Léon-Pamphile LE MAY (1837-1918)
La terre verdissait, qui venait d'émerger
Des primitives eaux. L'antre au sombre orifice
Était, en ces jours-là, son unique édifice,
Et l'homme vagabond y pouvait héberger.Or, deux frères vivaient : un semeur, un berger.
Ils offrirent à Dieu le premier sacrifice.
Le berger fut béni. L'autre, usant d'artifice,
L'attira sur son coeur afin de l'égorger,La terre qui grandit dans la magnificence,
S'enivre encore, hélas ! du sang de l'innocence,
Et garde la blessure ouverte dans son sein.Et le bien et le mal seront toujours en lutte ;
Et les derniers enfants de la dernière hutte
Seront peut-être encore un Abel, un Caïn.
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Poèmes
PoetryUn petit recueil de jolis mots, de petites phrases et de grands poèmes. Des poésies d'antan et des textes de maintenant. #558 dans Poésie