénombre pas la moindre larme mais note au contraire une hilarité des plus imprévue. Je ne comprends pas. Ses doigts s'échappent des miens et il se met doucement à rire tout en venant chevaucher mes cuisses. je me penche en arrière, abasourdi. Quel genre de comportement est-ce là ?

- Vous-êtes d'une bêtise. Mais d'une bêtise. S'en est si absurde. Moi si je ne suis pas hermétique ? Vous voulez rire. vu le nombre de bites et de chattes que j'ai fait frémir de désire, le nombre de fois ou j'ai jouis pris aussi bien par un homme qu'une femme... Le sexe n'est plus qu'une banalité, un quotidien dont je me sers pour vivre. Cela n'a plus que le goût du vu et du revu. Je jouis, je cris. Je gémis, irrésistiblement. Je me cambre, me courbe autant que mon anatomie exercée me le permet. Pour toi qui me semble vraiment idiot maintenant que je sais combien la naïveté peut te permettre de gober mon pire jeu d'acteur, le sexe doit être un véritable eldorado qu'il faudrait a tout prix atteindre. En cela, la plupart des hommes sont comme de véritables singes. Le cul; le coïte; la baise; la reproduction; l'union passionnée de deux êtres; les amants de Baudelaire, autant de représentations plus ou moins connotées ou et imagées du rapport charnel auxquelles les hommes s'évertuent à donner un sens.